La Belle et la Bête, dans les pas de Thierry Malandain

"Unité perdue ou nature humaine déchirée, quoiqu’il en soit, sur des pages symphoniques de Tchaïkovski, dans notre proposition la Bête, délivrée de ses démons intérieurs, épousera la Belle sous un soleil ardent." Thierry Malandain

Pour la Biennale de la Danse, Thierry Malandain nous a proposé un magnifique spectacle de danse : La Belle et la Bête, le tout rythmé par les airs entrainants de Tchaïkovski.

Energie et maîtrise

Ce qui m'a le plus marqué, je pense, c'est l'énergie que dégagent non seulement la musique mais aussi les corps en proie à des accès de folie, de douleurs, de complicité et de tout un panache d'émotions impressionnant. Les tableaux se succèdent et les personnages se livrent une bataille.

Chaque danseur dans ses mouvements incarne les péripéties d'un héros. Les portés, les sauts et duo montrent à chaque instant le génie du chorégraphe ainsi que la parfaite maîtrise des danseurs. D'un style néo-classique, on peut dire que l'oeuvre donne à redécouvrir une histoire qui a bercé notre imaginaire par la succession de tableaux d'une extrême force.

Décors sobres mais brillants

La mise en scène quant à elle, très sobre donne une réelle profondeur à l'oeuvre, notre attention est captée par l'histoire, la danse et par dessus tout, par les émotions dégagées. Doré et noir, brillant et mat, ces voilures et costumes n'existent que dans un dualisme, à l'image de la belle et la bête. Les rideaux quant à eux permettent un jeu sur l'espace, découvrir certaines scènes, en cacher d'autres ou tout simplement mettre les personnages en reflet avec des scènes de bal.

Romantisme et dualité

Déchiré et brisé, on remarque les personnages dans un conflit permanent non seulement avec les autres mais aussi, et surtout, avec eux-mêmes. Oscillant entre la bestialité et la douceur, entre la sensualité et la brutalité, les sentiments se frayent doucement un chemin et les danses chaotiques du début prennent petit à petit des tournures plus légères.

En bref, c'est le coeur léger mais qui pourtant n'a pas été épargné durant toute l'oeuvre, que nous assistons au dénouement de cette danse effrénée et qui pour moi, à l'image du roman, est un modèle de romantisme, d'intériorité et de beauté sulfureuse.

restez informés !

entrez votre adresse mail pour vous abonner à la newsletter

En poursuivant votre navigation, vous acceptez le dépôt de cookies destinés au fonctionnement du site internet. Plus d'informations sur notre politique de confidentialité. X