«Examen de la société»

ENTRETIEN / Bernard Garnier du Collectif Troisième bureau est coordinateur du projet et comédien. Il revient sur le thème choisi, l’exil. Propos recueillis par SD

Le thème de l’exil s’est imposé. Pourquoi ?Bernard Garnier : On ne remettait pas en cause le parcours décidé, à savoir Balkans-Baltique, mais suite à l’expérience de l’an dernier, très riche, on s’est rendu compte qu’au niveau de la dramaturgie, cela n’a pas été très lisible pour le public. Il n’y avait peut-être pas de ligne de force qui se dégageait comme lors des années précédentes. On avait envie, aussi, de se surprendre et peut-être de se replacer dans l’actualité. Alors, l’actualité hexagonale, c’est celle des élections. On n’avait pas un thème précis par rapport à cette échéance-là, par contre, sur une question qui reste présente et qui va aller en s’amplifiant, celle de l’exil, donc, de l’immigration, de l’autre, de l’étranger, du territoire, de l’identité, on était très intéressé. C’est un peu les questions que posaient Arthur Bernard à L’école des gens (Au Petit 38), en mars dernier, sur le thème de l’étranger : en effet, c’est quoi être étranger ? D’où sa question qu’il nous a gentiment prêté pour le Festival : Y a-t-il trop d’étrangers dans le monde ? Et ça s’est imposé à nous.Comment avez-vous dans ce cas-là, choisi les textes ?Pour nous la difference avec les éditions précédentes, c’est qu’on travaillait sur un pays. On arrivait assez rapidement à collecter tous les textes traduits, sur l’Irlande, l’Autriche ou l’ex-Yougoslavie. Alors que là, on était devant une difficulté, à savoir comment trouver ces textes. On ne voulait pas avoir uniquement des textes d’auteurs français. C’est surtout Estelle Bretheau (Responsable du centre des ressources) qui s’est chargée des recherches de textes. Et puis, on a aussi écrit à certains auteurs que l’on connaît. L’exil, ce sont les histoires individuelles dans la grande.Je crois que c’est une chose fondamentale : en questionnant l’individuel, on questionne le collectif et la société sur les règles établies et sur ce qu’elles génèrent comme problèmesC’est le propre du Théâtre ?Plus que jamais. Oui. Le théâtre est l’un des rares lieu où il peut y avoir ce questionnement et ce débat d’idées. Mais vraiment. On n’est pas dans une délégation d’une parole à l’autre, telle qu’on la voit dans la politique spectacle. On n’est pas non plus dans du syndicalisme, ni dans du militantisme. C’est vraiment l’examen de la société à travers une parole artistique.

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