Tha Carter III
(Barclay)
Issu des projects délabrés de Hollygrove, quartier parmi les plus mal famés de la Nouvelle-Orléans, Lil Wayne est sans doute l’artiste le plus fascinant en tête des charts mondiaux à l’heure actuelle. Accro au sirop pour la toux depuis l’adolescence, ce jeune rappeur de 26 ans à la dégaine de gremlins ghetto, orphelin de père, fait ses débuts au micro à l’âge de 8 ans. Peaufinant au fil des années ce qui deviendra ses meilleurs atouts : un grain de voix éraillé à l’extrême, reconnaissable entre mille, une aisance verbale hallucinante, et un flow absolument fabuleux, qui fout des frissons dans la peau. On ne va pas passer par quatre chemins, Lil Wayne est un véritable alien paumé sur terre, aux frontières de la schizophrénie, et Tha Carter III, son 6e album solo, sans doute la meilleure chose qui soit arrivé au hip-hop depuis un paquet d’année. Un opéra pop grandiloquent et lyrique, camouflé en blockbuster hip-hop formaté, alternant sucreries R’N’B FM sous autotune et ballades déchirantes sur Katrina, avec pour seul fil conducteur ce flow incroyable, qui captive l’auditeur en quelques secondes et ne le relâche qu’une fois l’album achevé.
DG
