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Lyon : les 10 concerts à inscrire sur votre agenda cette saison
Par Stéphane Duchêne
Publié Jeudi 23 septembre 2021 - 4345 lectures
Photo : © DR
Alain Damasio & Yan Pechin + Pierre Ducrozet & Cie Lapsus
Transbordeur
ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement
Bons Plans / Ne nous cachons pas derrière l'euphorie du renouveau, la reprise des festivités en matière de musiques actuelles n'est que progressive et ne sera sans doute complète qu'à partir de janvier, avec le retour massif des internationaux, encore bien timide pour l'heure. Reste quand même quelques beaux moments à savourer.
Alain Damasio & Yann Péchin
On n'aura pas attendu cette soirée pour voir se construire des ponts entre rock et littérature mais la chose — c'est le but assumé de l'événement — n'en demeure pas moins intéressante, qui met aux prises le nouveau pape de la SF Alain Damasio et le guitariste-accompagnateur multi-cartes Yan Péchin. Au menu, une transposition musicale de textes du premier (essentiellement extrait des Furtifs) à la forte résonnance politique. Le spectacle se doublera d'un autre signé par l'auteur Pierre Ducrozet et la Cie Lapsus en un mariage littéraro-circassien autour du vertige, de textes de Ducrozet et de partitions circassiennes. Difficilement transposable en ligne, la soirée aurait dû faire l'ouverture des Chants de Mars au printemps dernier. Après un léger voyage dans le temps la voici enfin sur scène.
Au Transbordeur le jeudi 30 septembre à 21h
L'Effondras
Il y a quelques mois, L'Effondras a engagé dans ses rangs le délicat Raoul Vignal. Que les fans du groupe se rassure, Vignal n'est pas là pour venir distiller ses arpèges en dentelle acoustique mais pour cajoler/violenter une guitare baryton. Parce qu'ici on donne dans le post-rock (post-blues) tellurique qui s'avance comme une bande-son de la dévastation, de la tabula rasa, de l'effondrement qui vient. Non, L'Effondras n'a sans doute pas choisi ce nom d'un hameau de l'Ain par hasard. Et puisqu'il faut bien quelque chose à fêter même quand tout va mal, le trio vient célébrer la sortie de son dernier album en date, une quarantaine de minutes, cinq morceaux : l'ascensionnel et épique Anabasis, sorti sur pas moins de quatre labels — un minimum pour accueillir la bête.
Au Sonic le vendredi 1er octobre à 20h
Gaspar Claus
Si l'on entend beaucoup son nom depuis quelques années dans le paysage des musiques classiques à actuelles, jamais encore on n'avait vu Gaspar Claus signer un album en solo et exclusivement en solo — même si on eut probablement juré le contraire. L'événement est tel que l'Opéra Underground convie le violoncelliste, le temps non pas d'un concert mais carrément d'un week-end. Lequel débutera par le désormais fameux "disque du siècle", où une personnalité est invitée à évoquer et faire écouter son disque favori, avant de poursuivre par une présentation live de Tancade en solo (1er octobre), puis avec Claus au sein d'un sextet de violoncelles pour une expérience singulière (2 octobre) et enfin avec un atelier autour de son instrument fétiche (3 octobre).
À l'Opéra Underground du vendredi 1er au dimanche 3 octobre
This is the Kit
À l'heure de l'auto-tune et des hommes et femmes-platines, de l'électro-chanson et des chorégraphies fatigantes de chanteurs à prénoms à la Suzane/Hervé, le folk n'est plus en odeur de sainteté comme il le fut miraculeusement il y a quinze ans, quand le néo-folk était partout, jusque dans les réclames pour SUV. On voudra bien faire une exception pour This is the Kit alias Kate Stables, british girl installée à Paris, sa manière de faire chanter (et danser) un banjo comme s'il était africain, ses balades toujours au bord de l'explosion, ses arrangements de cordes et cuivres toujours à bon escient et ses albums frissonnants, comme le dernier en date, Off Off On, sorte d'incarnation musicale du stop and go qui a envahi nos vies. Ce soir là, ce sera plus go que stop, on vous le dit.
À l'Épicerie Moderne le dimanche 3 octobre à 20h
Hooverphonic
Alors que le trip-hop fut essentiellement une spécialité aussi britannique que le fish & chips, les Belges d'Hooverphonic (d'abord baptisé Hoover avant que la concurrence avec l'homonyme marque d'aspirateur n'ait raison du blase) fut l'un des seuls groupes du continent à souffrir la comparaison avec les Portishead, Tricky, Massive Attack (dont il a repris l'Unfinished Sympathy). D'entrée de jeu avec A New stereophonic sound spectacular en 1996 puis en 2000 avec The Magnificent tree qui conquit le monde sur la fois du single interstellaire Mad about you et d'un triomphe lors de la cérémonie d'ouverture de l'Euro 2000 devant un milliard de spectateurs. Le groupe qui a consommé une demie douzaine de chanteuses n'a jamais vraiment baissé de pied, sortant ses albums avec une régularité métronomique. Et toujours un certain succès. C'est aujourd'hui Geike Arnaert, quatrième chanteuse en date — celle du succès de Mad About You — qui a repris le micro du dernier album, très pop.
Au Ninkasi Gerland le jeudi 14 octobre
Carte blanche à Bertrand Belin et La Féline
Elle s'annonce copieuse la saison de l'Opéra Underground, fomentée en sous-sol par le nouveau cerveau de l'affaire, l'excellent Richard Robert (ex-Fourvière) qui se fait un plaisir d'ériger le lieu en laboratoire de recherche musicale mais pas que. C'est un peu dans cette optique qu'il convie le sorcier Bertrand Belin — dont décidément on ne se lasse pas — et la magicienne La Féline à une tout aussi copieuse carte-blanche. La Féline et l'auteur de Grands Fauves avaient tout pour s'entendre jusqu'aux bout des canines mais c'est nous qui croqueront l'événement à pleines dents. En ouverture, lui, seul avec sa guitare face à la gueule béante de la bête Opéra (la Grande Salle), puis elle, domptant l'ONL avant, sur une grosse semaine, l'accueil de figures comme Howe Gelb, Rodolphe Burger, Claire Vailler, Arlt, François Virot, le label Crybaby, des hommages à Bryars et Glass...
À l'Opéra de Lyon du samedi 13 novembre au dimanche 21 novembre
Black Lips
Il ne va pas y avoir cet automne foule de groupes anglo-saxons sur les scènes de musiques d'ex-jeunes. La prudence des programmateurs après un feu d'artifice de reports parfois multiples a plutôt été de mise pour cette demi saison et il faudra en réalité attendre la première moitié de 2022 pour renouer avec le rock brito-US, surtout US. Black Lips fait donc un peu figure d'exception dans ce paysage automnal et on ne s'en plaindra guère. D'autant que le groupe a gagné en intérêt depuis qu'il délaisse le sempiternel garage-rock pour une sorte d'alt-country psychédélique qui fleure bon le piano bastringue et la cuite à l'huile de moteur. Le dernier album en date s'appelle Sing in a world that's falling apart et pourrait tout à fait figurer la bande-son arrosée de l'année et demie écoulée, des vingt ans du 11-septembre et de la catastrophe écologique en cours. Live fast die slow chante le groupe en clôture dudit. C'est un peu l'idée.
À l'Épicerie Moderne le dimanche 29 novembre à 20h
Old Time Relijun
Alors que voilà une autre exception au léger embargo américain de cette demi saison. Elle est le fait du Sonic, ce qui n'étonnera guère, en la personne d'Old Time Relijun, ce qui n'est pas la moindre des bonnes nouvelles pour les amateurs de rock indé pur et dur — le concert a qui plus est été multi-reporté. Le groupe vient d'Olympia dans le vénérable État de Washington, l'un des fiefs historiques de l'indie US — anti-folk, post-hardcore, mouvement riot grrrl —, émarge chez K Records — le label de Calvin Johnson, lui même olympien, et sévit pour schématiser dans une sorte de punk-blues à cuivres fous qui n'est pas sans rappeler les éructations fondues du Jon Spencer Blues Explosion ou les simagrées psychosexuelles d'un Ian Svenonius. C'est beau comme parole d'évanjile.
Au Sonic le dimanche 29 novembre
Arlo Parks
L'histoire est classique, c'est celle du prodige naissant qui n'en finit plus d'ébaubir son monde : en guise de décor une famille mélomane, premiers poèmes à l'approche de la puberté, premières chansons à 14 ans — à partir desdits poèmes — et ascension fulgurante portée par un tube en forme de pied de biche. Et là c'est toute la soul qui se retourne dans son mausolée, et convoque jazz, pop, r'n'b dans une atmosphère balancée downtempo en mode trip-hop langoureux. C'est à peu près le chemin emprunté par Arlo Parks vers un succès qui fait d'elle la nouvelle diva de la musique de l'âme, encore sertie de cette fraîcheur de newcomer, de cette retenue groovy qu'on pourrait prendre pour de la timidité bien dosée. L'attraction de la saison sans aucun doute.
Au Ninkasi Gerland le jeudi 2 décembre à 20h
Ange : les 50 ans
On dit qu'il n'est pas toujours facile de fêter ses 50 ans. Ange peut vous en parler qui a eu toutes les peines du monde à célébrer comme il se doit son demi-siècle d'existence avec la tournée prévue à cet effet, tout ça parce que le monde a chopé le Covid un mois après le lancement de ladite tournée. Voilà donc le groupe de Christian Décamps fêtant ses 50 balais l'année de ses 52. Les fans, généralement irréductibles, du monument du rock progressif à la française qui révolutionna l'usage du clavier dans ce genre musical, n'en sont que plus motivés.
Au Transbordeur le jeudi 16 décembre à 20h30
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