"Swallow" : Dévorante passion

De Carlo Mirabella-Davis (É.-U.-Fr., 1h34) avec Haley Bennett, Austin Stowell, Denis O’Hare…

La ravissante Hunter a tout pour être comblée : épouse d’un jeune et bel homme d’affaires, elle a cessé de travailler comme vendeuse et peut se consacrer à son intérieur ainsi qu’à l’enfant qu’elle porte. Mais taraudée par l’ennui, elle se met à ingérer des objets hétéroclites. Maladivement.

« Le mariage, ce n’est pas la mer à boire, mais la belle-mère à avaler » Impossible de réduire Swallow (en français, “avaler“} à cette maximes franchouillarde, pareille à celles fleurissant jadis dans les colonnes l’Almanach Vermot. Derrière la trivialité de la formule affleure toutefois une forme de “vérité“ dont ce film témoigne et dont peut également rendre compte Rosemary’s Baby : une jeune femme y est ravalée au rang de procréatrice, vampirisée par des ascendants désireux de s’approprier le fruit de ses entrailles. Issue d’un milieu populaire, propulsée par ses noces dans une classe supérieure, Hunter subit le poids d’un environnement dont elle ne connaît pas les codes et qui, la tolérant à peine, l’ignore en se montrant dominateur. Roméo et Juliette a du plomb dans l’aile !

Jouant sur un décor glacé quasi aseptisé, à l’image de la “belle“-famille, Swallow est un pur film psychanalytique à tendance lacanienne où le TOC d’Hunter — cet irrépressible besoin d’absorber des trucs et des machins, dont on apprend qu’il se nomme pica — va lui permettre de recracher un passé refoulé au terme d’une évasion/éjection du foyer conjugal la contenant comme un estomac. Puis de partir chasser (en anglais, “to hunt“) les fantômes de son enfance. Avec son air de poupée figée, Haley Bennett (vue dans Les Sept Mercenaires) convient parfaitement à l’ambiance étrange induite par la mise en scène clinique de Carlo Mirabella-Davis.

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