D'un quartier à l'autre

Festival Quartiers Libres

Caserne de Bonne/Bifurk/Parc de la Villeneuve

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Arts de rue, concerts, banquet, parade : l’association Sasfé met les petits plats dans les grands cette année avec son festival Quartiers libres, voué à créer une émulation inter-quartiers par le biais d’une culture accessible et généreuse. Un treizième festival qui accompagne les 40 ans de la Villeneuve, avec un enthousiasme intact et une participation des habitants admirable. Rencontre avec Pauline Pipet, coordinatrice émérite. Propos recueillis par Laetitia Giry

Parlez-nous de l’association…
Pauline Pipet : L'association Sasfé est née en 1998 et organise le festival depuis 2000. Son objectif est de développer les échanges entre les quartiers avec la culture comme vecteur : à la fois avec les pratiques artistiques sous forme d’ateliers et le festival, ouvert à tous et gratuit. L’asso vit ainsi pour ces deux projets qui sont mêlés et se rejoignent le temps que dure le festival. Un projet, deux entités.

Le but de ces deux entités étant toujours de rassembler ?
Oui, on essaie de présenter des spectacles tous publics et sympathiques, décalés et poétiques, histoire d’offrir au public un autre regard sur le monde. L’objectif, c’est d’abord que ce soit un moment convivial, de fête, d’avoir des spectacles au pied de son immeuble. C’est aussi pour cela que l’on essaie de se déplacer de quartier en quartier et de tout présenter gratuitement dans les parcs et dans la rue.

L’inscription dans le territoire est donc totale, tant géographiquement que socialement…
Cette année, on est beaucoup à la Villeneuve, parce que le quartier fête ses quarante ans. Mais notre objectif n’est pas d’être le festival de la Villeneuve, donc on continue à essayer d’être un peu de partout (à la Bifurk et Caserne de Bonne cette année). Ce qui nous plaît à la Caserne de Bonne c’est le côté central, ça attire beaucoup de monde. L’intérêt réside dans la possibilité d’intriguer un nouveau public qui aura peut-être envie de voir la suite de la programmation à la Villeneuve.

En espérant que ça n’aura pas l’effet inverse, c’est-à-dire que les gens se disent que si le festival vient à eux, inutile pour eux d’aller à lui…
Oui, mais c’est une stratégie de familiarisation, c’est la logique d’un festival inter-quartiers : compter là-dessus pour décloisonner les quartiers. Car c’est difficile d’attirer les gens à la Villeneuve, tout comme c’est difficile d’en faire sortir les habitants. Après, c’est un schéma qui n’est pas propre à ce quartier-là mais qui existe dans chacun. Dans cette logique, on a prévu par exemple une soirée à la Bifurk, plus proche de la Villeneuve, salle à laquelle les jeunes sont plus habitués. Et puis il y aura une parade qui partira de la Villeneuve pour arriver à la Bifurk…

Comment vous situez-vous par rapport au projet de rénovation urbaine lancé par la ville ?
Décloisonner d’accord, mais il ne faut pas tout mélanger, car la logique de la ville de détruire des barres d’immeuble ne correspond pas vraiment à ce que l’on prône de notre côté ! A la Villeneuve, on agit à travers un tissu associatif et une dynamique assez impressionnants. En cela, le festival crée d’ailleurs une effervescence enthousiasmante. On travaille avec toutes les associations du quartier, cette année avec le collectif Villeneuve debout (qui propose des ateliers d’urbanisme, de hip-hop, de courts métrages, de poésie).

Les ateliers ont-ils pris une forme un peu différente cette année ?
Oui, car avant, chacun d’eux préparait sa proposition pour le festival. Mais cette année, il y a eu un travail en amont pour faire converger les ateliers dans une même direction, un même projet : la parade et un spectacle. Ateliers décors, effets spéciaux, sérigraphie (pour l’affiche), masques, etc, ont uni leurs forces pour une proposition commune. Ils ont ainsi travaillé à partir du spectacle Le roi des rêves de la compagnie Tout en vrac, qu’ils ont transformé en De nouveaux rêves, spectacle unique qui ne sera donné qu’une fois.

Vous avez chaque année un soutien de la Ville de Grenoble sous forme de subventions, cela génère-t-il des jalousies de la part des autres associations du quartier ?
Non, car beaucoup d’assos de la Villeneuve sont subventionnées. Puis on accompagne les associations en apportant des bénévoles, on communique ; on ne redistribue pas l’argent, ce n’est pas notre rôle, mais on les aide c’est ainsi que règne une entente cordiale. Même si la logistique est parfois compliquée (les réunions à 50 personnes par exemple) et que comme partout tout n’est pas toujours tout rose, mais on peut dire que ça va.

Quartiers libres, du 31 mai au 2 juin à la Villeneuve, la Bifurk et la Caserne de Bonne

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