Balzac au pied des lettres au Théâtre de la Renaissance

Eugénie Grandet

Théâtre de la Renaissance

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Théâtre / Aimer ou posséder ? Cette question ancestrale est au centre de l'adaptation d'Eugénie Grandet par une jeune troupe de Nouvelle Aquitaine qui se prend les pieds dans le tapis de l’adaptation romanesque.

Il l'énonce dans ses intentions : « il n'y a ici pas de distribution de rôles ». Le metteur en scène (de la compagnie Le Temps est Incertain mais on Joue Quand Même) Camille de La Guillonnière n'attribue pas de personnages à ses six comédiens faisant ainsi circuler la parole car, dit-il « c'est vraiment l'écriture de Balzac que nous voulons porter au plateau ».

Finement découpée et adaptée, elle s'entend effectivement sans émouvoir toutefois, sous l'éteignoir de phrases dites simultanément par plusieurs d'entre eux, comme un chœur inutile. Eugénie, fille d'un homme avare, qui ira jusqu'à ne pas soigner son épouse car cela a un coût, se prend d'amour pour son cousin. Le père de celui-ci ayant fait faillite, le patriarche s'oppose à cette liaison. Dans un décor simple et efficace fait de fenêtres mobiles, ce récit se déroule simplement mais manque de souffle.

« Nous verrons cela »

D'où vient que très régulièrement, les metteurs en scène refusent de dialoguer outre mesure les textes non-théâtraux qu'ils adaptent ? Bien sûr, nulle règle n'impose cette forme mais force est de constater dans ce travail, entre mille autres (dont la semaine dernière la première des trois nouvelles de Carver adaptées par Julie Guichard aux Clochards Célestes) que cela entrave la narration. Ainsi, entend-on dans Eugénie Grandet des ponctuations telles « dit-il » ou « s'écria madame » ou incluant des didascalies au cœur de l'action de sorte à ce que le personnage central est interrompu par « elle se leva et alla s'asseoir sur le caillou du jardin ».

Par ailleurs, le metteur en scène surligne le moment où Eugénie découvre l'amour – une acmé du récit – par une chanson estampillée 80's (Girls Just Want To Have Fun de Cyndi Lauper). Et enferme dans un siècle passé ce texte pourtant intemporel.

Eugénie Grandet
Au Théâtre de la Renaissance du 10 au 12 octobre

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