La pellicule sous toutes ses formes avec le festival La Buissonnière

La Buissonnière

Le 102

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Cinema / Première édition pour le festival "La Buissonnière", qui, du jeudi 28 au samedi 30 novembre, mettra en avant une éclectique sélection de films réalisés au sein de laboratoires argentiques indépendants. Au 102 et sur le campus de l'UGA, une proposition passionnante, loin, très loin de la standardisation à marche forcée auquel le format numérique nous a habitués.

Un peu de contexte pour commencer, comme le propose Colas Gorce, l’un des (nombreux) organisateurs du festival : « Dans les années 90, l’industrie du cinéma est passée massivement au format numérique et s’est débarrassée de toutes sortes d’outils liés au format pellicule. Pour beaucoup de personnes qui travaillaient déjà sur ce format, s’est créée une sorte d’effet d’aubaine, avec la possibilité de récupérer tous ces ustensiles désormais relégués au rang de déchets par l’industrie. Cela a donné naissance à de nombreux laboratoires indépendants, souvent sous une forme associative, comme c’est le cas du laboratoire MTK à Grenoble, qui se sont ensuite mis en réseau pour créer du cinéma expérimental ».

Le décalage entre cette approche très artisanale, voire ludique, du cinéma et les fabuleuses possibilités créatives qu’elle ouvre, c’est ce qu’a souhaité mettre en avant l’équipe de La Buissonnière à travers ce festival. Sans négliger pour autant sa dimension très politique : « Parler de ces modes de production, complètement en dehors des circuits industriels, et basés en grande partie sur un imaginaire de récupération des "déchets" de l’industrie du cinéma, c’est bien sûr un enjeu important pour nous ».

Indonésie, marécages et incantations

Du travail très engagé du collectif Les Scotcheuses au court-métrage violemment psychédélique Incantation, de Peter Rose, tourné entre 1968 et 1972, et de la performance remuante sur trois projecteurs Riuh Saudara de l’atelier MTK, née de captations effectuées en Indonésie en 2018, au film Les Eaux dormantes d’Emmanuel Piton (photo), « lente errance à travers des paysages brumeux et crépusculaires », c’est peu de dire que les formes abordées seront diverses.

Mais pas dépourvues de lien pour autant : « Ce sont à chaque fois des formes expérimentales, des jeux formels, qui ont un rapport au réel très concret : ça peut s’approcher du documentaire, parfois de la fiction, parfois de l’essai… Mais plus que les registres, ce qui nous importe, c’est avant tout la fabrication artisanale et le support argentique ». Pour peu que l’on fasse preuve d’un peu de curiosité et d’ouverture, c’est donc un très beau programme que semble dévoiler cette première édition.

Festival La Buissonnière
Au 102 et à la Maison de la Création et de l'Innovation (Campus de Saint-Martin-d'Hères), du jeudi 28 au samedi 30 novembre

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