Métamorphose Saison 1

Daniel Bizeray, tout nouveau directeur de l'Opéra Théâtre de Saint-Étienne, donne les grandes lignes de son projet. En homme disert et d'une grande intelligence artistique, il dévoile un programme finement construit, tout à la fois proche des gens et d'une pertinence rare. Propos recueillis par Pascale Clavele

Petit Bulletin : Comment avez-vous élaboré la saison de l'Opéra-Théâtre ?
Daniel Bizeray : Cette maison a une dualité dans son titre : Opéra- Théâtre. À la fois opéra, lié à la salle d'opéra qu'est le grand théâtre Massenet, avec sa fosse et d'autre part le petit théâtre. D'un côté, une acoustique pour la voix et la musique, d'un autre, une acoustique pour le théâtre et une intimité remarquable. Je programme d'abord le lyrique qui reste la locomotive de l'abonnement, ce qui fait l'image de la maison. Nous sommes le deuxième opéra de la région. L'orchestre se développe de plus en plus hors de son territoire de basse qu'est la fosse, il s'est produit au Festival de la Chaise- Dieu, a joué à l'Auditorium à Lyon...

Comment réagit le public à ce nouveau paysage ?
Le public est très attaché à son orchestre et à son choeur aussi. Nous avons développé, depuis le début de la saison, des concerts à midi, en centre ville. L'opération est un vrai succès. Ce sont de petits programmes, le choeur donne des extraits d'opéras et d'opérettes : Offenbach, Messager... Ce sont des formes musicales simples et conviviales. On touche là un public large et le tarif, extrêmement attractif, est de cinq euros. Le but de ces temps de midi, c'est de toucher un autre public. Pour le reste, nous avons aussi changé la grille tarifaire et le public peut voir maintenant n'importe quel opéra pour dix euros.

Dans votre programmation, on trouve de nombreux festivals. Est-ce si important ces moments concentrés ?
Aujourd'hui, il est plus difficile de communiquer sur une saison dans son intégralité que sur des moments forts. Ces temps concentrés permettent de développer un discours différent. Nous avons trois Festivals : Orchestres en fête, où des orchestres sont invités à Saint-Étienne, le Festival Piano Passion et le Festival Nouveau siècle. Piano Passion en est à sa 10e saison. Pour cette occasion, j'ai invité dix pianistes, mais par groupe de deux. Un pianiste connu invite un pianiste moins connu. Tout cela sur le thème de la transmission, nous avons choisi la musique française. Enfin, le Festival Nouveau siècle est une véritable nouveauté. Je reprends les questions liées au temps qui passe. Qu'est-ce que la création quand le temps s'accélère ? Quand une création chasse l'autre et qu'on ne la revoit plus ? L'oeuvre-phare de ce festival, Cachafaz, est un opéra déjanté du compositeur argentin Oscar Strasnoy sur un texte de Copi.

OPÉRA-THÉÂTRE DE SAINT-ÉTIENNE (04 77 47 83 40)

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