Partager la différence

L'Enfant sauvage
de François Truffaut (1969, Fr, 1h30) avec Jean-Pierre Cargol, François Truffaut...

Du 21 mai au 6 juin, dans les salles, les médiathèques, les centres sociaux et même en plein air, le festival Cinéma en partage propose une riche sélection de films, courts ou longs, de fictions ou documentaires, autour de la question du handicap. Christophe Chabert

Le cinéma qui traite du handicap est d’une certaine manière invisible. Pas que les films soient impossibles à voir, il y en a même eu un, récent, qui a été énormément vu — on ne fera pas l’offense d’en donner le titre ; mais parce qu’il ne se présente jamais en tant que tel, préférant la discrétion plutôt que l’affichage ostentatoire de son sujet. C’est pourtant ce que le festival Cinéma en partage cherche à faire : mettre en valeur la richesse et la diversité des films qui parlent du handicap, et en débattre ensuite avec des professionnels ou des représentants d’association.

60 films ont été retenus pour cette édition, notamment de beaux programmes de courts-métrages, avec par exemple le drôlissime Ya basta de Gustave Kervern, le provocateur Sales Battars de Delphine Gleize ou encore le culte Dialogue de sourds de Bernard Nauer, avec son tandem Pierre Richard-Jacques Villeret.

La liberté contre les normes

À la sortie de De rouille et d’os, probablement un peu ébloui par la force du film, on n’avait pas forcément remarqué que Jacques Audiard y avait créé pour la deuxième fois de sa carrière un personnage d’héroïne surmontant son handicap pour s’imposer dans un monde viril et masculin. La première fois, c’était dans l’excellent Sur mes lèvres, où une Emmanuelle Devos malentendante croisait le chemin d’un délinquant fraîchement sorti de prison (Vincent Cassel). Les deux films seront proposés au festival, le premier en plein air, le second au France.

Retour en arrière ensuite avec trois films «classiques» et magnifiques qui abordent le handicap par des voies détournées. Dans L’Enfant sauvage, chef-d’œuvre inaltérable de François Truffaut, on assiste à la «rééducation» d’un enfant ayant grandi hors de la société, privé de langage et au comportement quasi-animal. Qui, de la nature ou de la culture, triomphera ?

Avec Vol au-dessus d’un nid de coucou, Milos Forman propulse un Jack Nicholson se faisant passer pour fou afin d’échapper à la prison au cœur d’un hôpital psychiatrique. Là encore, le film parle avant tout de liberté et conspue la société normative de l’époque (les années 70).

Enfin, dans Miracle en Alabama, Arthur Penn confronte une éducatrice aux méthodes anticonformistes à une jeune fille sourde, muette et aveugle qu’elle tente de ramener à une vie normale. Un film bouleversant mais sans sentimentalisme excessif, à redécouvrir impérativement au cours du festival.

Cinéma en partage
Du 21 mai au 6 juin
Programme complet sur www.saint-etienne.fr

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