Peau neuve

Les 5 et 6 avril s’inaugure la « nouvelle » salle ADAEP qui sort de sa première phase de travaux. Une peau neuve fêtée en 48 heures ininterrompues, à base de concerts pour tous les goûts, spectacles pour les petits, repas, massages, yoga… Une précieuse diversité sur laquelle revient Gilles Rousselot administrateur de Stud, l’association qui gère la salle ADAEP. Propos recueillis par Séverine Delrieu

Avez-vous eu tous les financements escomptés pour les travaux et le fonctionnement ?

Gilles Rousselot : De la part de la Ville de Grenoble, les engagements ont été tenus tant en termes de travaux, 140 000 euros, que de fonctionnement, 80 000 euros. Par contre du Conseil Général, nous n’avons pas encore eu la totalité. Mais nous avons eu de leur part des engagements clairs et forts. Je n’ai pas trop d’inquiétude.

Une partie a été votée, 35 000 euros, alors que nous demandons 50 000. Ces 15 00 euros manquants devraient être votés. Mais pour nous c’est clair : même dans la situation des subventions actuelles, c’est difficilement tenable. Car c’est un projet culturel qui, économiquement, nécessite des aides publiques. Et ce, pour différentes raisons.

D’abord parce ce que nous sommes sur une petite jauge et sur des évènements culturels dont le prix ne peut pas être de 15 ou 20 euros. Et là, nous sommes encore sur des budgets contraints, difficiles. Alors soit c’est STUD qui doit prendre sur la billetterie, et là, ce sont les organisateurs des associations qui ne s’en sortent pas, soit c’est l’inverse.

Mais aujourd’hui, la grosse inquiétude, c’est au niveau de la Région. Nous avons demandé 20 000 euros, et nous n’avons pas de réponse. Nous sommes dans un dialogue de sourds : eux nous mettent sur une obligation de demande de subventions sur des projets de résidence. Mais ces projets de résidence coûtent à la structure. Ce n’est pas une subvention d’équipement. Même si nous déposerons des dossiers pour ce type de subvention à la résidence, on ne peut pas avoir une subvention qui finance la structure. De plus, notre structure ne peut accueillir que des résidences légères, à la journée, à la semaine. Accueillir une compagnie pendant 6 mois, cela coûte très cher et cela nous bloquerait la salle. Ce qui en termes de rentabilité pour les associations, et STUD, serait intenable.

L’inauguration est prévue les 4 et 5 avril. Les travaux sont-ils terminés ?

On a pratiquement terminé. Disons que sur la première phase, on est a peu près au point. Mais nous ne sommes par encore aux normes. Il manque des sanitaires, un sas d’entrée, mais aussi la salle des pratiques amateurs.

La deuxième phase devrait avoir lieu cet été ?

Je l’espère. Maintenant il faut déposer un permis de construire, une autorisation au sein de la co-propriété et il faut les financements. Nous y travaillions et nous espérons que ce sera pour cet été. Car si l’on referme en cours d’année, ce ne sera pas viable pour les associations qui se retrouveront de nouveau sans lieu et sans possibilité de faire vivre leur structure.

Où en êtes-vous de ces demandes de financements ?

Dès le début, nous avions présenté ces deux phases de travaux. C’est une situation connue des financeurs. Après, les sommes devront être votées au Conseil Municipal et Conseil Général. Nous espérons qu’ils vont suivre.

A quelle hauteur s’élève le coût de la deuxième phase de travaux ?

C’est une estimation, mais je crois que cela s’élèvera autour de 120 000, 140 000 euros. Il faut faire le projet architectural et le chiffrer.

Quelle est la tonalité de l’inauguration ?

Notre volonté pour cette inauguration est de montrer la diversité. C’est-à-dire la capacité pour une petite salle comme l’ADAEP à accueillir vraiment tous les types de projets culturels et tous les types de publics. C’est un marathon sur 48 heures qui va essayer de montrer cette diversité. D’ailleurs, ceux qui veulent vraiment la voir, ils pourront venir du samedi matin jusqu’au dimanche soir sans arrêt avec massages le dimanche matin !

Pourriez vous revenir sur le projet global ?

Disons que le projet est toujours dans cette volonté d’être non pas seulement sur le spectacle mais aussi sur la pratique et sur la résidence. Nous avons la chance d’avoir cette double pratique, une salle d’événements, et une capacité par les artistes à enseigner, nous voulons que les gens puissent se sentir pris dans un projet global.

Donc de la création, de l’expérimentation pour ceux qui sont avancés, et de l’apprentissage. Et là aussi, ce n’est pas simple. Notre volonté n’est pas d’être uniquement dans les murs, d’ailleurs on ne le peut pas. D’abord par ce qu’il y a une grosse demande de la salle pour les concerts, mais aussi pour les pratiques. Et malheureusement, nous ne pouvons y répondre.

Notre salle des pratiques est difficilement utilisable. Donc, il faudra en trouver une ailleurs. De toutes façons, une des grandes difficultés à Grenoble, c’est l’accès aux salles. Leur nombre est important, mais la gestion de celles-ci est difficile. Soit c’est privé, donc très cher. Soit c’est monopolisé par les structures culturelles ou socioculturelles.

Inauguration salle ADAEP les 5 et 6 avril

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