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Robert Morris, ou la transgression de soi-même
Art contemporain

Robert Morris, ou la transgression de soi-même

Alors qu’il réouvre ses portes après 3 mois et demi de fermeture, le Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne présente une nouvelle expo dédiée à l’artiste américain Robert Morris, coorganisée avec le Mudam Luxembourg. "The Perceiving body", une véritable expérience immersive.

Art contemporain

Robert Morris, ou la transgression de soi-même

Alors qu’il réouvre ses portes après 3 mois et demi de fermeture, le Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne présente une nouvelle expo dédiée à l’artiste américain Robert Morris, coorganisée avec le Mudam Luxembourg. "The Perceiving body", une véritable expérience immersive.

par Cerise Rochet

Mercredi 8 juillet 2020
1028
LECTURES

par Cerise Rochet

Mercredi 8 juillet 2020
1028
LECTURES

Deux décennies, 14 œuvres, sept espaces, pour une constellation plutôt qu’une rétrospective. Puiser dans l’œuvre colossale de Morris, et exposer les exemples les plus éclairants de son travail sur la perception, et le rapport entre le corps et l’art. Pas de cheminement chronologique donc, mais une déambulation à travers le parcours intellectuel de l’artiste durant les années 60 et 70, ses certitudes, ses doutes, ses remises en question… Ses nouvelles certitudes.

Neutralité et permutation

Première salle, première création, comme un point de départ. Ici, Morris déboulonne les principes même de l’art sculptural, et s’inscrit avec force dans le courant minimaliste. Œuvre composée de trois formes en L identiques, faites de contreplaqué et peintes en grises, Untitled (3Ls) expérimente le concept de répétition modulaire, et celui de permutation. Morris, lui, n’a fait que les dessiner, avant de déléguer leur réalisation, sur le modèle industriel. Le L, pensé comme la forme la plus simple et la plus neutre possible, annule de fait la notion de composition, au profit d’une duplication et d’une disposition en station « couché », « assis », debout ». Il invite ainsi le visiteur à circuler au milieu des formes, à s’y confronter, pour mieux les apprécier, et même… Les activer.

Dimension aléatoire

Car chez Morris, pas question de suggérer un point de vue : le spectateur fait partie intégrante de l’œuvre, en s’approchant, s’éloignant, en se mettant en mouvement pour observer ses différentes perspectives, ses effets de lumière, ses teintes. En intervenant. Et, s’il a d’abord été l’un des pionniers de l’art minimal, l’artiste ira plus loin en devenant l’un de ses pourfendeurs : après ses L, l’on découvre en effet ses Feutres, avec lesquels il ajoute à son œuvre une dimension purement aléatoire. Suspendues au mur, de grandes et épaisses feuilles de feutre industriel découpées ou minutieusement pliées font apparaître des formes non pas contrôlées par l’artiste, mais inhérentes à la matière elle-même, derrière laquelle ce dernier tend à s’effacer. Matériau souple, le feutre est soumis à la pesanteur, principe que Morris nomme d’ailleurs « anti-forme ».

Cette dimension aléatoire, l’artiste américain l’expérimente de nouveau avec la Scatter Piece, que l’on découvre dans le 4e espace de l’exposition. Au sol et contre les murs, 200 fragments de 6 matériaux métalliques différents, auxquels s’ajoutent des découpes de feutre noir, constituent une œuvre qui se réinvente à chaque installation. La distribution hasardeuse des pièces est en effet déterminée pour chaque nouvelle exposition, selon des règles et principes évolutifs. Avec ce dispersement de « morceaux » présenté pour la première fois en 69, la sculpture cesse de s’entendre uniquement comme un objet unique et cohérent.

L’illusion

Dans la continuité de sa démarche transgressive, Morris introduit également dans son œuvre une notion d’illusion. En 1965, Mirrored Cubes ébranle ainsi la perception du spectateur observant les différents reflets qui s’imposent à lui. Ici, ce que l’on sait de l’espace environnant se brouille, au profit d’une mise en abîme variable en fonction de son positionnement dans l’espace. Les formes cubiques recouvertes de miroirs, très autoritaires et simples, dissimulent en réalité un caractère complexe et beaucoup plus libre qu’il n’y parait. Point culminant de ce travail sur l’illusion, Portland Mirrors, à découvrir dans le dernier espace de l’exposition, se joue du spectateur en perturbant toute la logique de la perspective, en même temps qu’il fait de ce dernier un véritable acteur : contre les murs, 4 miroirs sont reliés au sol par de longues poutres de bois brut que l’on doit franchir, pour apprécier toute l’illusion de l’installation. Le réel de ce que l’on observe en entrant dans la pièce se trouble dès lors que l’on s’approche de l’un des miroirs, et que l’on regarde dedans… Le processus de perception est ici totalement déstabilisé, et le spectateur/acteur, désorienté.

Mais sans doute la plus belle illusion est-elle encore ailleurs : si l’exposition met en effet l’accent sur la démarche intellectuelle de l’artiste, débarrassée de toute notion d’esthétisme et parfois entendue comme peu accessible, elle cache en réalité une dimension interactive bien plus ludique qu’il n’y parait au premier coup d’œil… Qui mérite de s’y confronter.

Robert Morris,  The Perceiving Body / Le corps perceptif,  jusqu'au 1er novembre 2020 au Musée d'art moderne et contemporain de Saint-Étienne


3 questions à Alexandre Quoi, commissaire associé de l’exposition et responsable du département scientifique du MAMC+

Pourquoi avoir choisi une constellation plutôt qu’une rétrospective ?

Nous avons choisi de nous concentrer sur les œuvres les plus emblématiques de Morris, qui datent des décennies 60 et 70, et qui ont ensuite exercé une influence considérable sur l’art. Et puis, on souhaitait que les spectateurs puissent apprécier des œuvres très rarement exposées en France.

On parle aujourd’hui beaucoup d’un art interactif susceptible de séduire le grand public. Or, l’œuvre de Morris se veut très interactive… Cela signifie-t-il qu’elle est plus accessible qu’elle n’y parait ?

Oui, totalement. Cela prend tout son sens avec le Portland Mirrors, où l’on doit littéralement entrer dans l’œuvre. Petite anecdote, en 1971, Morris installe à la Tate Gallery de Londres des constructions conçues pour que les visiteurs grimpent dessus. Les gens se sont tellement éclatés qu’ils ont détruit l’œuvre, et que l’exposition a dû fermer ! Morris n’en était pas mécontent, au contraire, cette démolition était comme un aboutissement de son travail.

Monsieur Tout-le-monde peut donc venir sans crainte de ne « rien comprendre » ?

Mon point de vue sur cette question… C’est que d’une manière générale, dire que l’on n’aime pas l’art contemporain parce qu’on n’y comprend rien n’a aucun sens. Bien souvent, on ne comprend pas forcément plus instantanément l’art figuratif, d’ailleurs. Morris ne cherche pas à ce que l’on apprécie son œuvre parce qu’on la trouve belle, mais parce qu’elle nous questionne, nous surprend. Tout le monde peut venir donc, mais comme pour chaque forme d’art, il faut être prêt à fournir un petit effort.


Repères sur l’artiste

1931 : naissance à Kansas City

1960 : création de ses premières formes unitaires

1965 : l’œuvre 3Ls est exposée pour la première fois à New York. A ce moment-là, elle ne comprend que 2 pièces.

1965/1971 : Première présentation de Mirrors Cubes, l’une de ses œuvres les plus connues

1977 : Exposition du Portland Mirrors

Années 80 : Morris se tourne vers l’art figuratif. Il enseigne également l’histoire de l’Art, jusqu’en 1998

2018 : Décès de l’artiste à Kingston

Deux décennies, 14 œuvres, sept espaces, pour une constellation plutôt qu’une rétrospective. Puiser dans l’œuvre colossale de Morris, et exposer les exemples les plus éclairants de son travail sur la perception, et le rapport entre le corps et l’art. Pas de cheminement chronologique donc, mais une déambulation à travers le parcours intellectuel de l’artiste durant les années 60 et 70, ses certitudes, ses doutes, ses remises en question… Ses nouvelles certitudes.

Neutralité et permutation

Première salle, première création, comme un point de départ. Ici, Morris déboulonne les principes même de l’art sculptural, et s’inscrit avec force dans le courant minimaliste. Œuvre composée de trois formes en L identiques, faites de contreplaqué et peintes en grises, Untitled (3Ls) expérimente le concept de répétition modulaire, et celui de permutation. Morris, lui, n’a fait que les dessiner, avant de déléguer leur réalisation, sur le modèle industriel. Le L, pensé comme la forme la plus simple et la plus neutre possible, annule de fait la notion de composition, au profit d’une duplication et d’une disposition en station « couché », « assis », debout ». Il invite ainsi le visiteur à circuler au milieu des formes, à s’y confronter, pour mieux les apprécier, et même… Les activer.

Dimension aléatoire

Car chez Morris, pas question de suggérer un point de vue : le spectateur fait partie intégrante de l’œuvre, en s’approchant, s’éloignant, en se mettant en mouvement pour observer ses différentes perspectives, ses effets de lumière, ses teintes. En intervenant. Et, s’il a d’abord été l’un des pionniers de l’art minimal, l’artiste ira plus loin en devenant l’un de ses pourfendeurs : après ses L, l’on découvre en effet ses Feutres, avec lesquels il ajoute à son œuvre une dimension purement aléatoire. Suspendues au mur, de grandes et épaisses feuilles de feutre industriel découpées ou minutieusement pliées font apparaître des formes non pas contrôlées par l’artiste, mais inhérentes à la matière elle-même, derrière laquelle ce dernier tend à s’effacer. Matériau souple, le feutre est soumis à la pesanteur, principe que Morris nomme d’ailleurs « anti-forme ».

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L’illusion

Dans la continuité de sa démarche transgressive, Morris introduit également dans son œuvre une notion d’illusion. En 1965, Mirrored Cubes ébranle ainsi la perception du spectateur observant les différents reflets qui s’imposent à lui. Ici, ce que l’on sait de l’espace environnant se brouille, au profit d’une mise en abîme variable en fonction de son positionnement dans l’espace. Les formes cubiques recouvertes de miroirs, très autoritaires et simples, dissimulent en réalité un caractère complexe et beaucoup plus libre qu’il n’y parait. Point culminant de ce travail sur l’illusion, Portland Mirrors, à découvrir dans le dernier espace de l’exposition, se joue du spectateur en perturbant toute la logique de la perspective, en même temps qu’il fait de ce dernier un véritable acteur : contre les murs, 4 miroirs sont reliés au sol par de longues poutres de bois brut que l’on doit franchir, pour apprécier toute l’illusion de l’installation. Le réel de ce que l’on observe en entrant dans la pièce se trouble dès lors que l’on s’approche de l’un des miroirs, et que l’on regarde dedans… Le processus de perception est ici totalement déstabilisé, et le spectateur/acteur, désorienté.

Mais sans doute la plus belle illusion est-elle encore ailleurs : si l’exposition met en effet l’accent sur la démarche intellectuelle de l’artiste, débarrassée de toute notion d’esthétisme et parfois entendue comme peu accessible, elle cache en réalité une dimension interactive bien plus ludique qu’il n’y parait au premier coup d’œil… Qui mérite de s’y confronter.

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On parle aujourd’hui beaucoup d’un art interactif susceptible de séduire le grand public. Or, l’œuvre de Morris se veut très interactive… Cela signifie-t-il qu’elle est plus accessible qu’elle n’y parait ?

Oui, totalement. Cela prend tout son sens avec le Portland Mirrors, où l’on doit littéralement entrer dans l’œuvre. Petite anecdote, en 1971, Morris installe à la Tate Gallery de Londres des constructions conçues pour que les visiteurs grimpent dessus. Les gens se sont tellement éclatés qu’ils ont détruit l’œuvre, et que l’exposition a dû fermer ! Morris n’en était pas mécontent, au contraire, cette démolition était comme un aboutissement de son travail.

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Repères sur l’artiste

1931 : naissance à Kansas City

1960 : création de ses premières formes unitaires

1965 : l’œuvre 3Ls est exposée pour la première fois à New York. A ce moment-là, elle ne comprend que 2 pièces.

1965/1971 : Première présentation de Mirrors Cubes, l’une de ses œuvres les plus connues

1977 : Exposition du Portland Mirrors

Années 80 : Morris se tourne vers l’art figuratif. Il enseigne également l’histoire de l’Art, jusqu’en 1998

2018 : Décès de l’artiste à Kingston

Crédit Photo : Robert Morris, Untitled (Portland Mirrors), 1977, bois de sapin Douglas de longueur variable, 4 unités, 182, 88 x 243, 84 cm, 30, 5 cm de section (chaque), miroirs, 4 unités, 183 x 244 cm (chaque), collection Estate Robert Morris, Courtesy Castelli Gallery, New York © Adagp, Paris 2020


Robert Morris

"The perceiving body / le corps perceptif" Musée d’Art Moderne et Contemporain de Saint-Étienne Métropole Rue Fernand Léger Saint-Priest-en-Jarez

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Petit Bulletin


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