Confrontation

expo / L’ouverture prolongée du musée Géo-Charles à l’occasion de la Nuit des Musées constituera une excellente occasion de découvrir sa toute nouvelle exposition temporaire, Pollock painting by Hans Namuth. Damien Grimbert

Une rencontre entre deux hommes, deux supports, et deux méthodes de travail, c’est un peu tout cela que nous propose cette nouvelle exposition. Mais concrétisons un peu notre propos. C’est en 1950, à Long Island, que le photographe Hans Namuth rencontre pour la première fois le célèbre peintre américain Jackson Pollock. Durant l’été de la même année, il rejoint ce dernier dans son atelier situé dans la campagne d’East Hampton, et le photographie durant son travail de création. S’en suit une fameuse série de clichés qui dépasse de loin le cadre du simple reportage, puisque Hans Namuth saisit Pollock en plein cœur de sa période “dripping” (projection de peinture sur une toile posée à plat sur le sol), celle qui ancrera le peintre dans la postérité. Conjointement inspiré par le travail des surréalistes, dont bon nombre se sont exilés aux Etats-Unis pour fuir le nazisme, par le mouvement existentialiste de Sartre et consorts, alors en plein essor, mais également par certaines caractéristiques de la peinture rituelle des Indiens d’Amérique du Nord, Pollock réalise de gigantesques toiles abstraites, où l’action même de peindre prend le pas sur le résultat fini.Action paintingOn comprend d’autant mieux tout l’intérêt du travail de Namuth qui met en lumière ce processus de l’ombre et le magnifie au travers de superbes clichés en noir et blanc dans lesquels l’artiste, perdu quelque part entre transe et exorcisme, semble littéralement danser au-dessus de ses toiles. Un regard direct, sans fioritures, mais cependant trompeur, puisque les clichés (qui connaîtront au final une exposition quasi supérieure aux toiles même de Pollock), donnent du travail de l’artiste une vision quelque peu biaisée, en faisant notamment l’impasse sur l’important travail de finition apporté par le peintre à ses œuvres. Reste cependant l’essentiel, un processus de création saisi à vif, où le caractère cathartique du dripping de Pollock apparaît de façon plus criante que jamais. On notera pour conclure la tenue pendant toute l’exposition de plusieurs ateliers, permettant de se familiariser manuellement au travail des deux artistes.Pollock painting by Hans Namuth jusqu’au 19 août au Musée Géo-CharlesOuverture exceptionnelle le 19 mai jusqu’à 23h, dans le cadre de la Nuit des Musées

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