Rencontre avec Yan Raballand : la danse comme une musique pour l'oeil.

Vendéen d’origine, Yan Raballand est né un 17 mars, comme Noureev, mais à l’inverse de ce dernier entré tardivement dans le monde de la danse, la vocation de Yan est né très tôt, à l’âge de quatre ans en regardant la prestation de sa soeur, dans une association de quartier.

Comme Noureev, Yan a su que c’était ce qu’il voulait faire, et rien d’autre ! Il a donc commencé à danser à quatre ans et ne s’est plus jamais arrêté, ce qui représente un certain nombre d’années car, malgré son allure juvénile qui fait douter de l’état-civil, Yan annonce ses trente-deux printemps.

Il a débuté par le jazz, puis à quinze ans, il découvre les jeunes ballets de France et là il éprouve un choc en réalisant qu’il n’est pas capable de faire ce que fait un danseur âgé seulement d’un an de plus que lui. Il se dit alors qu’il lui faut prendre des cours de danse classique, qu’il doit passer par là, par cette technique. Il existe deux conservatoires supérieurs nationaux en France : Paris et Lyon. Il choisit Lyon où il est admis et où il suivra cette formation presque indispensable qui marque le danseur du sceau de la danse classique. Mais Yan veut dépasser cette technique classique, trop académique à ses yeux, la danse contemporaine lui paraît plus personnelle. 

Yan choisit ses gestes, il défend le mouvement et pour illustrer ses dires, il joint le geste à la parole sur cette scène improvisé dans le bureau de l’opéra-théâtre où le canapé est confortable et où le café exhale son parfum. Le corps dessine des lignes, les bras s’arrondissent, esquissent des arabesques. Les mains se rapprochent, se joignent puis se séparent, présentant tour à tour le dos de la main, la paume, ce qui change tout, c’est une danse qui serait musicale, une danse qui serait comme une musique pour l’oeil. 

Mais Yan n’est pas seulement danseur. Il est encore bien plus que cela, chorégraphe, mais comme un chef-d’orchestre, compositeur, qui connaîtrait toutes les partitions et resterait ouvert à toutes les suggestions. Il lance une idée et ses partenaires, ses collaborateurs, que ce soit la costumière ou l’éclairagiste renvoient la balle par ricochets. C’est comme un jeu de ping-pong où chacun apporte ses connaissances spécifiques et participe à la création. Yan n’impose pas, si l’éclairagiste ou la costumière déconseille le jaune à cause de la façon dont il prend la lumière, Yan se range aux avis autorisés.

On ne se lasse pas d’écouter cet artiste en résidence à l’Opéra théâtre de Saint-Etienne parler des sujets les plus divers comme sa démarche artistique, le mécanisme de la création, la transmission au public, les spectacles, les projets, ses rêves...

Il présentera le dimanche 22 janvier à l’Horme, à 17 heures, Krafff qui est un duo avec une marionnette. Tiens ? Pourquoi trois « f » ? Eh bien parce que c’est le bruit du papier quand on le froisse. (On ne peut pas utiliser le mot Kraft car c’est une marque déposée.)

Au mois de mai, un spectacle déambulatoire : bulles chorégraphiques se déroulera au musée de la mine. Yan a cherché à utilisé ce lieu comme un écrin. Les bulles, c’est comme si on voyait des petits moments de vie. 

Un autre spectacle : Vertige est en préparation pour la rentrée 2012.

Yan a encore un autre talent : celui de pédagogue. Il a en effet travaillé une semaine entière avec une classe de L et E.S. du lycée Claude Lebois de Saint-Chamond. Tous les jours de 9 heures à 16 heure, en compagnie de deux professeurs, l’un de français, l’autre d’éducation physique, Yan a essayé d’amener ces élèves qu’il qualifie de jeunes adultes plutôt que d’adolescents à aller le plus loin possible dans leurs vies et leurs désirs. Et, à en juger par le magnifique bouquet de fleurs offert en remerciement, Yan a réussi. Comme quoi cet artiste en résidence à l’Opéra théâtre a beaucoup à apporter à ces jeunes et à tous les autres pour qu’avec l’art, circule le meilleur de l’humanité. 

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