"Sibyl" : Voleuse de vie
Dramédie par Vincent Raymond le Jeudi 2 mai 2019 | Une psy trouve dans la vie d’une patiente des échos à un passé douloureux, s’en nourrit avec avidité pour écrire un roman en franchissant les uns après les autres (...)
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Années 1950. Compositeur, Wictor sillonne la Pologne rurale pour glaner des mélodies populaires et trouver des voix. Bouleversé par celle de Zula, il fait de cette jeune interprète sa muse et sa compagne. Leur romance connaîtra des hauts des bas, d’un côté puis de l’autre du rideau de fer.
Pawlikowski, ou la marque des origines. Est-ce un hasard si Cold War, ayant pour décor la Pologne d’après-guerre et d’avant sa naissance comme son film précédant Ida (2013), présente la également même radicalité formelle, la même rigueur quadrangulaire, le même noir et blanc ? Consciemment ou non, Pawlikowski renvoie ce faisant de ce pays au système intransigeant un visage âpre, et reproduit dans le même temps les procédés du cinéma des origines — en lui donnant toutefois la parole, même s’il l’économise. Son “année zéro“ intime devient un peu celle de la Pologne, voire celle du cinéma. Encore davantage ici, où l’histoire de Wictor et Zula s’inspire (on ne sait à quel degré) de celle de ses parents.
Mais la rigueur formelle n’abolit pas toute sensualité, c’est d’ailleurs l’un des sous-textes du film : les contraintes du régime obligent à contourner les règles pour parvenir à ses fins. De même que la musique traditionnelle trouve dans les arrangements jazz une nouvelle manière de sonner, pour mieux caresser l’oreille. Qu’importent les frontières, les nuits, les années, l’inéluctable histoire entre deux êtres choisis par la fatalité doit advenir. C’est à la fois le drame et la lumière de cette romance en dents de scie, à la fin déchirante — Pawlikowski excelle dans ce chaud et froid entre fièvre amoureuse et réveil glacial ; revoyez le génial My Summer of Love (2005). Cold War n'est peut-être pas aussi spectaculaire que bien des réalisations tape-à-l’œil contemporaines, mais il dégage une intensité brute qui légitime son Prix de la mise en scène à Cannes. Bien que l’on se demande s’il ne s’agit pas surtout d’un prix de consolation à valeur d’hommage…
Années 1950. Compositeur, Wictor sillonne la Pologne rurale pour glaner des mélodies populaires et trouver des voix. Bouleversé par celle de Zula, il fait de cette jeune interprète sa muse et sa compagne. Leur romance connaîtra des hauts des bas, d’un côté puis de l’autre du rideau de fer.
Pawlikowski, ou la marque des origines. Est-ce un hasard si Cold War, ayant pour décor la Pologne d’après-guerre et d’avant sa naissance comme son film précédant Ida (2013), présente la également même radicalité formelle, la même rigueur quadrangulaire, le même noir et blanc ? Consciemment ou non, Pawlikowski renvoie ce faisant de ce pays au système intransigeant un visage âpre, et reproduit dans le même temps les procédés du cinéma des origines — en lui donnant toutefois la parole, même s’il l’économise. Son “année zéro“ intime devient un peu celle de la Pologne, voire celle du cinéma. Encore davantage ici, où l’histoire de Wictor et Zula s’inspire (on ne sait à quel degré) de celle de ses parents.
Mais la rigueur formelle n’abolit pas toute sensualité, c’est d’ailleurs l’un des sous-textes du film : les contraintes du régime obligent à contourner les règles pour parvenir à ses fins. De même que la musique traditionnelle trouve dans les arrangements jazz une nouvelle manière de sonner, pour mieux caresser l’oreille. Qu’importent les frontières, les nuits, les années, l’inéluctable histoire entre deux êtres choisis par la fatalité doit advenir. C’est à la fois le drame et la lumière de cette romance en dents de scie, à la fin déchirante — Pawlikowski excelle dans ce chaud et froid entre fièvre amoureuse et réveil glacial ; revoyez le génial My Summer of Love (2005). Cold War n'est peut-être pas aussi spectaculaire que bien des réalisations tape-à-l’œil contemporaines, mais il dégage une intensité brute qui légitime son Prix de la mise en scène à Cannes. Bien que l’on se demande s’il ne s’agit pas surtout d’un prix de consolation à valeur d’hommage…
Crédit Photo : ©Neue Visionen Filmverleih
De Pawel Pawlikowski (Fr-Pol-Angl, 1h24) avec Joanna Kulig, Tomasz Kot...
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Pendant la guerre froide, entre la Pologne stalinienne et le Paris bohème des années 1950, un musicien épris de liberté et une jeune chanteuse passionnée vivent un amour impossible dans une époque impossible.
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