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À fond les manettes - Juin 2011

Chaque mois, la sélection jeux vidéo du Petit Bulletin. Juin 2011 : du bleu, du multicolore, du noir, encore du bleu et du rouge. Tout cela, c'est dans notre sélection de jeux qu'il ne fallait pas manquer le mois dernier. Benjamin Mialot

Brink (Splash Damage / Bethesda Softworks)Sur PS3, Xbox 360 et PC D'ici peu, Brink aura peut-être rejoint les limbes de l'éclate en réseau, victime de la dure loi des FPS multi : quand le public ne suit pas, rien ne va. On croise les doigts en s'en péter les phalanges pour qu'il n'en soit ainsi, le titre de Splash Damage valant bien mieux qu'une mention «chef d'œuvre incompris» dans un futur flashback du magazine Edge. Il possède même tout ce qu'il faut pour détrôner le Team Fortress 2 de Valve : un vrai cachet, à mi-chemin du wargame Necromunda et dudit TF2, un background post-apocalyptique solide, des archétypes (médecin, ingénieur, espion...) parfaitement complémentaires, une volonté affichée de favoriser le teamplay (objectifs, synergies, récompense à la contribution...), un level design chafouin (les possibilités de contournement sont légion), du rythme (merci l'intuitif SMART, qui permet de se mouvoir façon parkour)... Aussi incontournable que Enemy Territory en son temps.

Dragon Quest VI (Arte Piazza / Square Enix)Sur DS Doit-on encore présenter la lignée Dragon Quest, la plus vénérable qui soit question jeu de rôle à la japonaise ? Doit-on encore vanter les mérites de son sixième épisode, considéré comme l'un des plus remarquables ? Bien que l'Europe en ait été privée à l'époque (1995), sans doute pas. Aussi se contentera-t-on de vous enjoindre à vous précipiter sur ce remake portable, tant il honore les qualités de l'original. A commencer par le design inimitable d'Akira Toriyama, le papa de Dragon Ball (miam les environnements s'étirant sur les deux écrans). Pour le reste, ne vous attendez à rien d'autre qu'aux fondamentaux du genre : système de métiers, alternance d'exploration sur mappemonde et de nettoyage de donjons, scénario choupinet et épique qui vous verra régulièrement passer du monde réel à celui des songes... En un mot : classique, aux premier et quatrième sens du terme.

L.A. Noire (Team Bondi / Rockstar Games)Sur PS3 et Xbox 360 On nous annonçait d'un côté la naissance du premier véritable film interactif, le genre de truc capable de ramasser une palme d'or à Cannes au nez et à la barbe des cinéastes préférés de la Croisette, de l'autre celle d'un jeu d'investigation d'une profondeur et d'un réalisme à faire passer New-York Police Blues pour une sitcom AB. Au final, seule la moitié des promesses a été tenue. En tant que divertissement, L.A. Noire est trop cadenassé, indulgent et répétitif pour emballer sur la durée. En tant que polar pixelisé en revanche, c'est une toute autre histoire : le souci du détail qui se dégage de ce Los Angeles des années 40 est à la hauteur de celui animant le New-York 60's de la série Mad Men. A voir de quel côté votre cœur balance. Le nôtre tend vers l'immersion. De ce point de vue, cette production Rockstar (la série des Grand Theft Auto, monuments de ludisme et de controverse) est une totale réussite.

Frozen Synapse (Mode 7 Games)Sur PC Cela fait près d'un an que l'on se retient d'aborder le cas Frozen Synapse, pour cause de bêta interminable. Maintenant qu'il est dispo dans le commerce dématérialisé, qu'en dire ? Déjà qu'on peut difficilement faire plus élitiste : dans ce shoot tactique dont la partie visuelle, minimale et bleutée, semble avoir été sous-traitée auprès d'Introversion Software (Defcon), la moindre décision foireuse se paie cash. Et Dieu sait si vous allez devoir en prendre, des décisions. Faire tirer tel soldat, embusquer tel autre, immobiliser celui-ci pendant tant de secondes, intimer celui-là de surveiller tel périmètre... Le tout en tour par tour simultané, histoire de maximiser le recours à votre capacité d'analyse et votre sens de l'anticipation. Autant dire qu'avant de vous plonger dans le bain ultra-compétitif et ultra-addictif du volet multi du titre de Mode 7 Games, la complétion de la campagne solo ne sera pas de trop.

La correction du mois The Witcher 2: Assassin of Kings (CDProjekt / Namco Bandai) Sur PS3, Xbox 360 et PCThe Witcher a beau s'être imposé dès sa sortie comme l'un des plus prenants jeux de rôle numériques de sa génération, il n'en demeurait pas moins, avec ses temps de chargement indécents et la fâcheuse habitude de ses développeurs de confondre maturité et fan service, d'une irritante imperfection. Des griefs qu'enterre cette suite avec le zèle d'un parrain se débarrassant d'un témoin gênant. Magistralement réalisé (des textures au sol aux animations faciales en passant par les jeux de lumière, c'est la grosse claque) et impeccablement optimisé, d'une salutaire épaisseur narrative (trame effectivement orientée par les choix du joueur, psychologie des personnages en tons de gris) et sous-tendu par des mécanismes aussi dynamiques qu'immédiats, consistant sans être artificiel et exigeant sans être rébarbatif, The Witcher 2 est, comme on dit chez les jeunes, une pure tuerie. Sacrés polaks, ça ne leur suffisait pas d'assurer en plomberie.

Et aussi... Steel Diver (Nintendo) - Sur 3DS : Maniabilité pataude, graphismes tristounets, durée de vie chiche... Steel Diver n'a, au-delà d'une ou deux bonnes idées (à l'image du mode Périscope, qui utilise à merveille la techno gyroscopique de la 3DS) pas grand chose pour lui. Oui mais voilà, c'est un jeu de sous-marin sur console portable. Alors rien que pour ça... Terraria (Re-Logic) – Sur PC : Explorer, miner, fabriquer, le tout dans un monde généré aléatoirement ? Aurions nous affaire à un succédané en 2D de Minecraft ? Non, pour la simple et bonne raison que, se doublant d'une couche d'action RPG, Terraria invite plus à la baston qu'à la créativité. Refusez et vous passerez à côté d'une petite perle indé. No More Heroes: Heroes' Paradise (Grasshopper Manufacture / Konami) – Sur PS3 : Le beat'em all transgressif du dénommé Suda 51 (paru sur Wii en 2008) méritait mieux qu'un simple portage amélioré. Ses qualités, de sa BO electro-rock inspirée à son intrigue généreusement décalée, de son gameplay exquisément nerveux à son mémorable design cosmopolito-pop, sont cependant trop nombreuses pour qu'on le boude. Trouble Witches Neo! (Studio Siesta / SNK) – Sur Xbox 360 : Sans conteste, l'un des tous meilleurs shoot'em up de la console de salon de Microsoft. On aime son design kawaii, sa frénésie, sa rejouabilité (huit personnages aux compétences et histoires bien distinctes, mode coopératif) et la possibilité qu'offre cette mouture HD de s'essayer à la rustique version arcade de 2009. DiRT 3 (Codemasters) – Sur PS3, Xbox 360 et PC : Plus accessible et en contrepartie plus riche en sensations, tel est le DiRT nouveau. En d'autres termes : ne vous attendez pas à une révolution mais à un simple affinage du contenu (la course sur neige et le gymkhana font leur apparition) et du contenant. Reste qu'en matière de jeu de rallye, on ne fait pas mieux.

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