«Limiter les dégâts»

Entretien / Le Peuple de l'herbe, ou comment concevoir un album d'électro futuriste et politique. Propos recueillis par CC

Cet album est probablement votre disque le plus politique...Le Peuple de l'herbe : L'idée, c'était de faire un concept-album, jusque dans le design, avec un format proche du 45 tours, avec le dessin d'une ville futuriste à l'intérieur quand on déplie les trois volets du digipack, et un livret qui soit comme un story-board. Ensuite, le rapport à la science-fiction nous a permis d'apporter des réflexions de l'ordre du bon sens. On l'a composé et enregistré pendant les élections, libre à chacun d'y entendre des échos avec cette période...L'album est bourré de références aux musiques de Carpenter, de Lalo Schiffrin...Morricone aussi... On a grandi avec ces musiques-là. Pour ce qui est de Carpenter, sa musique a aussi beaucoup inspiré une partie de la scène électro berlinoise ; mais ce qui nous intéressait, c'était ses films eux-mêmes, et le fait qu'il ait toujours su leur apporter un parti pris politique clairement à gauche. C'est, à notre modeste échelle, ce qu'on veut faire avec notre musique : rappeler que des notions de partage, de solidarité sont importantes ; que si ce monde est triste, il n'est pas désespéré, qu'il est possible de limiter les dégâts. Ça débordait de nous quand on a enregistré l'album et il était important d'en faire quelque chose. Pour nous, c'est un gâchis : on vient d'une génération qui avait une conscience sociale, un respect des droits de l'homme et des fondamentaux de la démocratie. C'est difficile de voir tout ça remplacé par l'individualisme et l'appât du gain.Comment allez-vous transformer cet album très produit en live ?Sur le disque, certains morceaux sont très joués, très live, proche d'un groupe normal ; d'autres sont plus produits, plus électro. L'ingénieur du son nous a poussés, pour ce disque, à aller au bout de nos idées. Du coup, il y a des choses que tu peux te permettre en studio mais pas sur scène, à moins de finir à 25 personnes ! Mais l'important était de penser l'album comme un concept, plutôt que comme une suite de morceaux autonomes.

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