"Battle of the Sexes" : No zob in lob
ECRANS par Vincent Raymond le Mardi 21 novembre 2017 | de Jonathan Dayton & Valerie Faris (G.-B.-E.-U., 2h02) avec Emma Stone, Steve Carell, Andrea Riseborough… (...)
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À l’aube du XVIIIe siècle. La Couronne d’Angleterre repose sur la tête d’Anne. Sans héritier malgré dix-sept grossesses, maniaco-dépressive, la souveraine se trouve sous la coupe de Sarah, sa dame de compagnie et amante (par ailleurs épouse de Lord Marlborough, le chef des armées), laquelle en profite pour diriger le royaume par procuration. Lorsque Abigail, cousine désargentée de Sarah arrive à la cour, une lutte pour obtenir les faveurs de la Reine s’engage…
Demandez à Shakespeare, Marlowe, Welles, Frears, Hooper… La royauté britannique constitue, plus que tout autre monarchie, une source inépuisable d’inspiration pour la scène et l’écran. Au-delà de la fascination désuète qu’elle exerce sur son peuple et les peuples du monde, elle forme en dépit des heurts dynastiques une continuité obvie dans l’Histoire anglaise, lui permettant de s’incarner à chaque époque dans l’une de ses figures, fût-elle fantoche. Telle celle d’Anne (1665-1717). Son humeur fragile la fit ductile, favorisant un jeu d’influences féminin inédit que La Favorite raconte sans trop trahir l’authenticité des faits, dans ses nuances perfides et perverses.
Il n’est guère étonnant que Lánthimos se soit emparé d’un tel sujet en parfaite résonance avec ses obsessions pour les sociétés autarciques déviantes et les prises de pouvoir vicieuses. Racontant de tortueuses manigances entre couloirs et alcôves du trône, ce film lui permet en outre d’assouvir son penchant pour les distorsions d’images, les optiques anamorphosées et les jeux de pénombre : le cadre exubérant de la cour semi-décadente de l’époque s’y prête davantage que les contextes vaguement contemporains ou dystopiques dont il était coutumier.
Jusqu’à présent singulièrement proche de l’esthétique du cinéma britannique des années 1970 (en particulier de Nicolas Roeg pour The Lobster et Mise à mort du cerf sacré), Lánthimos se rapproche ici stylistiquement du Kubrick de Barry Lyndon, auquel se serait greffée la cinglerie visuelle d’Orange mécanique. De quoi emballer les votants de l’Académie des Oscar, qui adorent récompenser les vrais-faux remakes célébrant indirectement la gloire passée d’Hollywood (The Artist, La La Land etc.) et accessoirement des œuvres à message politique. Son évidente lecture féministe lui confère une dimension supplémentaire, dans ce contexte où la gent masculine n’apparaît globalement que sous une masse emperruquée indistincte et incapable…
La Favorite de Yórgos Lánthimos (É.-U.-G.-B-Ir., 2h) avec Olivia Colman, Emma Stone, Rachel Weisz…
À l’aube du XVIIIe siècle. La Couronne d’Angleterre repose sur la tête d’Anne. Sans héritier malgré dix-sept grossesses, maniaco-dépressive, la souveraine se trouve sous la coupe de Sarah, sa dame de compagnie et amante (par ailleurs épouse de Lord Marlborough, le chef des armées), laquelle en profite pour diriger le royaume par procuration. Lorsque Abigail, cousine désargentée de Sarah arrive à la cour, une lutte pour obtenir les faveurs de la Reine s’engage…
Demandez à Shakespeare, Marlowe, Welles, Frears, Hooper… La royauté britannique constitue, plus que tout autre monarchie, une source inépuisable d’inspiration pour la scène et l’écran. Au-delà de la fascination désuète qu’elle exerce sur son peuple et les peuples du monde, elle forme en dépit des heurts dynastiques une continuité obvie dans l’Histoire anglaise, lui permettant de s’incarner à chaque époque dans l’une de ses figures, fût-elle fantoche. Telle celle d’Anne (1665-1717). Son humeur fragile la fit ductile, favorisant un jeu d’influences féminin inédit que La Favorite raconte sans trop trahir l’authenticité des faits, dans ses nuances perfides et perverses.
Il n’est guère étonnant que Lánthimos se soit emparé d’un tel sujet en parfaite résonance avec ses obsessions pour les sociétés autarciques déviantes et les prises de pouvoir vicieuses. Racontant de tortueuses manigances entre couloirs et alcôves du trône, ce film lui permet en outre d’assouvir son penchant pour les distorsions d’images, les optiques anamorphosées et les jeux de pénombre : le cadre exubérant de la cour semi-décadente de l’époque s’y prête davantage que les contextes vaguement contemporains ou dystopiques dont il était coutumier.
Jusqu’à présent singulièrement proche de l’esthétique du cinéma britannique des années 1970 (en particulier de Nicolas Roeg pour The Lobster et Mise à mort du cerf sacré), Lánthimos se rapproche ici stylistiquement du Kubrick de Barry Lyndon, auquel se serait greffée la cinglerie visuelle d’Orange mécanique. De quoi emballer les votants de l’Académie des Oscar, qui adorent récompenser les vrais-faux remakes célébrant indirectement la gloire passée d’Hollywood (The Artist, La La Land etc.) et accessoirement des œuvres à message politique. Son évidente lecture féministe lui confère une dimension supplémentaire, dans ce contexte où la gent masculine n’apparaît globalement que sous une masse emperruquée indistincte et incapable…
La Favorite de Yórgos Lánthimos (É.-U.-G.-B-Ir., 2h) avec Olivia Colman, Emma Stone, Rachel Weisz…
Crédit Photo : © Twentieth Century Fox
De Yórgos Lánthimos (ÉU-Angl-Irl, 2h) avec Olivia Colman, Emma Stone...
De Yórgos Lánthimos (ÉU-Angl-Irl, 2h) avec Olivia Colman, Emma Stone...
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Début du XVIIIème siècle. La reine Anne d'Angleterre, à la santé fragile et au caractère instable, occupe le trône tandis que son amie Lady Sarah gouverne le pays à sa place. Lorsqu’une nouvelle servante, Abigail Hill, arrive à la cour, Lady Sarah la prend sous son aile, pensant qu’elle pourrait être une alliée. Mais les femmes de la cour entrent en rivalité dans la course au pouvoir.
voir la fiche du filmECRANS par Vincent Raymond le Mardi 21 novembre 2017 | de Jonathan Dayton & Valerie Faris (G.-B.-E.-U., 2h02) avec Emma Stone, Steve Carell, Andrea Riseborough… (...)
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