"Une saison en France" : Au mauvais accueil

Une Saison en France
De Mahamat-Saleh Haroun (Fr, 1h30) avec Eriq Ebouaney, Sandrine Bonnaire...

À côté / de Mahamat-Saleh Haroun (Fr., 1h40) avec Eriq Ebouaney, Sandrine Bonnaire, Bibi Tanga…

Les bons sentiments, la mauvaise littérature, toussa… Le précepte jadis énoncé par Jeanson se transpose toujours aussi aisément au cinéma. C’est triste pour les idées qu’ils défendent ; et cela le serait bien davantage si l’on ne reconnaissait pas le bancal des œuvres supportant ces justes causes.

Décalque (involontaire ?) de celle de Moi, Daniel Blake, l’affiche d’Une saison en France place d’emblée le film dans une ambiance inconsciemment loachienne. Les similitudes s’arrêtent ici, tant les partis-pris s’opposent : à l’urgence documentarisante, Haroun préfère une esthétique posée, parfois surcomposée qui encombre de théâtralité vieillotte le récit de son héros. Centrafricain exilé en France, celui-ci attend la décision qui fera de lui, de son frères et de ses enfants des réfugiés légaux. Malgré l’aide de la femme qui l’aime, son attente son espoir ne cesse de s’effilocher et ses conditions de vie de se dégrader…

Quitte à passer pour un fourre-tout, ou un mauvais Olivier Adam, ce film-dossier empile les situations limites et les personnages caricaturaux (marchand de sommeil asiatique, immolation d’un retoqué, enterrement d’un indigent, visite à Calais dans la jungle désertée…). Seule vraie originalité dans un catalogue de misères hélas trop vues à l’écran, une très inattendue séquence montrant que l’intranquillité permanente dans laquelle vivent les réfugiés détruit leur libido — on a la du concret, tout sauf anodin. Quant à la voix-off épisodique, elle n’apporte rien, si ce n’est un surplus très dispensable de contextualisations et de procédures. Le silence est souvent plus éloquent.

pour aller plus loin

vous serez sans doute intéressé par...

Mardi 5 mai 2015 Renouant avec le théâtre, Sandrine Bonnaire dit avec simplicité l'histoire d'une comédienne déchue et réduite à faire des ménages via le texte autobiographique de Samira Sedira, "L'Odeur des planches". Dialogue avec la plus radieuse des actrices...
Mardi 5 mai 2015 "L’odeur des planches", roman adapté en pièce de théâtre, est un très beau monologue sur le métier et la vie d’une comédienne qui ne peut plus exercer sa passion. Le texte trouve toute sa dimension dans le jeu de Sandrine Bonnaire. Florence Barnola
Mercredi 16 avril 2014 De Claude Lelouch (Fr, 2h04) avec Johnny Hallyday, Eddy Mitchell, Sandrine Bonnaire…
Lundi 8 juillet 2013 De Mahamat-Saleh Haroun (Tchad-Fr, 1h41) avec Souleymane Démé, Anaïs Monory…

restez informés !

entrez votre adresse mail pour vous abonner à la newsletter

En poursuivant votre navigation, vous acceptez le dépôt de cookies destinés au fonctionnement du site internet. Plus d'informations sur notre politique de confidentialité. X