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Bill Callahan - Dream River

Bill Callahan + Circuit des yeux

Épicerie Moderne

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

(Drag City)

Si l'on nous avait dit qu'un jour un disque de Bill Callahan nous évoquerait un tant soit peu le séraphique Tim Buckley, on aurait demandé un second avis, à peu près aussi sûrement que quand un médecin vous annonce qu'il vous reste six semaines à vivre. Il y a en effet des vérités qui méritent d'être accueillies avec un minimum de perplexité et de défiance.

Et pourtant lorsque Dream River, le dernier album de Callahan, dégaine ses flûtes et ses percussions hippies dans l'atmosphère étrangement apaisée et naturaliste qui baigne l'album – d'ailleurs, cet album, c'est bien simple, on a l'impression de s'y plonger comme dans une fontaine de jouvence, ça n'a pas si souvent été le cas concernant Callahan – et on jurerait se trouver à deux pas de la fleeting house de laquelle Buckley père, sur l'extatique Morning Glory, suppliait un vagabond de lui conter des histoires.

Certes, là où Buckley maniait un organe d'archange assis à la droite de Dieu, Callahan a tout de l'enfant du grenier, versant davantage dans le timbre baryton des portiers de l'Enfer. Mais même ces derniers, après une éternité de tourment ont parfois gagné le droit de rêver, d'être un oiseau ou de peindre des bateaux – il est ici question de tout cela –, de passer l'été au bord de la rivière. Après Apocalypse, ce Dream River a des airs de renaissance limpide – c'est quasiment Sandra Bullock émergeant d'un lac amniotique à la fin de Gravity.

Au gré d'un album aussi lumineux qu'apaisé, à la poésie toujours plus épurée, Callahan se laisse aller, se connecte avec la nature et c'est comme si le naturaliste et cosmologiste John Muir – fondateur du Parc Yosemite, pour qui toute chose en ce monde était connectée – s'était mis à la guitare et au chant. S'il est dit qu'on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve, cette «rivière de rêve» semble bien avoir arrêté le temps au point que l'on en vienne à rêver de ne jamais en sortir. En somme, à rêver de ne jamais se réveiller. Que le hobo, contrairement à la chanson de Buckley ne s'en aille jamais.

Stéphane Duchêne

 

 

Bill Callahan – Dream River (Drag City)

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