Supercondriaque

Une comédie populaire qui ne se juge pas sur des qualités cinématographiques, quasi-inexistantes, mais à l’applaudimètre.

Il est facile de cracher sur cette catégorie de films qu’est la comédie populaire : Dany Boon utilise une fois de plus des moyens colossaux pour pondre un film somme toute moyen, dont le succès public sera difficile à expliquer d’un point de vue critique.

Car ce cinéma là n’est pas fait pour impressionner l’opinion par son ambition révolutionnaire. Ici, profil psychologique, portrait social et politique, représentation réaliste du quotidien par l’Image ou auto-satisfaction culturelle, ces valeurs chères au cinéma d’auteur Français sont réduites à leur expression minimum : on est dans le vulgaire, le commercial.

Non. Il s’agit UNIQUEMENT, de plaire au spectateur, de provoquer l’abrutissement émotionnel. Abrutissement, dans le sens ou toute réflexion est remisée au profit du divertissement. Et l’objectif est atteint. De manière tout à fait inconséquente, mais réelle. Il faut ainsi, au delà de toute critique, respecter le film pour ce qu’il est.

Dany Boon dégage donc d’un pitch tout ce qu’il y a de plus Walt Disney (par l’épreuve vaincre ses peurs, rester soi même, l’altruisme avant l’égoïsme) un scénario aux ressorts improbables cherchant à provoquer l’émotion par accumulation de bons sentiments appuyés par une mise en scène de téléfilm et une musique larmoyante assez insupportable… Mais aussi, un rythme humoristique trèèèès élevé.

One man show

Le rire l’emporte par conséquent sur les larmes. Car Dany Boon utilise ce prétexte pour proposer une énième déclinaison de son one man show d’il y a 20 ans : les aventures d’un type un peu con et névrosé. Si cela fonctionne déjà bien, la touche d’humour supplémentaire vient de personnages dont la répartie affûtée est un contrepoint solide à défaut d’être subtil aux gags visuels et sonores habituels de Dany Boon (Kad Merad par exemple, sobre et très drôle).

Aussi, en amuseur de masse, il fallait montrer un échantillon de notre société de 2014 dans l’accumulation de situations, personnages et caractères clichés. Malgré tout, la critique sociale semble plus opportuniste que justifiée et l’ensemble fonctionne uniquement grâce à l’énergie communicative de chaque acteur, et la volonté de privilégier l’énergie comique au dépends de toute crédibilité scénaristique.

Détail important : le lieu commun assez choquant voir raciste, concernant les immigrants sans papiers, se révèle être une intrigue à part entière qui, bien qu’inintéressante et inutilement longue, dénote par sa démesure, la volonté de ne pas se moquer gratuitement. Une qualité applicable à l’ensemble du film et suffisamment rare dans le blockbuster français pour être soulignée.

Au final, SUPERCONDRIAQUE est une comédie populaire. Comprendre par la, qu’il s’adresse à la masse – dont je fais partie. Elle ne se juge pas sur ses qualités cinématographiques, quasi-inexistantes, mais à l’applaudimètre.


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