Du nez et de l'air

De l’audace dans les deux grandes maisons lyonnaises, du culot et de l’inattendu : l’Opéra et l’Auditorium se transcendent. Il faut le redire, Lyon a su se doter de deux orchestres à rayonnement international ; c’est rare et c'est bon. Pascale Clavel

A l’Opéra, la saison est réjouissante. Chostakovitch et un Nez très attendu en ouverture, un Parsifal qui n’avait plus retenti depuis 35 ans, une petite opérette d’Offenbach peu connue, le retour d’une brillante Carmen… Comment dire ? L’Opéra de Lyon se porte bien. La neuvième saison de Serge Dorny est éclectique, surprenante tant par les œuvres choisies que par les points de vus de chefs d’orchestres et de metteurs en scènes talentueux. Le fil conducteur, dont Serge Dorny a fait sa marque de fabrique, sera cette saison la quête. Sujet vaste, un peu fourre-tout mais qui a l’intérêt de rassembler nombre d’opéras. Le Nez arrive d’Aix où il a eu un franc succès. La mise en scène éblouissante de Kentridge y est pour beaucoup, la direction de Ono également. Parmi les autres productions, L'Enfant et les sortilèges de Ravel partagera une soirée enfance cruelle avec Le Nain d’Alexander von Zemlinski. Dans les audaces de l’année, citons Terre et cendres, opéra du compositeur contemporain Jérôme Combier, inspiré du roman d’Atiq Rahimi. Un conte sur la quête de la rédemption et de l’harmonie face à l’horreur de la guerre. L’incontournable Festival sera consacré à Puccini. Les trois opéras choisis — Il Tabarro, Suor Angelica et Gianni Schicchi — seront mis en résonnance avec trois opéras qui leur sont contemporains. La fin de saison est en forme d’apothéose avec une sulfureuse Carmen signé olivier Py, sous la direction musicale du chef baroqueux Stefano Montanari dont on se rappelle la gestique hypnotique la saison dernière chez Mozart. Nouvel air, dit-on
Voilà ce qu’on nous dit à l’Auditorium. Un nouveau chef arrive à la tête de l’Orchestre National de Lyon, l’ère Léonard Slatkin a sonné. Un chef attendu et une pointure musicale inestimable. Jun Märkl s’en va, lui qui a laissé une belle empreinte. Après une crise sans précédent qui a ébranlé jusqu’au bâtiment, l’orchestre va pouvoir travailler avec calme et envie. Pour sa première saison, Slatkin a le désir de faire découvrir son Amérique. Une Amérique colorée, contrastée, déclinée lors d’un Festival d’automne où l’on pourra entendre des œuvres d’Ives, Coplan, Barber et Bernstein. Le Festival de musique française «French Kiss» initié par Laurent Langlois revient pour sa deuxième édition avec une ambition simple : «Allier excellence et diversité». Une nouveauté de printemps : un Festival «La valse» avec l’arrivée des beaux jours où pendant trois semaines, l’Auditorium va prendre des airs de fête. Et puis un parcours Chostakovitch, et puis des chefs invités et puis… pourvu qu’on s’y retrouve !

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