• Choisissez votre ville
    • Lyon
    • Grenoble
    • Saint-Étienne
  • Actu
  • Ecrans
  • Arts
  • Scènes
  • Musiques
  • Connaître
  • Guide Urbain
Skip to content
  • Actus
    Politique

    Marc Chassaubéné : « Les artistes ont une hauteur de point de vue dont nous avons tous besoin »

    Mercredi 9 septembre 2020 par Nicolas Bros
    Média

    IF Saint-Étienne, le nouveau site d'infos ligérien

    Lundi 28 septembre 2020 par La rédaction
    Rentrée design

    Design dans la cité

    Mercredi 9 septembre 2020 par Nicolas Bros
    Covid-19

    Le port du masque désormais obligatoire au cinéma et au théâtre

    Mercredi 26 août 2020 par Sébastien Broquet
  • Ecrans
    • Trouvez une séance à SAINT ETIENNE
    • Films à l'affiche
    • Salles de cinéma
    • Critiques cinéma
    ECRANS

    "Falling" : Une vie au présent (dé)composé

    Mardi 8 décembre 2020 par Vincent Raymond
    ECRANS

    "Mandibules" : À mouche que veux-tu

    Mardi 8 décembre 2020 par Vincent Raymond
    ECRANS

    "The Last Hillbilly" : Chroniques des Appalaches

    Mardi 8 décembre 2020 par Vincent Raymond
  • Arts
    • Trouvez une expo à SAINT ETIENNE
    • Expositions à l'affiche aujourd'hui
    • Prochains expositions
    • Votre Week-End
    Design

    De guingois

    Mardi 8 décembre 2020 par Niko Rodamel
    Expo

    Le street c’est chic

    Mardi 8 décembre 2020 par Niko Rodamel
    Expo

    Kaléidoscopique

    Mardi 8 décembre 2020 par Niko Rodamel
  • Scènes
    • Trouvez un spectacle à SAINT ETIENNE
    • Spectacles à l'affiche aujourd'hui
    • Prochains spectacles
    • Votre Week-End
    Théâtre

    Au plat(h)eau

    Mardi 8 décembre 2020 par Cerise Rochet
    Théâtre musical

    Tu l'as pas volée celle-là !

    Mardi 8 décembre 2020 par Nicolas Bros
    Café-théâtre

    Sosie or not sosie

    Mardi 8 décembre 2020 par Cerise Rochet
  • Musiques
    • Trouvez un concert à SAINT ETIENNE
    • Concerts à l'affiche aujourd'hui
    • Prochains concerts
    • Votre Week-End
    Portrait

    Tibert / Des routes à prendre

    Mardi 8 décembre 2020 par Niko Rodamel
    Bon son

    Pop en apesanteur

    Mardi 8 décembre 2020 par Nicolas Bros
    MUSIQUES

    Décembre en Louisiane

    Mardi 8 décembre 2020 par Nicolas Bros
  • Connaître
    • Animations à l'affiche aujourd'hui
    • Prochaines animations
    • Votre Week-End
    Entretien

    Laurent Deloire : « L’éducation peut faire bouger les lignes »

    Mardi 8 décembre 2020 par Nicolas Bros
    La chronique du Chicandier #12

    Noël sous Covid

    Mardi 8 décembre 2020 par Jason Chicandier
    Culture scientifique

    Galaxie courbée et sa lentille gravitationnelle

    Mardi 8 décembre 2020 par La rédaction
  • Guide Urbain
    Fringues

    Mode, éthique et pièces uniques : la sape change de camp

    Mardi 8 décembre 2020 par Cerise Rochet
    Gourmandises

    Y aura-t-il du (bon) chocolat à Noël ? (spoiler : oui)

    Lundi 7 décembre 2020 par Vincent Raymond
    Guide urbain

    Centre Deux va être rénové

    Mardi 8 décembre 2020 par Nicolas Bros
    Spot resto

    Le rab du futur

    Mardi 6 octobre 2020 par Nicolas Bros
  • Escapades
  • PLUS +
    • Patrimoine
    • Vidéos
    • Guide Urbain
    • Dossiers
    • Concours
    • Articles partenaires
    • Restaurants
  • RECHERCHE AGENDA
NEWSLETTER

Newsletter Saint-Etienne
Chaque semaine, en un coup d'oeil, tous les programmes. un outil pratique et complet pour constituer sa semaine de sorties à Saint-Etienne

PUBLICITÉ
RESTAURANTS À SAINT-ÉTIENNE
LE WEB DES SORTIES
  • Édition de SAINT ETIENNE
  • RECHERCHE AGENDA

  • Actus
    Politique

    Marc Chassaubéné : « Les artistes ont une hauteur de point de vue dont nous avons tous besoin »

    Mercredi 9 septembre 2020 par Nicolas Bros
    Média

    IF Saint-Étienne, le nouveau site d'infos ligérien

    Lundi 28 septembre 2020 par La rédaction
    Rentrée design

    Design dans la cité

    Mercredi 9 septembre 2020 par Nicolas Bros
    Covid-19

    Le port du masque désormais obligatoire au cinéma et au théâtre

    Mercredi 26 août 2020 par Sébastien Broquet
  • Ecrans
    • Trouvez une séance à SAINT ETIENNE
    • Films à l'affiche
    • Salles de cinéma
    • Critiques cinéma
    ECRANS

    "Falling" : Une vie au présent (dé)composé

    Mardi 8 décembre 2020 par Vincent Raymond
    ECRANS

    "Mandibules" : À mouche que veux-tu

    Mardi 8 décembre 2020 par Vincent Raymond
    ECRANS

    "The Last Hillbilly" : Chroniques des Appalaches

    Mardi 8 décembre 2020 par Vincent Raymond
  • Arts
    • Trouvez une expo à SAINT ETIENNE
    • Expositions à l'affiche aujourd'hui
    • Prochaines expositions
    • Votre Week-End
    Design

    De guingois

    Mardi 8 décembre 2020 par Niko Rodamel
    Expo

    Le street c’est chic

    Mardi 8 décembre 2020 par Niko Rodamel
    Expo

    Kaléidoscopique

    Mardi 8 décembre 2020 par Niko Rodamel
  • Scènes
    • Trouvez un spectacle à SAINT ETIENNE
    • Spectacles à l'affiche aujourd'hui
    • Prochains spectacles
    • Votre Week-End
    Théâtre

    Au plat(h)eau

    Mardi 8 décembre 2020 par Cerise Rochet
    Théâtre musical

    Tu l'as pas volée celle-là !

    Mardi 8 décembre 2020 par Nicolas Bros
    Café-théâtre

    Sosie or not sosie

    Mardi 8 décembre 2020 par Cerise Rochet
  • Musiques
    • Trouvez un concert à SAINT ETIENNE
    • Concerts à l'affiche aujourd'hui
    • Prochains concerts
    • Votre Week-End
    Portrait

    Tibert / Des routes à prendre

    Mardi 8 décembre 2020 par Niko Rodamel
    Bon son

    Pop en apesanteur

    Mardi 8 décembre 2020 par Nicolas Bros
    MUSIQUES

    Décembre en Louisiane

    Mardi 8 décembre 2020 par Nicolas Bros
  • Connaître
    • Animations à l'affiche aujourd'hui
    • Prochaines animations
    • Votre Week-End
    Entretien

    Laurent Deloire : « L’éducation peut faire bouger les lignes »

    Mardi 8 décembre 2020 par Nicolas Bros
    La chronique du Chicandier #12

    Noël sous Covid

    Mardi 8 décembre 2020 par Jason Chicandier
    Culture scientifique

    Galaxie courbée et sa lentille gravitationnelle

    Mardi 8 décembre 2020 par La rédaction
  • Guide Urbain
    Fringues

    Mode, éthique et pièces uniques : la sape change de camp

    Mardi 8 décembre 2020 par Cerise Rochet
    Gourmandises

    Y aura-t-il du (bon) chocolat à Noël ? (spoiler : oui)

    Lundi 7 décembre 2020 par Vincent Raymond
    Guide urbain

    Centre Deux va être rénové

    Mardi 8 décembre 2020 par Nicolas Bros
    Spot resto

    Le rab du futur

    Mardi 6 octobre 2020 par Nicolas Bros
  • Escapades
  • Vidéos
  • PLUS +
    • Patrimoine
    • Vidéos
    • Guide Urbain
    • Dossiers
    • Concours
    • Articles partenaires
    • Restaurants
SCENES

Profession : amuseur

Et si l’humour et le théâtre se réconciliaient ? C’est ce que propose le jeune comédien Vincent Dedienne avec son spectacle "S’il se passe quelque chose" : un seul-en-scène alternant sketchs savoureux et textes plus personnels. Un véritable bijou, accessible et excellemment bien écrit. Propos recueillis par Aurélien Martinez

SCENES

Profession : amuseur

Et si l’humour et le théâtre se réconciliaient ? C’est ce que propose le jeune comédien Vincent Dedienne avec son spectacle "S’il se passe quelque chose" : un seul-en-scène alternant sketchs savoureux et textes plus personnels. Un véritable bijou, accessible et excellemment bien écrit. Propos recueillis par Aurélien Martinez

Profession : amuseur

par Aurélien Martinez

Mardi 3 février 2015
2134
LECTURES

par Aurélien Martinez

Mardi 3 février 2015
2134
LECTURES

Comment un comédien de formation classique, après avoir joué divers grands auteurs (Hugo, Molière, Duras...), se retrouve à faire un spectacle d’humour ?
Vincent Dedienne : Parce que j’en rêve depuis que j’ai découvert le théâtre par ce biais. Muriel Robin, Pierre Palmade... : ce sont eux qui m’ont donné envie de faire le métier de comédien. L’idée d’être seul en scène m’a toujours excité. Avant de connaître Shakespeare, Claudel ou je ne sais qui, je pensais que le théâtre c’était ça : uniquement des gens qui écrivent leurs propres textes et qui les disent seuls en scène. J’y suis donc revenu quand j’ai eu un peu moins de travail, pour voir comment ça pouvait se réconcilier avec une formation classique.

Avec l’idée d’être mieux armé grâce à cette formation (à l’école de la Comédie de Saint-Étienne) ?
Ce n’est pas tant d’être armé... Dans une école supérieure d’art dramatique, quand tu fais justement de l’art dramatique, il y a l’idée que c’est honteux d’avoir l’ambition d’être un amuseur. Être acteur et amuseur, c’est une paire qui ne va pas de soi. Alors que je trouve que c’est le même métier – celui que je voulais faire petit ! C’est donc plutôt : à un moment, rien à faire, j’assume ce désir. Je pourrais l’enfouir et me dire que je ne suis pas un amuseur, que je ne rêve pas de l’être. Mais je préfère m’assumer et voir quel amuseur je peux être en utilisant la plus-value qui me vient de la formation reçue.

D’où l’idée que S’il se passe quelque chose soit présenté comme un seul-en-scène, et non comme un one-man-show...
Être un amuseur, ce n’est pas la même chose qu’être un comique comme on l’entend aujourd’hui. Ça ne peut donc pas être un one-man-show, je ne peux pas être un humoriste ou un comique, parce que je n’ambitionne pas de faire marrer les gens. J’ambitionne de faire un spectacle, c’est ça que j’aime ; pas les blagues... Après, avec le terme seul-en-scène, le glissement sémantique façon Télérama est un peu risible, certes, mais on n’est pas obligé de dire seul-en-scène !

Comment a été pensé le spectacle ? Il y a dû, au début, avoir la peur de la page blanche ?
Il y a la page blanche longtemps, la paralysie en se disant : de quoi je vais bien pouvoir parler, moi qui n’ai que 24 ans – l’âge auquel j’ai commencé à écrire le spectacle... Pendant plusieurs semaines, je me suis donc dit que je ne pouvais parler de rien car je ne connaissais rien. Et puis un matin, il y a eu cette idée de sujet que je maîtrise finalement pas mal : moi ! En plus, ça tombe à un moment où je suis en pleine lecture de romans issus du courant de l’autofiction, ce qui confirme que j’ai du goût pour les gens qui se racontent eux-mêmes, parce que j’y trouve de l’universalité. Donc c’est décidé, je vais le faire, tout en me moquant de l’idée que c’est forcément mégalo de faire un spectacle sur soi !

Ça peut être très mégalo, mais aussi très impudique...
Oui, ça m’a aussi fait peur. Quand j’ai commencé à écrire le spectacle, j’en répétais un sur Hervé Guibert [écrivain français qui a beaucoup utilisé l’autobiographie et l’autofiction – ndlr]. Lui, il a très vite rangé ces questions au grenier en affirmant que la pudeur et l’impudeur étaient la même chose, et qu’on ne pouvait écrire que sur soi. Du coup, cette peur de l’impudeur m’a quitté pendant l’écriture. Et puis, de toute façon, il y a des gens qui ne disent rien sur eux mais qui sont infiniment impudiques, alors que d’autres posent leurs tripes sur la table en le faisant, bizarrement, avec beaucoup de pudeur... C’est étrange la pudeur...

Le fait de ne pas avoir conçu le spectacle seul a-t-il aussi permis d’éviter les écueils de l’impudeur ?
La première mouture du spectacle faisait trois heures ! Mélanie Le Moine et Juliette Chaigneau [la première a participé à l’écriture, la seconde à l’écriture et à la mise en scène – ndlr] m’ont aidé à couper. On a notamment enlevé les choses beaucoup trop impudiques, où l’on sentait qu’il n’y avait pas assez de distance, que je réglais des comptes... Je ne le voyais pas, je pensais que tout avait la même valeur, qu’il n’y avait pas des choses plus douloureuses ou plus intimes que d’autres. Alors que si. Elles ont enlevé tout ce qui aurait pu empêcher cette universalité.

À quel moment de l’écriture sont arrivés les nombreux sketchs qui émaillent le spectacle ?
Le tout début, c’est les sketchs, c’est celui de Marie-Antoinette. Un jour, j’ai entendu la comédienne Dominique Reymond, invitée à la radio par Guillaume Gallienne, lire la lettre de Marie-Antoinette adressée à sa sœur avant d’être guillotinée. Du coup, j’ai eu l’idée d’écrire la réaction de la sœur. En parallèle, j’avais commencé un monologue plus personnel. Je me suis alors rendu compte que ce sketch et ce monologue étaient deux aspects de moi à des âges différents : les sketchs, c’est le goût pour l’humour que j’ai depuis tout petit, et le monologue, c’est vraiment mon expérience de lecteur à ce moment-là à travers Guibert.

Dans les sketchs, on perçoit l’influence d’humoristes stars comme Muriel Robin, Pierre Palmade, mais aussi Élie Semoun, Alex Lutz... Ce sont des références assumées ou inconscientes ?
C’est les deux en même temps. Inconscientes parce que, comme j’ai été très spectateur de ces gens-là, ça imprime forcément l’écriture et le jeu. Petit, j’ai fait la queue longtemps devant des zéniths pour être assis au premier rang d’Élie Semoun, de Pierre Palmade, même de Jean-Marie Bigard. Aujourd’hui encore c’est ma culture. Même avant d’avoir l’idée de faire ce spectacle, j’allais et à la Colline [théâtre parisien centré sur les écritures contemporaines – ndlr] et au Point Virgule [salle axée humour – ndlr].

Les sketchs du spectacle sont de véritables petites pièces (comme ceux des humoristes déjà cités), avec la création d’un personnage, d’une situation, d’une intrigue... On est donc loin d’une partie de la scène comique actuelle, issue de la culture stand-up, avec ses éternels thèmes mon mec / ma meuf, mes amis, mon téléphone, l’alcool... Là aussi, c’est assumé ou inconscient ?
Je ne me suis jamais dit que j’allais faire un truc à contre-courant de ce qui se passe maintenant. Mais simplement, comme je n’ai pas beaucoup de goût pour ce qui se passe maintenant, j’étais content de voir que ce qui sortait naturellement de ma plume et de celle de Juliette, ce n’était pas ça. On me dit souvent qu’il y a un côté un peu désuet dans le spectacle... En plus, je cite des gens que ma génération ne connaît plus trop, comme Jacqueline Maillan... Mais en même temps, comme je n’ai pas 45 ans, le tout donne une alchimie à mon avis marrante !

Le spectacle plaît aussi à de grands noms de l’humour, comme François Rollin qui a apporté sa patte...
C’est dingue, car je suis fan de François Rollin depuis très longtemps ! On s’est rencontrés par hasard à Paris, gare de Lyon, alors que j’étais en train d’écrire le spectacle. Je lui ai envoyé le texte, puis ensuite la vidéo de la première. C’est après ça qu’il s’est rendu compte que l’ensemble lui plaisait bien, mais qu’il manquait un petit quelque chose. Petit quelque chose que, du coup, on a décidé de chercher ensemble.

L’avenir, c’est donc le développement du spectacle... Ce qui, on imagine, ne veut pas dire l’abandon du théâtre plus classique par exemple ?
J’espère. Je veux tout faire ! Quand j’étais petit, je disais que ma vie idéale serait de faire un one-man-show en janvier, en février un Claudel, en mars un spectacle de danse, en avril de la radio... Je trouve qu’un comédien a plus de facettes que ce dont on a l’habitude en France. Du coup, j’espère qu’on me laissera la possibilité de faire autre chose dans deux ans. J’ai notamment hâte de rejouer de grands auteurs...

Comment un comédien de formation classique, après avoir joué divers grands auteurs (Hugo, Molière, Duras...), se retrouve à faire un spectacle d’humour ?
Vincent Dedienne : Parce que j’en rêve depuis que j’ai découvert le théâtre par ce biais. Muriel Robin, Pierre Palmade... : ce sont eux qui m’ont donné envie de faire le métier de comédien. L’idée d’être seul en scène m’a toujours excité. Avant de connaître Shakespeare, Claudel ou je ne sais qui, je pensais que le théâtre c’était ça : uniquement des gens qui écrivent leurs propres textes et qui les disent seuls en scène. J’y suis donc revenu quand j’ai eu un peu moins de travail, pour voir comment ça pouvait se réconcilier avec une formation classique.

Avec l’idée d’être mieux armé grâce à cette formation (à l’école de la Comédie de Saint-Étienne) ?
Ce n’est pas tant d’être armé... Dans une école supérieure d’art dramatique, quand tu fais justement de l’art dramatique, il y a l’idée que c’est honteux d’avoir l’ambition d’être un amuseur. Être acteur et amuseur, c’est une paire qui ne va pas de soi. Alors que je trouve que c’est le même métier – celui que je voulais faire petit ! C’est donc plutôt : à un moment, rien à faire, j’assume ce désir. Je pourrais l’enfouir et me dire que je ne suis pas un amuseur, que je ne rêve pas de l’être. Mais je préfère m’assumer et voir quel amuseur je peux être en utilisant la plus-value qui me vient de la formation reçue.

D’où l’idée que S’il se passe quelque chose soit présenté comme un seul-en-scène, et non comme un one-man-show...
Être un amuseur, ce n’est pas la même chose qu’être un comique comme on l’entend aujourd’hui. Ça ne peut donc pas être un one-man-show, je ne peux pas être un humoriste ou un comique, parce que je n’ambitionne pas de faire marrer les gens. J’ambitionne de faire un spectacle, c’est ça que j’aime ; pas les blagues... Après, avec le terme seul-en-scène, le glissement sémantique façon Télérama est un peu risible, certes, mais on n’est pas obligé de dire seul-en-scène !

Comment a été pensé le spectacle ? Il y a dû, au début, avoir la peur de la page blanche ?
Il y a la page blanche longtemps, la paralysie en se disant : de quoi je vais bien pouvoir parler, moi qui n’ai que 24 ans – l’âge auquel j’ai commencé à écrire le spectacle... Pendant plusieurs semaines, je me suis donc dit que je ne pouvais parler de rien car je ne connaissais rien. Et puis un matin, il y a eu cette idée de sujet que je maîtrise finalement pas mal : moi ! En plus, ça tombe à un moment où je suis en pleine lecture de romans issus du courant de l’autofiction, ce qui confirme que j’ai du goût pour les gens qui se racontent eux-mêmes, parce que j’y trouve de l’universalité. Donc c’est décidé, je vais le faire, tout en me moquant de l’idée que c’est forcément mégalo de faire un spectacle sur soi !

Ça peut être très mégalo, mais aussi très impudique...
Oui, ça m’a aussi fait peur. Quand j’ai commencé à écrire le spectacle, j’en répétais un sur Hervé Guibert [écrivain français qui a beaucoup utilisé l’autobiographie et l’autofiction – ndlr]. Lui, il a très vite rangé ces questions au grenier en affirmant que la pudeur et l’impudeur étaient la même chose, et qu’on ne pouvait écrire que sur soi. Du coup, cette peur de l’impudeur m’a quitté pendant l’écriture. Et puis, de toute façon, il y a des gens qui ne disent rien sur eux mais qui sont infiniment impudiques, alors que d’autres posent leurs tripes sur la table en le faisant, bizarrement, avec beaucoup de pudeur... C’est étrange la pudeur...

Le fait de ne pas avoir conçu le spectacle seul a-t-il aussi permis d’éviter les écueils de l’impudeur ?
La première mouture du spectacle faisait trois heures ! Mélanie Le Moine et Juliette Chaigneau [la première a participé à l’écriture, la seconde à l’écriture et à la mise en scène – ndlr] m’ont aidé à couper. On a notamment enlevé les choses beaucoup trop impudiques, où l’on sentait qu’il n’y avait pas assez de distance, que je réglais des comptes... Je ne le voyais pas, je pensais que tout avait la même valeur, qu’il n’y avait pas des choses plus douloureuses ou plus intimes que d’autres. Alors que si. Elles ont enlevé tout ce qui aurait pu empêcher cette universalité.

À quel moment de l’écriture sont arrivés les nombreux sketchs qui émaillent le spectacle ?
Le tout début, c’est les sketchs, c’est celui de Marie-Antoinette. Un jour, j’ai entendu la comédienne Dominique Reymond, invitée à la radio par Guillaume Gallienne, lire la lettre de Marie-Antoinette adressée à sa sœur avant d’être guillotinée. Du coup, j’ai eu l’idée d’écrire la réaction de la sœur. En parallèle, j’avais commencé un monologue plus personnel. Je me suis alors rendu compte que ce sketch et ce monologue étaient deux aspects de moi à des âges différents : les sketchs, c’est le goût pour l’humour que j’ai depuis tout petit, et le monologue, c’est vraiment mon expérience de lecteur à ce moment-là à travers Guibert.

Dans les sketchs, on perçoit l’influence d’humoristes stars comme Muriel Robin, Pierre Palmade, mais aussi Élie Semoun, Alex Lutz... Ce sont des références assumées ou inconscientes ?
C’est les deux en même temps. Inconscientes parce que, comme j’ai été très spectateur de ces gens-là, ça imprime forcément l’écriture et le jeu. Petit, j’ai fait la queue longtemps devant des zéniths pour être assis au premier rang d’Élie Semoun, de Pierre Palmade, même de Jean-Marie Bigard. Aujourd’hui encore c’est ma culture. Même avant d’avoir l’idée de faire ce spectacle, j’allais et à la Colline [théâtre parisien centré sur les écritures contemporaines – ndlr] et au Point Virgule [salle axée humour – ndlr].

Les sketchs du spectacle sont de véritables petites pièces (comme ceux des humoristes déjà cités), avec la création d’un personnage, d’une situation, d’une intrigue... On est donc loin d’une partie de la scène comique actuelle, issue de la culture stand-up, avec ses éternels thèmes mon mec / ma meuf, mes amis, mon téléphone, l’alcool... Là aussi, c’est assumé ou inconscient ?
Je ne me suis jamais dit que j’allais faire un truc à contre-courant de ce qui se passe maintenant. Mais simplement, comme je n’ai pas beaucoup de goût pour ce qui se passe maintenant, j’étais content de voir que ce qui sortait naturellement de ma plume et de celle de Juliette, ce n’était pas ça. On me dit souvent qu’il y a un côté un peu désuet dans le spectacle... En plus, je cite des gens que ma génération ne connaît plus trop, comme Jacqueline Maillan... Mais en même temps, comme je n’ai pas 45 ans, le tout donne une alchimie à mon avis marrante !

Le spectacle plaît aussi à de grands noms de l’humour, comme François Rollin qui a apporté sa patte...
C’est dingue, car je suis fan de François Rollin depuis très longtemps ! On s’est rencontrés par hasard à Paris, gare de Lyon, alors que j’étais en train d’écrire le spectacle. Je lui ai envoyé le texte, puis ensuite la vidéo de la première. C’est après ça qu’il s’est rendu compte que l’ensemble lui plaisait bien, mais qu’il manquait un petit quelque chose. Petit quelque chose que, du coup, on a décidé de chercher ensemble.

L’avenir, c’est donc le développement du spectacle... Ce qui, on imagine, ne veut pas dire l’abandon du théâtre plus classique par exemple ?
J’espère. Je veux tout faire ! Quand j’étais petit, je disais que ma vie idéale serait de faire un one-man-show en janvier, en février un Claudel, en mars un spectacle de danse, en avril de la radio... Je trouve qu’un comédien a plus de facettes que ce dont on a l’habitude en France. Du coup, j’espère qu’on me laissera la possibilité de faire autre chose dans deux ans. J’ai notamment hâte de rejouer de grands auteurs...


Vincent Dedienne

"S'il se passe quelque chose" Nouveau Théâtre Beaulieu (NTB) 28 boulevard de la Palle Saint-Étienne

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

voir les salles et horaires


Partager Twitter

pour aller plus loin

Choisir son e-liquide : comment faire ?

Choisir son e-liquide : comment faire ?

ACTUS par Article Partenaire le Mardi 29 décembre 2020 | Choisir son e-liquide est une décision qui implique plusieurs facteurs. Il faut prendre en compte le taux de PG, de VG et bien d’autres (...)

Choisir son e-liquide : comment faire ?

ACTUS par Article Partenaire le Mardi 29 décembre 2020 | Choisir son e-liquide est une décision qui implique plusieurs facteurs. Il faut prendre en compte le taux de PG, de VG et bien d’autres (...)

Le F2 lance sa Web Radio & TV en grandes pompes

Le F2 lance sa Web Radio & TV en grandes pompes

Clubbing par Nicolas Bros le Vendredi 18 décembre 2020 | Le bar/club stéphanois le F2 donne de ses nouvelles ! Alors que l'établissement est condamné à rester portes closes comme tous les autres établissements de (...)

Le F2 lance sa Web Radio & TV en grandes pompes

Clubbing par Nicolas Bros le Vendredi 18 décembre 2020 | Le bar/club stéphanois le F2 donne de ses nouvelles ! Alors que l'établissement est condamné à rester portes closes comme tous les autres établissements de (...)

Médiathèque Numérique de la Loire : gratuite, illimitée et à volonté !

Médiathèque Numérique de la Loire : gratuite, illimitée et à volonté !

ACTUS par Article Partenaire le Vendredi 18 décembre 2020 | Le Département de la Loire a ouvert à tous les Ligériens, gratuitement et sans condition, la Médiathèque Numérique de la Loire. La culture, c’est pour (...)

Médiathèque Numérique de la Loire : gratuite, illimitée et à volonté !

ACTUS par Article Partenaire le Vendredi 18 décembre 2020 | Le Département de la Loire a ouvert à tous les Ligériens, gratuitement et sans condition, la Médiathèque Numérique de la Loire. La culture, c’est pour (...)

La

La "culture a les boules" et le fait savoir dans la Loire

ACTUS par Nicolas Bros le Lundi 14 décembre 2020 | Par un communiqué intitulé L'appel des non-essentiels / Joyeux Noël, la Culture a les boules !, le réseau Loire en Scène* appelle à un rassemblement ce jeudi (...)

La "culture a les boules" et le fait savoir dans la Loire

ACTUS par Nicolas Bros le Lundi 14 décembre 2020 | Par un communiqué intitulé L'appel des non-essentiels / Joyeux Noël, la Culture a les boules !, le réseau Loire en Scène* appelle à un rassemblement ce jeudi (...)

Le Méliès Jean-Jaurès va changer de façade

Le Méliès Jean-Jaurès va changer de façade

Ciné par Nicolas Bros le Lundi 14 décembre 2020 | Après avoir subi d'importants travaux pendant l'été 2019, avec notamment un accueil et des salles refaits à neuf dans un style art déco, le cinéma Le Méliès (...)

Le Méliès Jean-Jaurès va changer de façade

Ciné par Nicolas Bros le Lundi 14 décembre 2020 | Après avoir subi d'importants travaux pendant l'été 2019, avec notamment un accueil et des salles refaits à neuf dans un style art déco, le cinéma Le Méliès (...)

Le Foreztival 2021 annulé

Le Foreztival 2021 annulé

Mauvaise nouvelle par Nicolas Bros le Lundi 14 décembre 2020 | Le festival ligérien ne se tiendra pas en 2021. Une décision annoncée aujourd'hui par l'équipe organisatrice du festival. (...)

Le Foreztival 2021 annulé

Mauvaise nouvelle par Nicolas Bros le Lundi 14 décembre 2020 | Le festival ligérien ne se tiendra pas en 2021. Une décision annoncée aujourd'hui par l'équipe organisatrice du festival. (...)

Paroles & Musiques dévoile sa programmation 2021

Paroles & Musiques dévoile sa programmation 2021

Festival par Nicolas Bros le Jeudi 10 décembre 2020 | Une bonne nouvelle dans cette période de doute perpétuel... Le festival Paroles & Musiques avance ses pions et dévoile sa prog' complète pour sa 30e édition (...)

Paroles & Musiques dévoile sa programmation 2021

Festival par Nicolas Bros le Jeudi 10 décembre 2020 | Une bonne nouvelle dans cette période de doute perpétuel... Le festival Paroles & Musiques avance ses pions et dévoile sa prog' complète pour sa 30e édition (...)

Jazz à Vienne 2021, le retour : les premiers noms

Jazz à Vienne 2021, le retour : les premiers noms

Festival par Stéphane Duchêne le Mardi 8 décembre 2020 | Armés de notre plus solide perche d'espoir (et bientôt peut-être d'un vaccin) sautons par dessus la crise sanitaire comme Armand Duplantis efface 6m à (...)

Jazz à Vienne 2021, le retour : les premiers noms

Festival par Stéphane Duchêne le Mardi 8 décembre 2020 | Armés de notre plus solide perche d'espoir (et bientôt peut-être d'un vaccin) sautons par dessus la crise sanitaire comme Armand Duplantis efface 6m à (...)

Tout-en-un

Tout-en-un

Lieu par Nicolas Bros le Lundi 14 décembre 2020 | Des produits conçus à moins de 50 kilomètres de Saint-Etienne. Voilà le crédo de l'offre proposée par la boutique de Noël de l'Office de tourisme de Saint-Étienne. (...)

Tout-en-un

Lieu par Nicolas Bros le Lundi 14 décembre 2020 | Des produits conçus à moins de 50 kilomètres de Saint-Etienne. Voilà le crédo de l'offre proposée par la boutique de Noël de l'Office de tourisme de Saint-Étienne. (...)

Laurent Deloire : « L’éducation peut faire bouger les lignes »

Laurent Deloire : « L’éducation peut faire bouger les lignes »

Entretien par Nicolas Bros le Mardi 8 décembre 2020 | Laurent Deloire est un caricaturiste ligérien, originaire de Saint-Chamond. Avec lui, nous sommes revenus sur son parcours, sur l'évolution de son métier, (...)

Laurent Deloire : « L’éducation peut faire bouger les lignes »

Entretien par Nicolas Bros le Mardi 8 décembre 2020 | Laurent Deloire est un caricaturiste ligérien, originaire de Saint-Chamond. Avec lui, nous sommes revenus sur son parcours, sur l'évolution de son métier, (...)

Article précédent

Ez3kiel - Lux

Article précédent

Ez3kiel - Lux

Article suivant

Drôlerie extrême

Article suivant

Drôlerie extrême

 

Spectacles

trouvez un spectacle près de chez vous

je lance ma recherche !

BONS PLANS & CONCOURS

Gagnez des places de cinéma, de concerts, et des invitations aux spectacles

Tentez votre chance

Recherchez un article

Search for:

LE FILM DE LA SEMAINE

Petit Bulletin


Edité à 30 000 exemplaires à Saint Etienne le Petit Bulletin est distribué gratuitement et en libre service tous les mois dans plus de 600 points.
Le Petit Bulletin est édité par le Groupe Unagi.



Lisez le n°95 en PDF
VOIR NOS ARCHIVES

Liens Utiles

  • Qui sommes nous ?
    Envoyez un programme
    Archives du journal
    Diffusion
    Recrutement
    Coordonnées
    Publicité
    Articles partenaires

Partenaires

  • Groupe Unagi
    Spot
    Hétéroclite
    Diffusion Active
    Agence Tintamarre
    IF
    St Etienne City Crunch

Contact

  • Le Petit Bulletin 3, rue de la Résistance
    42000 Saint-Étienne
    Tel : 04 77 53 49 30
    Fax : 09 55 35 28 60
    Tous les contacts sur cette page
Copyright Le Petit Bulletin 2021 | Tous droits réservés.

Articles : Dossiers | Concours | Entretiens et portraits | News | Critiques cinéma | Vidéos

Agenda spectacles : à l'affiche aujourd'hui | prochains spectacles | votre Week End | Festivals | Salles de spectacles, théâtres