Fong Fong réunit la crème du rap lyonnais avec LKDM

Rap / Le projet LKDM a pour vocation de réunir les rappeurs et rappeuses les plus prolifiques de la région. Il prend la forme d'un cypher géant, mêlant freestyle et clips vidéo, brassant diverses tendances et générations. Rencontre avec Fong Fong (DJ champion du monde DMC 2012), le meneur de la bande.

Derrière LKDM, se cache un équipage de pirates qui réunit la crème du rap lyonnais : la bande est composée de RFB Lab (l'ingé son), TomFat (le beatmaker), tous deux impliqués sous la direction artistique de Fong Fong, le DJ lyonnais champion du monde DMC 2012. C’est ce dernier qui nous ouvre les portes de son studio et dévoile les secrets de fabrication de ce projet, devenu point de rencontre sur YouTube des artistes les plus chauds de la scène actuelle. De L’Animalerie (Lucio Bukowski, Eddy Woogy...) à La Mégafaune (Deux Lyricists, Double A…) en passant par les générations suivantes (Marty de Lutece, Noir Lotus, Tedax Max, James Loup, Cyrious) et d’autres rappeurs connus de la région (Kespar), LKDM repertorie ces collaborations sous forme de freestyle et de clips répartis en saisons.

« Le but est de faire rayonner les talents de Lyon au niveau national et de sillonner la France pour défendre ce projet. Il faut montrer un large panel de ce qui se passe ici, tout le rap qu’il y a, que ce soit le boom bap ou la trap. On arrive avec la main tendue et le cœur blanc. On est là pour produire le meilleur titre possible » confie Fong Fong.

Pour cette série, les créations sont bénévoles (production, enregistrement, mix, mastering, tournage) et surtout révélatrices d’une volonté d’accessibilité pour les rappeurs émergents qui bénéficient, ici, d’une prestation complète et de collaborations avec d’autres artistes établis, le tout chapeauté par un DJ de renom international.

Provoquer des rencontres

« Je parlais avec mes mains sur platines, puis j’ai décidé d’utiliser mes cordes vocales lors d'une session d’enregistrement. J’ai alors eu l’idée d’inviter des rappeurs et de provoquer des rencontres » poursuit Fong Fong, producteur enthousiaste. Son énergie fédératrice a déjà attiré une trentaine de MCs derrière le micro et face caméra. « On fait venir des rappeurs et des chanteurs et tous les huit ou dix morceaux, on en fait une saison. Et entre chaque saison, un clip. »

En plus du DJ champion du monde qui révéle ses talents de producteur, il y a aussi une équipe de professionnels qui « gagne un kebab par artiste enregistré ». Quelque part, le rêve pour certains adeptes de la flexibilisation du marché du travail, mais ici il s'agit surtout de la volonté de mettre en lumière l’effervescence locale et de prendre le pouls du rap à Lyon.

« C’est comme le rock à l’époque de nos parents, les gars avaient une guitare et faisaient un groupe. Aujourd’hui, c’est la même chose avec un ordinateur et un micro. La technologie est aussi marrante que ludique quand elle est bien utilisée. Ceux qui disent qu’il ne se passe rien à Lyon sont ceux qui ne cherchent pas. Il y a de plus en plus de lumière sur cette ville. Il faudrait juste que les artistes qui “popent” se démarquent, donnent plus facilement accès aux structures, aux autres. Je pense à la phrase du 113 dans le morceau Truc de Ouf : "J'fais croquer les mômes du quartier, même s'ils connaissent rien dans le son". LDKM serait plutôt dans l'esprit "je ferais rentrer tous les bons, même s'ils ne connaissent pas l’édition”. »

Avec une telle somme de compétences et de talents, la question d’une déclinaison en live s’est posée. Réponse de Fong Fong : « je suis déjà chaud du scratch et LKDM est pensé comme un grand cypher, l'enchaînement de titres et de featuring forme déjà un line-up calibré pour le live. Une date était prévue à La Marquise en février mais finalement annulée à cause de la situation sanitaire. On a une douzaine de MCs sur la trentaine enregistrés qui sont prêts à monter sur scène. »

Une perspective pleine de promesses au vu de la concentration de noms et des soutiens et collectifs associés. Au sein de cette croisée des générations, chaque artiste ramène son historique et sa communauté. Un potentiel joyeux bordel en live.

Passés la génèse et l’état des lieux, Fong Fong développe ses envies concernant l’avenir de LKDM : « on est à la recherche d’artistes et on les invite à nous contacter sur Instagram. Coté musique, nous sommes prêts à faire des dingueries, comme expérimenter voire faire sortir certains artistes de leur registre habituel. Si des anciens veulent faire du jul ou des jeunes tester le boom bap, on est disposé à le matérialiser. On veut représenter Lyon et mettre cette ville sur la carte. La suite serait de tourner dans toute la France avec ce projet. » En attendant la confirmation de la première date de concert, LKDM peut se découvrir via sa chaine YouTube : la prochaine saison sort mi-février.

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