GOOD TIME de Ben et Joshua Safdie

Tendu et assez barré !

Course contre le temps, course contre l'argent, course contre l'institution. Une cavalcade tendue, parfois surréaliste de deux frères, puis d'un, pour quitter la grisaille et la misère new yorkaise et s'évader sous le soleil des Tropiques.

Il existe beaucoup de films mettant en scène l'épopée de deux frères ; parfois ils s'opposent violemment comme dans "La Nuit nous appartient", parfois ils se découvrent et font corps comme dans "RainMan", souvent ils se serrent les coudes pour triompher de l'adversité. Mais il y en toujours un qui a une position plus stable que l'autre et qui va généralement finir par tirer la fratrie vers le haut. Dans Good Time, l'un est déficient mental et l'autre, s'il présente les signes extérieurs de la normalité, semble la plupart du temps agir sous acide et arbore en permanence un regard halluciné. Une belle équipe !

Evidemment tout va aller de mal en pis dans cette chevauchée improbable dont on on sent bien dès le début qu'elle ne réservera pas au spectateur un miraculeux "happy end" après une dernière pirouette scénaristique. Mais tout le génie du metteur en scène est de quand même nous surprendre avec des rebondissements inattendus et fantasques qui brisent la linéarité de cette inexorable dégringolade. Et surtout il ne nous laisse jamais respirer. La tension est permanente soit à cause de l'action en cours soit parce que le spectateur se demande ce que ce frère qui se veut protecteur de son cadet va bien pouvoir inventer pour les enfoncer encore un peu plus à son corps défendant.

Le film nous promène dans toute une galerie de personnages aussi cabossés les uns que les autres - cas sociaux, drogués, gangsters ratés, d'ailleurs la déambulation trouve quasiment son épilogue dans un parc d'attractions qui abrite un musée des horreurs, sorte de dernière étape métaphorique où s'entassent les écorchés et les sacrifiés de la vie. - mais qui font tous preuve d'une bonne volonté touchante pour donner un coup de main à un Robert Pattinson qui ne cesse de s'agiter et de les mettre sous pression.

Cette tension se lit en permanence dans son visage émacié et dans ses yeux où se succèdent la rage, l'angoisse et l'incompréhension. Jamais l’abattement. Au contraire il est l'énergie vitale du film qu'il embarque plus qu'il ne le traverse.

Enjoy and have a Good Time !

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