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Pelly, maître de la comédie

Entretien / Laurent Pelly met en scène ‘Le Menteur’ de Goldoni. Il s’explique sur son amour pour la comédie, sans complexe. Propos recueillis par DA

Petit Bulletin : Pourquoi avez-vous choisi de mettre en scène cette pièce de Goldoni ? Qu’aimez-vous dans ce ‘Menteur’ ?
Laurent Pelly : Je connais cette pièce depuis très longtemps, j’ai une véritable passion pour Goldoni, LE maître de la comédie. Ce que j’aime dans cette pièce, c’est que –comme toujours chez Goldoni- l’intrigue est assez classique mais tous les personnages ont une saveur, une matière. Ce sont tous des imbéciles, sauf Lélio qui est un fou, et pourtant l’auteur les regarde avec beaucoup de tendresse. Et puis la thématique du mensonge est merveilleuse, elle est fédératrice et parle autant du théâtre que de la politique…Lélio est fou selon vous ?
Lélio est le menteur, c’est l’homme libre, le rêveur, le poète, l’inventeur… dans une société étriquée. Il est fou car il ne peut pas s’empêcher de mentir, mais c’est également lui qui permet à tous les autres de ne pas s’ennuyer. J’ai choisi Simon Abkarian pour interpréter Lélio car c’est un acteur que l’on aime en deux minutes et qui pourtant a une noirceur en lui… Quant à Florindo, le seul homme vraiment sincère de la pièce, vous en faites presque un personnage de cartoon…
La pièce est écrite comme cela, Florindo est un clown et Emmanuel Daumas colle parfaitement au personnage !Les références au cinéma sont également très présentes dans ce spectacle, notamment votre choix de décor…
Je voulais un décor qui rappelle l’âge d’or du cinéma italien, les années 50, 60. Je voulais un univers brumeux, aquatique, un peu glauque, que l’on ait l’impression d’être dans un rêve.En choisissant de travailler sur des pièces comiques, vous vous «engagez». Pensez-vous qu’il y a un rejet de la comédie de la part des metteurs en scène et que l’on juge ces pièces moins dignes d’intérêt, moins «nobles» ?
Effectivement, faire de la comédie, c’est presque honteux en France et nous ne sommes pas très nombreux à en mettre en scène. Peut-être aussi parce que c’est difficile… Quoi qu’il en soit, en Angleterre, la comédie est aussi noble que la tragédie et les comédiens passent facilement d’un genre à l’autre, ce qui n’est pas le cas chez nous.Y a-t-il un problème avec la notion de plaisir dans les salles de théâtre ?
Quand les spectateurs ont trop de plaisir, c’est vu comme quelque chose de louche… Moi, je revendique une comédie de qualité et je n’ai plus peur aujourd’hui d’affirmer que je préfère faire de la comédie, je ne «complexe plus», je montre ce que j’aime. Ce n’est pas pour autant que j’affectionne la gaudriole, la comédie grasse ou en dessous de la ceinture !

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Lundi 12 octobre 2009 Théâtre / Laurent Pelly met en scène ‘Le Menteur’ de Goldoni, une comédie grinçante comme il les aime. Et une grande réussite à découvrir au Théâtre Les Célestins. Dorotée Aznar

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