Versailles-Chantiers

Bruno Podalydès Why Not

Il y a dix ans sortait en salles le premier long-métrage de Bruno Podalydès, Dieu seul me voit. Depuis, le cinéaste s’est illustré avec ses adaptations de Gaston Leroux, mais celles-ci n’ont jamais dissipé le souvenir de ce météore comique où un ingénieur du son versaillais nommé Albert Jeanjean (incarné par le frère de Podalydès, Denis) passait d’une femme à l’autre avec maladresse, révélant son caractère fondamentalement indécis. Les cinéphiles connaissaient l’existence de cette version «interminable» (selon Podalydès lui-même) de 6 heures, mais il aura fallu attendre dix ans pour la découvrir en DVD, découpée en six épisodes. On retrouve les moments grandioses du film bien entendu (notamment le deuxième épisode, «Don du sang», virée à Toulouse qui tourne au vaudeville déjanté), et sa galerie de personnages inoubliables (génial Michel Vuillermoz en grande gueule pathétique) ; mais cette version ajoute une dimension politique qui n’était alors qu’esquissée. Notamment avec la manifestation finale, tristement visionnaire, où un mouvement contre l’exclusion est brutalement réprimé par une charge de CRS. L’indécision de Jeanjean devient alors celle d’une époque et d’une génération qui, quatre ans plus tard, refusera de choisir au premier tour dans les urnes et devra assumer amèrement un non-choix au second. CC

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