Jour 2 : Théâtre, danse et funk dans l’œil du Fest'U

Déjà la mi-parcours du Fest’U. Une soirée qui ne comptait pas moins de 26 spectacles répartis sur les 6 scènes du campus plus une scène improvisée en dernière minute. L’improvisation ? Un art maîtrisé aussi par l’organisation. 17 concerts, 7 spectacles de danse, 1 dj set et 1 atelier théâtre vous étaient proposés tout au long de cette soirée. Affluence record pour certains shows, danse, funk et théâtre, revivez cette seconde soirée à travers l’œil du Fest’U. Farid B.

Deuxième soirée sur le campus. Un site accueillant autrefois des bâtiments militaires en plein cœur de la ville. Aujourd’hui ces immeubles ont laissé place à ce lieu de formation qui parvient à marier arts et connaissances le temps de 3 soirées riches de talents.

Il est 18h30 quand j’arrive sur le campus. Le temps de régler les dernières balances pour Odlatsa sur la scène pelouse avant le coup de feu. À la croisée entre le jazz, la chanson, le trad et le rock, le groupe est une figure montante de la scène locale. La scène pelouse ? J’y reviendrai plus tard dans la soirée, pour vous raconter un autre concert. L’objet de ma convoitise pour l’heure, se trouve dans la salle de spectacles de la maison de l’université. Vite, le show commence à 19h, pas question de manquer ça.

10 femmes pour une scène

19H : La salle se remplit encore. La climatisation est très appréciée après avoir survécu à une après-midi haute en température. À l’affiche ce soir, une compagnie de théâtre amateur composée uniquement des membres de la communauté d’universités et établissements (COMUE). Une professeure, des assistantes sociales, une jeune lycéenne, et Claude, une ancienne professeure de français à la retraite qui ne peut s’empêcher de garder un pied au sein de la COMUE à travers cet événement culturel. La troupe nous raconte l’histoire de 10 femmes souhaitant trouver une nouvelle pièce à jouer dans leur théâtre. L’intrigue ? Ce même théâtre dont le destin reste incertain, a le pouvoir de délier les langues. Des langues chargées d’histoires personnelles, cocasses, parfois drôles, souvent tristes et même lourdes. Chuuut ! Ca y est ça commence. La salle est remplie à moitié, entre 100 et 150 personnes, un public principalement composé de seniors. Quelques jeunes sont là pour soutenir leur entourage présent sur scène.

C’est l’anniversaire de Jacqueline - rôle tenue avec beaucoup de présence scénique par Claude -, l’occasion de rassembler toute la bande de filles pour fêter l’événement au sein du théâtre qui leur sert de local de répétition. A cette occasion, le sujet du choix de la pièce qui va être défendue par la compagnie arrive sur la table. Au fil de ce débat, les apartés débutent. Transversalement à l’histoire et jusqu’au dénouement, chacune d’entre elles à tour de rôle, va présenter son histoire personnelle. L’une raconte, la place du soutien de son époux dans l’éducation des enfants et la tenue de la maison à coup d’anecdotes comiques. L’autre, sa toute première (voire sa seule) fois avec un homme. Puis l’ambiance devient plus grise, lorsqu’on découvre l’histoire de cette ancienne fille de joie ou alors de cette femme, qui vient d’un pays (où il ne pleut pas) où l’on lapide encore les femmes. Des histoires touchantes, certaines d’entre elles sont même devenues attachantes.

Puis parfois, on revient à l’histoire principale. Le choix de cette fameuse pièce qui va être défendue par ces artistes que l’on connait un peu plus désormais.

Soudain, l’élément perturbateur fait son entrée. Un homme, le maire de la ville, s’immisce dans le bâtiment afin de l’ausculter. Puis vient le temps des échanges. Des échanges houleux entre le maire et la bande de copines. Mr le maire est venu annoncer la destruction de leur théâtre, imaginant déjà la construction d’un futur complexe, profitant à son image. Les filles résistent, mais ne parviendront pas à sauver le lieu qui a fait rencontrer chacune de ces histoires personnelles. Le rideau tombe. Les applaudissements sont généreux…mérités.

20H30 : En sortant de la salle je découvre tout juste, l’ambiance qui flotte sur le campus Tréfilerie. Le schéma se répète. Comme au 1er jour, tous sont amassés soient sur les tables afin de se restaurer, soient assis sur la pelouse pour déguster leurs dîners entre amis ou en famille. On sent que le public est beaucoup plus détendu que la veille à la même heure. L’appropriation des lieux est plus rapide, la pelouse a été prise d’assaut. L’ambiance est bonne enfant. En première ligne, une cinquantaine de personnes, amateurs de jazz, bougent les orteils au pied de la scène. Le groupe Lou Ferilouget ambiance la pause casse-croûte sur tout le campus. Je profite d’un entre-deux pour filer à mon tour avaler un sandwich rapidement de peur de manquer un morceau du Fest’U qui m’aurait plu. D’ailleurs en gobant mes frites, je rêve que l’un des régisseurs du festival m’interpelle à mon retour sur le campus et me lance : « Ne vous en faites pas, on vous attendait ! » Je rêve, je sais.

Comme je le redoutais, en revenant sur le campus, j'aperçois un attroupement imprévu devant la bibliothèque universitaire. Entre deux scènes, un atelier de danse hip – hop s’est improvisé à la dernière minute. On me dit d’ailleurs à l’oreillette, que ce show n’était pas prévu au programme.

21H30 : La compagnie de danse hip-hop Dyptik, célèbre pour son festival Trax, a accepté de remplacer au pied levé le groupe Yeast, suite à une mauvaise chute de l’un de leurs musiciens. Quelques tapis en guise de scène et de protection pour les danseurs. Breakdance, smurf, les danseurs ne s’économisent pas et donnent tout. Je reste quelques instants puis me dirige vers le second spectacle qui a attisé ma curiosité. Le concert des C64, des sonorités funk inspirées de l’âge d’or de la discipline.

Étant particulièrement amateur de ce style musical, ce concert c’était le dessert qu’il me fallait. Un jeu de lumière habille désormais la pelouse, effet boule à facette oblige. Je songe un court instant à sortir la panoplie de tous les pas de danse façon Pulp Fiction, puis je reviens à la raison et décide seulement de fléchir en rythme mon genou droit.

Les sonorités sont plutôt psychédéliques, des sifflements et cris d’encouragements retentissent. Les gens se lèvent de la pelouse au fur et à mesure et l’ambiance est à présent à son comble. Certains mimes la gestuelle du parfait batteur, pour d’autres c’est le clavier. Encore 10 minutes de régal groovement funky.

23H30 : Sur le chemin du retour je tombe nez à nez avec Adrien Smajdor, l’hypnotiseur du Fest’U. Un show sur lequel je vais m’attarder à la prochaine soirée. Devant la maison de l’université, les passants qui rentrent lui servent de répétition avant le spectacle qui va être donné à voir dès ce soir.

Pour ma part, je décide de rentrer, demain est la journée qui va être la plus chargée avec 28 spectacles proposés. Et toi, ce soir que Fest’U ?

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