Twilight, chapitre 1 : fascination

Cinéma / De Catherine Hardwicke (ÈU, 2h10) avec Kristen Stewart, Robert Pattinson…

Entre True Blood, la série d’Alan Ball, Morse (lire le papier rentrée ciné en page 8) et ce Twilight, premier volet d’une trilogie inspirée par les best-sellers de Stephenie Meyer, le thème du vampire ado a le vent en poupe en ce début 2009. Bella, jeune fille à problème, quitte sa mère, son beau-père et Phoenix, Arizona pour s’installer dans le bled de son flic de père, Forks, Washington. Nouveau style de vie (gris et pluvieux), nouveau lycée, nouvelles fréquentations : parmi elles, un beau jeune homme au teint diaphane, aux yeux «golden brown» et au comportement bizarre, dont Bella va rapidement s’éprendre. Commence alors un jeu d’attirance-répulsion qui trouvera son explication quand Edward révèlera ses origines vampiriques tendance végétariennes. Curieusement, alors qu’il y avait matière à glousser, cette partie «film d’ado» est ce qu’il y a de mieux dans Twilight. Catherine Hardwicke, qui avait prouvé ses qualités en la matière avec Thirteen et Les Seigneurs de Dogtown, prend du temps, des silences et du champs pour installer ses personnages, jouant avec les codes du genre mais aussi avec un réalisme bienvenu (cette Amérique très profonde est assez saisissante). En revanche, ça se gâte grave quand le film s’aventure dans le registre fantastique. Plombée par des effets spéciaux d’un amateurisme scandaleux (pourtant signés ILM !) et par un casting d’acteurs au chômage au charisme proche de l’huître surgelée, la deuxième partie plonge lentement mais sûrement dans le n’importe quoi. L’intrigue secondaire avec les vampires méchants est grotesque et dilue le réel enjeu du film : l’amour fou peut-il aller jusqu’au sacrifice de soi ? Question éternelle d’un mythe, le vampirisme, que Twilight remet au goût du jour avec, parfois, une petite originalité. CC

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