Un Misanthrope enragé au Théâtre de la Croix-Rousse
Théâtre le Lundi 14 janvier 2019 | par Nadja Pobel
Newsletter Lyon
Chaque semaine, en un coup d'oeil, tous les programmes. un outil pratique et complet pour constituer sa semaine de sorties à Lyon
Georges Forestier a fait table rase. Et repris toute la vie de Jean-Baptiste Poquelin, aka Molière, du début, expurgeant les légendes, ne cherchant pas obligatoirement à combler les vides que nous ont laissé le manque d'archives et de témoignages, reconsidéré les sources - les fondus du roi du comique ayant de longues années durant épluché les registres municipaux et autres pour retrouver trace de baptèmes d'enfants des comédiens de la troupe, de représentations en province - à commencer par Lyon, ville de prédilection de la troupe avant son installation à Paris - ou encore d'invitations à la Cour pour permettre à l'historien de rayer des mémoires les rumeurs peu crédibles propagées par Grimarest, le premier à s'être penché sur la vie de Molière dès 1705, dont l'ouvrage servit de base à une large partie des travaux ultérieurs - dont le célèbre film Molière d'Ariane Mnouchkine (1978, avec Philippe Caubère).
Forestier, déjà auteur d'une somme biographique sur Racine, récidive et fait ici un travail d'orfèvre, des débuts calamiteux de l'Illustre Théâtre à la révélation de L'École des Femmes, qui traduit enfin en une comédie en cinq actes le génie créatif de Molière, adaptant les thèmes sociaux débattus alors dans les salons mondains (les relations amoureuses comme la place de la femme) tout en empruntant autant à la comédie espagnole qu'à la comedia dell'arte italienne, magnifiant l'ensemble d'un jeu comique tout en grimaces performé par Molière lui-même, lui permettant de rendre plus grivois qu'ils ne peuvent le paraître au premier abord les vers à double sens écrits par ses soins.
Théâtre le Lundi 14 janvier 2019 | par Nadja Pobel
Du travail pointu et chirurgical réalisé par Georges Forestier, s'opère principalement la séparation de Molière des rôles qu'il a écrit, qui ont trop souvent influé par le passé sur ce que l'on a pensé être à tort autobiographique ; ainsi, l'historien plonge dans de nouvelles sources plus vastes, incluant le corps théâtral de l'époque, pour mieux discerner les thèmes et inspirations piochés chez ses contemporains. Passionnant : à lire comme un roman.
Georges Forestier, Molière (Gallimard)
Georges Forestier a fait table rase. Et repris toute la vie de Jean-Baptiste Poquelin, aka Molière, du début, expurgeant les légendes, ne cherchant pas obligatoirement à combler les vides que nous ont laissé le manque d'archives et de témoignages, reconsidéré les sources - les fondus du roi du comique ayant de longues années durant épluché les registres municipaux et autres pour retrouver trace de baptèmes d'enfants des comédiens de la troupe, de représentations en province - à commencer par Lyon, ville de prédilection de la troupe avant son installation à Paris - ou encore d'invitations à la Cour pour permettre à l'historien de rayer des mémoires les rumeurs peu crédibles propagées par Grimarest, le premier à s'être penché sur la vie de Molière dès 1705, dont l'ouvrage servit de base à une large partie des travaux ultérieurs - dont le célèbre film Molière d'Ariane Mnouchkine (1978, avec Philippe Caubère).
Forestier, déjà auteur d'une somme biographique sur Racine, récidive et fait ici un travail d'orfèvre, des débuts calamiteux de l'Illustre Théâtre à la révélation de L'École des Femmes, qui traduit enfin en une comédie en cinq actes le génie créatif de Molière, adaptant les thèmes sociaux débattus alors dans les salons mondains (les relations amoureuses comme la place de la femme) tout en empruntant autant à la comédie espagnole qu'à la comedia dell'arte italienne, magnifiant l'ensemble d'un jeu comique tout en grimaces performé par Molière lui-même, lui permettant de rendre plus grivois qu'ils ne peuvent le paraître au premier abord les vers à double sens écrits par ses soins.
Théâtre le Lundi 14 janvier 2019 | par Nadja Pobel
Du travail pointu et chirurgical réalisé par Georges Forestier, s'opère principalement la séparation de Molière des rôles qu'il a écrit, qui ont trop souvent influé par le passé sur ce que l'on a pensé être à tort autobiographique ; ainsi, l'historien plonge dans de nouvelles sources plus vastes, incluant le corps théâtral de l'époque, pour mieux discerner les thèmes et inspirations piochés chez ses contemporains. Passionnant : à lire comme un roman.
Georges Forestier, Molière (Gallimard)
Crédit Photo : © Gallimard
D'après Molière, ms Thibault Perrenoud, 1h55 Théâtre de la Croix-Rousse Place Joannès Ambre Lyon 4e
ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement
voir les salles et horaires
Théâtre par Nadja Pobel le Lundi 14 janvier 2019 | Encerclé par le public comme l'an dernier dans la version de Louise Vignaud, "Le Misanthrope" de Thibault Perrenoud bout d'intransigeance et offre (...)
Café-Théâtre par Gabriel Cnudde le Mardi 13 décembre 2016 | Que vous soyez néophytes ou adeptes, le réveillon est une date idéale pour se ruer dans les café-théâtres. Le 31 décembre, il y en a pour tout le monde, les (...)
ACTUS par Philippe Yves le Mardi 22 septembre 2015 | Le lyrique a l’Opéra, le symphonique l’Auditorium, le baroque la Chapelle de la Trinité… Mais : et la musique de chambre ? (...)
SCENES par Nadja Pobel le Dimanche 21 avril 2013 | Pour Molière, la comédie n’est pas un vain mot ou un sous-genre, telle qu'on la considère dans les années 1660 quand il crée L’Avare (1668). Le dramaturge s’y (...)
SCENES par Nadja Pobel le Vendredi 16 décembre 2011 | Déjà quatre ans que Christian Schiaretti présente des "petits" Molière. Soit il s’agit de pièces en un acte, soit de pièces méconnues. Pas de grand classique à ce (...)
SCENES par Nadja Pobel le Mercredi 14 avril 2010 | Théâtre-découverte / Les courtes pièces de Molière (en un ou trois actes) constituent une formidable matière de travail pour les étudiants en théâtre. Virtuose, (...)