Chair et tendre

MUSIQUE / Elles sont dans l’air du temps. Provocantes, sexes, sexy, douces, faussement innocentes, rieuses, déchaînées, affriolantes et futiles : les demoiselles chantantes du festival Les femmes s’en mêlent 20e édition, livrent leurs mondes intérieurs et extérieurs. Séverine Delrieu

Bunny Rabbit
Peut-être avez vous eu la chance d’écouter la fameuse Bunny Rabbit mardi dernier au côté de Terry Poison. La Bunny Rabbit, provocante, éructe quelques insultes et jurons tout a fait charmants, et peut plonger dans le sexe malsain dans Lucky BUNNY foot. Des rythmes soutenus, groove à mort, hip hop fou-fou font de cet album, notre péché mignon dont on se délecte goulûment. La demoiselle latino de Brooklyn travaille dans Lovers and Crypts une rythmique impressionnante, où sa voix toujours enfantine, sucrée et exagérément mutine, s’épanouit aux sons d’un synthé un brin religieux et prêt à tout. La provocation est larvée dans les mots sussurés et parlés, jusqu’au Pussy queen mignon tout plein. Dans Dolphins, sa voix douce, annonce Rollin aquatique et flottant. Son timbre sexy, sa voix tonique dans les paroles articulées pourraient engendrer des fêtes torrides. On adore cette égérie instinctive et violente.Bunny Rabbit était le 24 avril au CielAlbum : Lovers and CryptsElk City
Troisième album pour Renée LoBue chanteuse et compositrice américaine, toujours flanquée de son batteur, Ray Ketchmem. Sur cet album, ils se sont entourés de Sean Eden, ex guitariste de Luna et de Barbara Endes, ex-Lovelies. Les titres sont globalement rock, pop, mais éclectique de l’un à l’autre. Dans Cherries in the snow Rock et Little brother, batteries et guitares se lâchent. Los cruzados est un gospel électro surprenant. Les influences alternent entre lyrisme dramatisant de Queen et optimisme graisseux d’Elton John : une palette d’un certain goût, un peu mauvais quand même, mais sincère.Album : New Believers (Astro Discos)Frida Hyvönen
Pour les amoureux du mélange piano/voix nature et spontané : Frida Hyvönen. Sans renier le plaisir qui affleure à l’écoute de la voix de la suédoise et de ses mélodies romantiques et entraînantes, rien de bien nouveau non plus sous le soleil. Son album Until death comes se construit entre accords de piano plutôt répétitifs et mélodies simples. Dans I drive my friend, la voix pleine et aiguë, raconte la force, le bonheur de chanter, amplifié par la montée finale au piano. Dans Djuna ! la voix haut perchée, claire et fluide nous bluffe. Frida Hyvönen est une song writeuse sensible, déroulant ses accords réguliers et faciles, comme une comptine ou une ritournelle apprise depuis l’enfance. Dans Valerie un folk doux, annonce une série de balades accompagnées par un piano sombre, mais où le plaisir est fort. You never got me right, dévoile la voix puissante. Once I was a serene teenager child, narre une d’adolescence de solitude. Today, tuesday sur un mode similaire : conte une existence hivernale. N.Y sur des accords mineurs, est une ode tendre, teintée de nostalgie et de tristesse à New York.Album : Until Death ComesElk City + Frida Hyvöne le 27 avril à 20h30The Do
Le duo, The Do, peut-être nos chouchous. À l’avant-scène, deux finlandais, une chanteuse Olivia Merilahti et un guitariste apparemment super doué, Dan Levyet. En arrière plan, un univers de dessin animé plutôt drôle, des sonorités bizarroïdes, du bruit, un travail sonore globalement complexe et exigeant surtout dans Playground hustle. Dans The bridge is broken, la voix d’Olivia plus criarde, se mixe à des sons étranges : la texture sonore est de bout en bout pleine de contrastes. Dans Song for lovers, les coups d’archets romantiques sur des violons, se posent sur sa douce voix : c’est tout simple mais très touchant sur le thème de l’amour. On my shoulders, très très beau morceau : une intro de guitare, une voix suppliante et une batterie synchrone avec les douleurs exprimées. Stay (just a little bit more) tout à l’air facile et décomplexé, sautillant, mélodique, un rien baloche dans ce morceau : du très très bon. Optimiste, joyeux. At least. On aime.Album : The DoHafdis Huld
Pour les friands de mélodies douces sussurées par une voix sucrée, juvénile disant des textes plutôt light, choisir le premier album pop de l’islandaise et ex chanteuse du collectif GusGus, Hafdis Huld. Des balades très gentilles, mignonnettes -un peu insipides- souvent easy listening avec une pointe de country. Diamonds on my belly, plus tendu au debut revient vers cette douce country. My hearts beats, Tomoko : du frais-fresh c’est chouette pour certains. Celebration, le plus lumineux des morceaux, simple toujours, mais plus profond, plus ténu, la voix y est d’ailleurs plus expressive. Dans Hometown hero, l’easy listening vire à l’ enfantin, à l’innocence sexuée, à l’ innocence ambiguë : la petite fille chantante est éveillée sexuellement. Who loves the sun reprise de Velvet Underground, évoque trop la voix d’une Vanessa nationale...Album : Dirty paper cup (Ocean music)The Do + Hafdis Huldle 29 avril à 17h30 au Ciel

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