La Loi du spectateur

Théâtre / Des reprises de spectacles enthousiasmants à l’accueil de stars du cinéma qui ne demandent qu’à s’épanouir sur des planches, en passant par des pièces jeune public qui feront, à n’en pas douter, saliver les grands, la saison théâtrale de Saint-Etienne contient quelques immanquables. Nadja Pobel

Ce ne sont pas les moins doués des acteurs français qui débarquent sur les planches stéphanoises. Romain Duris porte seul sur ses épaules un soliloque de Barnard-Marie Koltès, La Nuit juste avant les forêts (Comédie, janvier). Il incarne un sans domicile fixe qui s’adresse à un absent.

Dirigé par le duo Patrice Chéreau-Thierry Thieù Niang, Duris fait depuis quelques mois ses premiers pas au théâtre. Emmanuelle Devos, captivante égérie de Despechin au cinéma, n’en est, elle, pas à ses débuts sur scène. Mais il est plutôt rare de la voir passer dans la région. Elle est Le Problème, cette pièce écrite par François Bégaudeau qui narre une heure dans la vie d’une famille qui s’apprête à régler les bouleversements liés au départ de la mère, qui abandonne le foyer pour suivre un autre homme (Comédie, janvier). À noter qu’Emmanuelle Devos sera entourée par les excellents Jacques Bonnafé et Anaïs Desmoutier.
Parfois comédien, Olivier Py est surtout connu pour ses mises en scène. Il présente cette saison sa dernière création en date, un Roméo et Juliette (Comédie, novemlre) qu’il a lui même traduit, puis Épître aux jeunes acteurs, conférence de théâtre à des apprentis tragédiens (Comédie, février).

Enfants mais pas que

Pas de nouveauté pour Nicolas Bouchaud qui tourne La Loi du marcheur depuis bientôt deux ans. Ce spectacle rencontre un succès logique tant cet hommage au critique de cinéma Serge Daney est sincère et vivant. De son amour inconditionnel pour Rio Bravo à ses rencontres avec Hitchcock ou Hawks avant que Hollywood ne soit un bunker fermé de l’intérieur, Daney est ressuscité et c’est une belle (re)découverte.

Tout comme le travail de la jeune compagnie Nöjd qui joue cette saison une version plus déglinguée encore que ne l’est l’auteur qu’elle a choisi : Yvonne, princesse de Bourgogne de Gombrovicz (Comédie, mai). Enfin, si certaines créations semblent réservées au jeune public, qu’on se méprenne pas : leurs metteurs en scène sont tout terrain. C’est le cas du stakhanoviste et éternel passionné qu’est Laurent Pelly. Il monte cette année Sindbad le marin (Opéra théâtre, octobre). La Compagnie de la Cordonnerie reprend son travail cinémato-théâtro-musical sur Frankestein (Comédie, octobre), Corinne Méric tourne son bel Alponse dont le texte est signé par le prolixe Wajdi Mouawad (Opéra théâtre, avril). Enfin, Irina Brook a choisi Saint-Etienne pour sa seule date dans la région. Après Shakespeare, Tennessee Williams, elle s’attaque avec Pan ! à un travail beaucoup plus clownesque et sportif et s’entoure notamment de Babeth, la violoniste du troupe de rock Dionysos transformée en Wendy (Opéra théâtre, décembre).

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