La La Land

Hollywood qui fait du Broadway, c'est très américain et très jouissif

Depuis hier, je sifflote la même mélodie, je suis amoureux de l’Amour, je veux écouter du Jazz et jouer de la trompette, je veux vivre à Los Angeles, vous l’aurez deviné … je suis allé voir La La Land.

C’est le film le plus mignon qu’il y ait. Comme dans les grandes comédies américaines, du type de Certains l’aiment chaud de Billy Wilder, il n’y a aucun méchant, seulement des personnages excentriques ; il n’y a pas de misère véritable, seulement une pauvreté romantisée ; des sentiments colorés mis en chanson.

Ce film, c’est un sachet de Skittles, chaque pastille haute en couleur est à la fois acidulée et sucrée, à la fois tendre, amusante et émouvante.

Le problème des Skittles, c’est qu’ils sont aussi intenses que fugaces. C’est peut-être cela le divertissement à l’américaine, un divertissement pur. Plutôt que de dire comme tout bourrin de base “de toute façon, c’est un film de meufs”, je pense que mon bémol vient d’une différence culturelle. En France, on a le divertissement coupable, on ne sait pas divertir seulement pour divertir, on amuse avec profondeur, on fait rire avec gravité. Même si Les demoiselles de Rochefort est une référence claire du film, La La Land est plus proche des pièces de Broadway. Ce divertissement-là ne nous est pas bien connu. Avec toute notre orgueil français, il paraît un peu superficiel. C’est pourtant tellement agréable d’assister à un divertissement fait avec sérieux et application. La scène introductive (chorégraphie déjantée dans les bouchons de Los Angeles) en est un bon exemple. Elle n’a aucune valeur narrative, elle a dû coûter très cher, elle est excellente et n’a d’autre but que d’offrir un divertissement gratuit ; une entrée en matière symptomatique du film à venir.

Mais mon bagage culturel reste malheureusement français et je ressens un manque. D’autant plus profond que la qualité du film est là. Le thème Late for the date qui revient sans cesse symbolise à la fois l’union de Mia et Sebastian mais c’est aussi un véhicule, une Delorean qui amène aussi bien vers les moments vécus que ceux qu’on aurait pu vivre. Très belle idée de ce fil musical qu’on trouvait dans Casablanca et son As time goes by. Les films se ressemblent d’ailleurs dans ces personnages qui résistent au temps, qui ont quelque chose de désuet dans une époque de compromission et de collaboration. Mais voilà, Casablanca avait plus d’ampleur, la grande Histoire, la guerre, la Résistance se jouaient en fond.

Bien que j’ai passé 2 très belles heures, celles-ci sont passées et que m’en reste-t-il … Pas grande chose, que du léger, je sifflote, j’écoute du jazz, je danse parfois… en fait c’est déjà pas si mal.

PS : Quelles performances des acteurs.rices qui savent jouer d’un instrument, la comédie, chanter et danser. Bravo !

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