"Sibyl" : Voleuse de vie
Dramédie par Vincent Raymond le Jeudi 2 mai 2019 | Une psy trouve dans la vie d’une patiente des échos à un passé douloureux, s’en nourrit avec avidité pour écrire un roman en franchissant les uns après les autres (...)
Newsletter Saint-Etienne
Chaque semaine, en un coup d'oeil, tous les programmes. un outil pratique et complet pour constituer sa semaine de sorties à Saint-Etienne
Jeune ballerine de 15 ans, Lara se bat pour rester dans la prestigieuse école de danse où elle vient d’être admise, mais aussi pour accélérer sa transition de garçon en fille. La compréhension bienveillante de ses proches ne peut hélas en empêcher d’autres d’être blessants. Jusqu’au drame.
Girl pose sur des sujets divers un regard neuf, lesquels sont loin de l’être : la danse comme école de souffrance et de vie (on se souvient de la claque Black Swan), la difficulté de mener une transition de genre (voir Transamerica), la vie d’un parent isolé élevant deux enfants. Des thèmes rebattus mais qui, par coagulation et surtout grâce à une approche déconcertante, c’est-à-dire bannissant les situations attendues, trouvent une perspective nouvelle. Ainsi, la question de l’acceptation par la famille du choix intime de la jeune Lara ne se pose même pas ; au contraire bénéficie-t-elle ici d’un accompagnement solide et complice. Quant aux professeurs de danse, ils n’ont rien des tyrans ordinaires martyrisant les petits rats. Bref, outre l’absence de la mère — qui permet par ailleurs à Lara d’exercer une présence maternante auprès de son petit frère — le contexte s’avère des plus favorables pour son épanouissement. N’étaient les autres ballerines… Leur inconséquence immature va torpiller l’équilibre si miraculeux (et fragile) de Lara. Chahutée, intoxiquée par le groupe comme la Carrie de King et de De Palma, Lara va elle aussi passer à l’acte de manière spectaculaire.
Le jury de la section Un certain regard a eu la grande intelligence de décerner à Victor Polster un prix d’interprétation sans mentionner de genre, car il incarne totalement l’ambiguïté confondante du personnage, au point que l’on oublie sa masculinité, et ce sans qu’il ait besoin de se livrer à des mimiques efféminées outrées. C’est par sa sobriété qu’il devient elle, par sa retenue et ses larmes rentrées qu’il fait ressentir son incommensurable douleur ; par sa sérénité tranquille qu’elle affiche son bonheur final. On ne sait pas si Polster va continuer dans la danse, mais ce serait une sacrée perte s’il abandonnait le cinéma. Pour Lukas Dhont, on ne se fait pas de souci : le producteur Michel Saint-Jean lui a promis un pont d’or avant qu’il obtienne la Caméra du même métal. Vivement la suite !
Girl de Lukas Dhont (Bel., 1h46), avec Victor Polster, Arieh Worthalter, Katelijne Damen…
Jeune ballerine de 15 ans, Lara se bat pour rester dans la prestigieuse école de danse où elle vient d’être admise, mais aussi pour accélérer sa transition de garçon en fille. La compréhension bienveillante de ses proches ne peut hélas en empêcher d’autres d’être blessants. Jusqu’au drame.
Girl pose sur des sujets divers un regard neuf, lesquels sont loin de l’être : la danse comme école de souffrance et de vie (on se souvient de la claque Black Swan), la difficulté de mener une transition de genre (voir Transamerica), la vie d’un parent isolé élevant deux enfants. Des thèmes rebattus mais qui, par coagulation et surtout grâce à une approche déconcertante, c’est-à-dire bannissant les situations attendues, trouvent une perspective nouvelle. Ainsi, la question de l’acceptation par la famille du choix intime de la jeune Lara ne se pose même pas ; au contraire bénéficie-t-elle ici d’un accompagnement solide et complice. Quant aux professeurs de danse, ils n’ont rien des tyrans ordinaires martyrisant les petits rats. Bref, outre l’absence de la mère — qui permet par ailleurs à Lara d’exercer une présence maternante auprès de son petit frère — le contexte s’avère des plus favorables pour son épanouissement. N’étaient les autres ballerines… Leur inconséquence immature va torpiller l’équilibre si miraculeux (et fragile) de Lara. Chahutée, intoxiquée par le groupe comme la Carrie de King et de De Palma, Lara va elle aussi passer à l’acte de manière spectaculaire.
Le jury de la section Un certain regard a eu la grande intelligence de décerner à Victor Polster un prix d’interprétation sans mentionner de genre, car il incarne totalement l’ambiguïté confondante du personnage, au point que l’on oublie sa masculinité, et ce sans qu’il ait besoin de se livrer à des mimiques efféminées outrées. C’est par sa sobriété qu’il devient elle, par sa retenue et ses larmes rentrées qu’il fait ressentir son incommensurable douleur ; par sa sérénité tranquille qu’elle affiche son bonheur final. On ne sait pas si Polster va continuer dans la danse, mais ce serait une sacrée perte s’il abandonnait le cinéma. Pour Lukas Dhont, on ne se fait pas de souci : le producteur Michel Saint-Jean lui a promis un pont d’or avant qu’il obtienne la Caméra du même métal. Vivement la suite !
Girl de Lukas Dhont (Bel., 1h46), avec Victor Polster, Arieh Worthalter, Katelijne Damen…
Crédit Photo : © Diaphana distribution
De Lukas Dhont (Bel, 1h45) avec Victor Polster, Arieh Worthalter...
De Lukas Dhont (Bel, 1h45) avec Victor Polster, Arieh Worthalter...
voir la fiche du film
Lara, 15 ans, rêve de devenir danseuse étoile. Avec le soutien de son père, elle se lance à corps perdu dans cette quête d’absolu. Mais ce corps ne se plie pas si facilement à la discipline que lui impose Lara, car celle-ci est née garçon.
voir la fiche du filmDramédie par Vincent Raymond le Jeudi 2 mai 2019 | Une psy trouve dans la vie d’une patiente des échos à un passé douloureux, s’en nourrit avec avidité pour écrire un roman en franchissant les uns après les autres (...)
Dramédie par Vincent Raymond le Jeudi 2 mai 2019 | Une psy trouve dans la vie d’une patiente des échos à un passé douloureux, s’en nourrit avec avidité pour écrire un roman en franchissant les uns après les autres (...)
ECRANS par Vincent Raymond le Mercredi 6 février 2019 | De Elsa Amiel (Fr.-Sui., 1h20) avec Julia Föry, Peter Mullan, Arieh Worthalter… (...)
ECRANS par Vincent Raymond le Mercredi 6 février 2019 | De Elsa Amiel (Fr.-Sui., 1h20) avec Julia Föry, Peter Mullan, Arieh Worthalter… (...)
Palme d'Or par Vincent Raymond le Mercredi 12 décembre 2018 | de Kore-eda Hirokazu (Jap. 2h01) avec Lily Franky, Sakura Andô, Mayu Matsuoka… (...)
Palme d'Or par Vincent Raymond le Mercredi 12 décembre 2018 | de Kore-eda Hirokazu (Jap. 2h01) avec Lily Franky, Sakura Andô, Mayu Matsuoka… (...)
ECRANS par Vincent Raymond le Mardi 11 décembre 2018 | de Kirill Serebrennikov (Rus.-Fr., 2h06) avec Teo Yoo, Roman Bilyk, Irina Starshenbaum… (...)
ECRANS par Vincent Raymond le Mardi 11 décembre 2018 | de Kirill Serebrennikov (Rus.-Fr., 2h06) avec Teo Yoo, Roman Bilyk, Irina Starshenbaum… (...)
Jazzy par Vincent Raymond le Mercredi 17 octobre 2018 | de Paweł Pawlikowski (Pol.-G.-B.-Fr., 1h27) avec Joanna Kulig, Tomasz Kot, Agata Kulesza… (...)
Jazzy par Vincent Raymond le Mercredi 17 octobre 2018 | de Paweł Pawlikowski (Pol.-G.-B.-Fr., 1h27) avec Joanna Kulig, Tomasz Kot, Agata Kulesza… (...)
Saignant par Vincent Raymond le Mardi 2 octobre 2018 | Lars von Trier s'insinue dans la tête d’un serial killer aux ambitions (ou prétentions ?) esthétiques démesurées pour en retirer une symphonie en cinq (...)
Saignant par Vincent Raymond le Mardi 2 octobre 2018 | Lars von Trier s'insinue dans la tête d’un serial killer aux ambitions (ou prétentions ?) esthétiques démesurées pour en retirer une symphonie en cinq (...)
Burning par Vincent Raymond le Vendredi 31 août 2018 | Invité à ouvrir la saison de la Cinémathèque française (qui lui consacre une rétrospective), le cinéaste coréen y a présenté l’avant-première post-cannoise de son nouveau (...)
Burning par Vincent Raymond le Vendredi 31 août 2018 | Invité à ouvrir la saison de la Cinémathèque française (qui lui consacre une rétrospective), le cinéaste coréen y a présenté l’avant-première post-cannoise de son nouveau (...)
Rire sous cape par Vincent Raymond le Mardi 28 août 2018 | Deux flics — l’un noir, l’autre blanc et juif — infiltrent la section Colorado du KKK. Le retour en grâce de Spike Lee est surtout une comédie mi-chèvre (...)
Rire sous cape par Vincent Raymond le Mardi 28 août 2018 | Deux flics — l’un noir, l’autre blanc et juif — infiltrent la section Colorado du KKK. Le retour en grâce de Spike Lee est surtout une comédie mi-chèvre (...)
ECRANS par Vincent Raymond le Vendredi 31 août 2018 | de Nuri Bilge Ceylan (Tur., 3h08), avec Doğu Demirkol, Murat Cemcir, Bennu Yıldırımlar… (...)
ECRANS par Vincent Raymond le Vendredi 31 août 2018 | de Nuri Bilge Ceylan (Tur., 3h08), avec Doğu Demirkol, Murat Cemcir, Bennu Yıldırımlar… (...)
Dogman par Vincent Raymond le Mercredi 5 septembre 2018 | Un brave toiletteur pour chiens et une brute qui le traite pis qu’un chien sont au centre de Dogman, le nouveau conte moral de Matteo Garrone. Une (...)
Dogman par Vincent Raymond le Mercredi 5 septembre 2018 | Un brave toiletteur pour chiens et une brute qui le traite pis qu’un chien sont au centre de Dogman, le nouveau conte moral de Matteo Garrone. Une (...)