Bouquet d'orties (At(h)ome)
Me croirez-vous si je vous dis qu'il y a du sang gaulois chez les blaireaux ? Si, si c'est le dico qui le dit: « blaireau, nom masculin (ancien français bler, taché de blanc, du gaulois blaros, blaireau, croisé avec le francique blari, taché de blanc) ». Épatant n'est-ce pas? Plus étonnant encore, les « Blaireaux », est le nom dont se sont parés une demi-douzaine de zigotos tout droit venus du septentrion et qui, comble de l'audace, s'y payent une sacrée part de succès musical sous ce patronyme bien singulier. Après avoir écumé le Nord-Pas-de-Calais puis l'Hexagone, nos amis à poils durs, forts désormais d'une solide réputation scénique, ont composé un Bouquet d'orties qui compte pas moins de 15 piquants. C'est vous dire s'ils sont généreux! Au menu de ce disque, des titres aussi charmants que « Blues de Vache », beaucoup de fantaisie, d'auto-dérision et de savoir-faire musical, qui en font un étourdissement volubile et joyeux. Aussi vrai que leur précédent opus, Parades prénuptiales avait été un succès chez les disquaires, le sixième album de ces artistes turlurons, soutenu par la critique, pourrait permettre aux Lillois d'être durablement visibles dans le paysage de la chanson française. Paré de ses plus beaux atours, une jaquette aux airs de roman NRF, l'album fait aussi la preuve, avec espièglerie, que la culture « ch'ti » n'est pas soluble dans le Dany Boon. QP
