Mob x Groom : le cocktail enivrant

Clubbing / Le Groom et le Mob unissent leurs forces le temps d’un week-end pour présenter Faya Dance With Me : deux jours de fête, les samedi 2 et dimanche 3 juillet, conviant quatre artistes qui mettent à l’honneur le dancefloor mondial. Sarah Fouassier et Morgane Chanut, les directrices artistiques, nous expliquent.

Comment est née l’idée de cette fusion entre vos deux lieux le temps d'un week-end ?
Sarah Fouassier (Mob Hotel) : On était toutes les deux membres du jury du Ninkasi Music Lab et on s'est retrouvées à côté. On a tout de suite accroché. Au Mob, je programme des événements de journée et j’ai cette petite frustration de ne pas pouvoir pousser la nuit. Je pense que le Groom avait la frustration inverse, de ne pas faire des choses en extérieur. Puis l’envie d’amener un ton différent dans nos lieux, qui ne soit pas forcément arrêté sur un style musical, mais plus sur une ambiance, un mood.

Morgane Chanut (Groom) : Au Groom, on avait envie de faire quelque chose avec les influences musicales que Sarah ramène. Moi, ce n'est pas du tout ma came de base, je n’y connais pas grand chose. Et nous, ça nous change de travailler avec les autres établissements. Ça fait du bien, c’est une bonne façon de se réapproprier la ville. Là, c'est vraiment un travail à quatre mains.

Ça donne Faya Dance With Me… mais dance with qui ?
SF : Je suis partie en voyage à Zanzibar, où j'ai pu aussi faire la fête. Je suis rentrée épuisée, mais j'avais ce truc en tête. Avant, j'avais déjà cet attrait pour les musiques afro, globalement très groovy, qui amènent un truc rond et sensuel. Les gens là-bas sont fêtards : il y a une espèce de mélange avec des gens qui ne se croiseraient nulle part ailleurs. Je me suis dit : « mais comment est-ce qu'on peut arriver à un truc où on brise les barrières du cadre social, dans lequel tout le monde se rassemble sous la houlette de la musique ? »  L'envie était d'arriver à un truc vraiment solaire, surtout après le Covid.

Faya, ça peut vouloir dire « je suis arrachée, j’ai la tête en feu », mais ça veut surtout dire «  j'ai l’énergie ». On part sur du dancefloor mondial. L’idée c’est de ne pas se mettre de limites dans un style musical. Pour ça, on devait avoir Tatyana Jane qui a fait la closing de Lala&ce à Nuits Sonores, malheureusement elle ne pourra pas venir, mais on tient à la programmer sur ce format ! Pour la remplacer, on a la chance de faire venir Lazy Flow. C’est un producteur et dj parisien résident de La Créole, un collectif d’artistes pluridisciplinaires qui organise sûrement les soirées les plus dansantes et créatives de Paris. Ses set sont fiévreux et mêlent diverses influences : la scène Ballroom, les rythmes saccadés du baile funk mélangé au hip-hop, au dancehall, socca, dembow ou UK bass. Le public n’aura pas d’autre choix que de mettre le feu au dancefloor.

Un remix d’Aya Nakamura qui va faire lever tout le monde

À ses côtés, on aura Rebequita, qui est toute jeune dans le milieu. Je connaissais son travail, surtout dans la matinale de Rinse FM. Shatta, baile funk, dembow, afro, bass... Elle pose un mood à chacun de ses sets, ça déchire. Elle le dit, c'est « une forceuse de la danse ». Elle force les gens à danser. Elle ne se met aucune barrière. Elle peut passer des trucs hyper léchés et recherchés, comme mettre un remix d’Aya Nakamura qui va faire lever tout le monde. Et c'est aussi ça qu'on avait envie d'amener avec Morgane. Se dire qu’on n'a pas envie d'un truc élitiste. On a envie d'amener de la convivialité et que tout le monde puisse se retrouver dans ce format.

Puis j'ai pensé à Pedro Bertho, producteur et DJ brésilien qui n’a jamais mixé au Groom. Son maître-mot, c’est un groove décomplexé et sans distinction de genres : house, reggae, italo disco, afro… Il fait un énorme travail avec Furie pour amener des musiques brésiliennes au sens large. Ça colle bien avec cette teinte de sono mondiale. C'est un super DJ. Quand tu le regardes faire, t’as l’impression de voir un cuisinier pâtissier avec tous ses ingrédients, qui arrive à concocter un truc incroyable.

Et il y a Kwilu, qui fait partie de la scène émergente lyonnaise à suivre de près.  Il a un talent incroyable. Il fait des podcasts sur Lyl Radio et sur Radio Béguin. Il est vraiment spécialisé dans les musiques afro électroniques et il adore la bass music, le reggaeton… On va être dans le dancehall, le rap, toutes ces sonorités-là qu'on n'a pas forcément l'habitude d'entendre dans des lieux comme le Mob ou le Groom. C’est à mon sens ce que les gens ont envie d’entendre, mais ils ne le savent peut être pas encore ! (Rire)

MC : On veut quelques chose de solaire, faut que ça chaloupe, que les gens dansent, que ça soit la fête, que ce soit accessible. 

Le dimanche pour faire la teuf

Pourquoi avoir fait le choix du format deux jours ?
MC : Au début on s’était dit before au Mob et after au Groom. Mais c’est dur de tenir les gens sur le temps et sur des lieux géographiquement éloignés. Alors on est parties sur un format en deux jours. On commence au Groom, le samedi jusqu’à 4h, on dort un peu, et on termine le week-end au Mob en journée. 

SF : Ce que j'aime bien en tant que public, c’est arriver quelque part et recroiser les gens, le même barman ou la même barmaid, et de pouvoir échanger. Et justement, d'arriver à un truc où on se sente chez nous. Et ça correspond au Mob parce qu’on est un lieu de journée, un lieu d’accueil. J’adore le dimanche pour faire la teuf. On oublie le blues du lundi, et le public est différent du vendredi et samedi soir.

MC : C’est un concept qu’on va pouvoir reproduire. L’idée c’est de créer un rendez-vous, le deuxième épisode est déjà en court. Au Groom, on a des clients géniaux parce qu'ils sont hyper curieux. Peu importe ce qu’on leur propose, ils viennent dans une bonne vibe, et sont réceptifs. C’est aussi un public intéressé par le monde du cocktail.

Une expérience sonore qui se marie donc au plaisir gustatif ?
MC : Félix et Mike, les bar manageurs vont créer une carte commune Groom et Mob, de quatre cocktails. L'idée, c’est aussi cette curiosité de la bouche. Les gens ne viennent pas que pour la teuf mais pour une expérience. La carte de cocktails sur les deux lieux est en partenariat avec Fair, une marque de spiritueux bio ou en commerce équitable. Ça donnera par exemple le Faya Libre : spiced rhum fair, eau de framboise, ginger ale ou un cocktail triple sec kumkwat, vodka infusée au romarin, agrumes.... ou encore le Tropical Mood  : gin bio, ananas, falernum ginger liqueur, citron vert, bière...

Le Mob et le Groom on un point commun : ce sont aussi (et surtout) des lieux d'accueil.
SF : On est des hôtes. Le Groom, c’est Away Hostel et l'activité principale du Mob, c'est l’hôtellerie. On accueille les gens de A à Z. On les accueille, on les fait manger, on les fait jouer, on les fait boire, on les fait dormir, on leur sert le petit dèj… C’est cette expérience que je trouve hyper cool pour les artistes. Les événements, c'est ce qui donne une expérience de voyage différente.

Mob x Groom : Faya Dance With Me
Au Groom le samedi 2 juillet de minuit à 4h
Au Mob le dimanche 3 juillet de 16h à 21h30

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