«On sait être sérieux parfois»

Entretien / Le groupe français Naïve New Beaters est le carton hype du moment. À l’occasion de leur passage au festival Nouvelles Voix, on en profite pour questionner leur leader, qui s’est construit un personnage d’Américain loufoque à la grammaire approximative. Cela donne une interview un peu décousue, à lire avec l’accent ! Propos recueillis par Aurélien Martinez

Petit Bulletin : Connaissant votre réputation, il va être très difficile de faire une interview traditionnelle…
David Boring : Oh non, pas du tout. Il vaut mieux se la jouer normal, sinon on n’a pas des bonnes infos et ça foire complètement, il n’y a plus de logique…Bon, on va essayer alors… Comment vous êtes vous rencontrés tous les trois ?
En fait, on était potos du lycée. Lors d’un vernissage, Martin et Euro jouaient un petit truc instrumental et tout le monde s’en foutait. Je suis alors venu faire un peu le chauffeur de salle : on a commencé, ça n’a pas du tout fait bouger les gens, mais on s’est dit qu’on pouvait quand même continuer ensemble. Un mois après, on faisait notre premier concert.Votre style musical, à la croisée de la pop, du rock et du hip-hop, est difficilement classifiable…
On a toujours eu des influences très différentes. Par exemple, moi, je regardais souvent MTV, j’aimais beaucoup Queen ou des vieux trucs de rap un peu dégueu que ma maman ne voulait pas que j’écoute. Martin, lui, il aimait le hard rock, AC/DC, il voulait avoir les cheveux longs… Et Eurobélix a grandi avec le rap français, les espèces de bad boys ; et il aime bien aussi tout ce qui fait boom boom, surtout le boom boom synthétique. C’est avec ces trois influences qu’on a fait l’album, donc voilà pourquoi c’est difficilement classifiable.Comment faites-vous la synthèse de ces influences pour que l’ensemble reste cohérent ?
On se tape pas mal sur la gueule ! Mais à force d’être ensemble, on sait de plus en plus ce que l’on aime écouter et jouer, du coup on arrive plus facilement à un accord. Car c’est seulement quand on est d’accord tous les trois qu’on se dit que le morceau est fini et qu’on arrive à une cohérence… C’est clair ou pas trop comme réponse ? Vous êtes dans l’excentricité vestimentaire totale. C’est pour ne pas ressembler aux Petits Chanteurs à la croix de bois ?
Ça, d’une, c’est une excellente raison, parce qu’on aurait vraiment pu nous confondre avec nos têtes vraiment gentilles. Mais sinon, dès le début, on s’est dit que si on faisait des concerts, il ne fallait pas qu’on s’habille comme plein de groupes qui arrivent en t-shirt baskets, comme ils étaient la journée, et puis bing, je branche ma guitare et je joue. Il faut donner un peu de spectacle : c’est un concert avec beaucoup d’audio, mais il y a quand même le visuel qui compte, et c’est important de bien s’habiller pour les spectateurs. Sinon eux, ils ne s’habillent pas bien après. Wallace, votre premier album, connaît un joli succès international. Ça ne vous fait pas peur pour la suite, notamment le second ?
L’album est sorti il n’y a pas très longtemps, et donc on fait beaucoup de dates et de promo. Mais dès qu’on a du temps, on essaie de se remettre au boulot, même si ce n’est pas toujours facile… C’est vrai, ça fout toujours un peu les chocottes… Au final, tout ce côté décalé, sur scène ou en promo, ça ne risque pas de poser un problème de crédibilité musicale ?
Je trouve que ça n’a pas grand-chose à voir. J’ai l’impression que chaque groupe a quand même son univers. Comme à l’époque des hippies, Jimmy Hendrix avait un monde complètement barré ! Nous on rigole toujours, on essaie de se charrier entre nous, c’est comme ça qu’on fait les choses sinon ça ne nous ferait pas marrer. Mais on sait être sérieux aussi parfois…Naive New Beaters + Sliimy + Gablé
Au Théâtre de Vilefranche, vendredi 20 novembre à 20h30.

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