Serreau, sa bio

Tout est simple. Coline Serreau est là avec une table, une chaise, un écran où défilent des photos et vidéos. Et une image récurrente, celle comprenant des mots-clés, hashtags compris, saisis dans une police imitant la craie d’antan : #ceux d’avant, #les mythes, #la société des femmes… Au public de choisir. Et aussi de dialoguer avec la réalisatrice qui est là pour raconter les coulisses d’une vie ou ses mantras (l’histoire de Joseph, celle d’une médecin suisse)… Dans le deuxième cas, le propos est hors sol et elle perd l’auditoire rapidement.

C’est plutôt quand elle évoque son enfance par bribes qu’elle accroche l’attention, car le théâtre fut son premier métier même si elle a, un temps, tenté d’échapper à cette « famille de théâtreux » en allant du côté de la musique – elle fut organiste, elle est toujours cheffe de chœur. Son travail chez les Fratellini, son apprentissage du trapèze, sa découverte du hip-hop qu’elle incorpore à des mises en scène d’opéra : ce qui séduit est à la fois dans la marge où elle a trouvé sa place (elle moque joliment les codes de langage que ses camarades de la rue Blanche avaient et qu’elle n’a jamais voulu acquérir) et son franc-parler féministe bien avant l’affaire Weinstein.

Mais les anecdotes de tournage, de répétition - fussent-elles réellement cocasses – ne suffisent pas à faire un spectacle qui jamais ne trouve son rythme, faute d’en chercher.

#ColineSerreau
À la Comédie Odéon jusqu’au 22 juin