Avril en Vrille : L'inquiétante étrangeté de Gisèle Vienne

La nouvelle pièce de Gisèle Vienne commence comme un séminaire d'entreprise : mobilier neutre, un cadre en costume gris-bleu, leader au sourire d'apparat, humour et rires forcés... Sauf qu'ici, il s'agit d'une convention de ventriloques-marionnettistes ! Une fiction qui s'inspire de la réalité : une telle convention incongrue ayant lieu chaque été dans le Kentucky, aux États-Unis. Passionnée déjà par les marionnettes, L'Homme au sable (le conte fantastique d'E.T.A. Hoffmann) et la notion d'inquiétante étrangeté de Freud, la chorégraphe et metteur en scène Gisèle Vienne ajoute dans sa création la tonalité bizarre et vaguement angoissante des ventriloques.

Dans The Ventriloquits Convention, tout, concrètement, se dédouble : les personnages réels et les personnages de bois, les voix "normales" et les voix ventriloques... La convention bascule peu à peu dans une polyphonie (vingt-sept voix différentes au total pour neuf interprètes sur scène) grinçante jetant un trouble profond sur les identités des uns et des autres, abordant l'angoisse de la solitude, le désir, les expressions abruptes de l'inconscient... Les textes sont signés par l'écrivain américain subversif Denis Cooper, avec lequel Gisèle Vienne a collaboré à plusieurs reprises. Notamment pour Kindertotenlieder, spectacle glacial et stupéfiant, entremêlant déjà corps réels et corps artificiels, découvert aux Subsistances en 2007. JED

Avril en Vrille

Aux Subsistances du 1er au 3 avril

The Ventriloquits Convention de Gisèle Vienne et Denis Cooper : lire ci-contre

Aneckxander de Alexander Vantournhout et Bauke Lievens : autobiographie tout en corps d'un très jeune artiste belge au physique de caoutchouc, acrobate et danseur. Seul et nu sur scène, Alexander Vantournhout se pose une question simple : qu'est-ce que ce corps, comment est-il tout à la fois happé par le regard des autres et rétif aux normes sociales

Yellow Towel de Yana Michel : autre solo performatif qui interroge à nouveau l'identité, mais davantage sous ses aspects de codes culturels et sociaux

Sorrow Swag de Ligia Lewis : la chorégraphe américaine Ligia Lewis a écrit un solo pour le jeune performeur Brian Getnik, inspiré du théâtre de Beckett et d'Anouilh, en insistant sur l'étrangeté de ses atmosphères sonore et lumineuse

Age & Beauty part 1 de Miguel Gutierrez : musicien, chorégraphe, inventeur du Deep Aerobics (un aérobic totalement absurde), Miguel Gutierrez présente à Lyon le premier duo d'une série de pièces queer plutôt déjantées et festives

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