Sélection Festive

Dans un souci de pragmatisme assez inouï, l’équipe rédactionnelle du Petit Bulletin entend vous prouver que l’inactivité n’est pas la seule solution pour les deux semaines à venir. SD + DG + FC

Tronc puissant

Notre tumultueuse love story avec La Fabrique des Petites Utopies avait pris un violent camouflet sur la base de leur diptyque théâtral consacré à Sarah Kane (Manque et 4.48 Psychose). La passion ayant ses raisons que la raison ignore, on ira jeter un coup d’œil à leur manifestation somme au Théâtre de Création et à l’Espace 600, Noël sous le Baobab. Une sorte de festival autour des pratiques artistiques africaines, le premier fruit (en attendant la prochaine création Et si l’homme avait été taillé dans une branche de baobab ? d’après Le Clézio) de leur périple à la rencontre de la culture burkinabé. Des ateliers, deux spectacles tout public (Niama Niama ou le secret des arbres, Les Bars d’Arts… d’Afrique), et un concert du groupe Spaita en clôture le 22 décembre. jusqu’au 22 décembre, à l’Espace 600 et au Théâtre de Création Dédicace à la malice des favelas «La malandragem ne se définit pas avec des mots, c’est plutôt un état d’esprit. C’est l’art de se débrouiller, de se démener des situations les plus périlleuses, mais toujours avec élégance, et de détourner les détresses de la vie en un hymne à la joie». Illustration talentueuse, à mi-chemin de la danse contemporaine, du hip-hop, et de la capoeira, de cette définition du chorégraphe Landrille Bouba Tchouda, Malandragem, la pièce, était une des excellentes surprises de 2005. Montée par la compagnie Malka entre la France et le Brésil, et réunissant des danseurs des deux pays au travers de courtes séquences chorégraphiques aussi intelligentes que spectaculaires, elle illustrait à merveille le sens vital de la démerde, où la légèreté de façade sert de leurre permanent aux drames et tragédies du quotidien. Repris à la Rampe le temps de deux nouvelles représentations les jeudi 21 et vendredi 22 décembre, le spectacle est, vous l’aurez compris, une belle réussite qu’il serait dommage de laisser passer. Les 21 et 22 décembre, à la Rampe Apologie de la récup Si l’on était resté un rien dubitatif face à leur spectacle précédent (Rue Machaho, déjà présenté au 145), ce 4.50 nous a fait ravalé notre fiel quant aux possibilités scéniques de la compagnie Les Pilleurs d’Épaves. Un rythme plus marqué, des comédiens faisant partager leur joie d’être sur scène en permanence, des digressions systématiquement jubilatoires… 4.50 enferme trois comédiens (et un technicien fan de Starclub) dans une scénographie recelant moult astuces destinées à relancer la mécanique. Même pour les plus renfrognés, ces stratagèmes s’avèrent souvent irrésistibles. Le propos est un rien transparent, mais les ficelles narratives et les gimmicks visuels utilisés vous font passer du sourire vaguement complice au rire franc en quelques saynètes à peine. Les Pilleurs d’Épaves ont trouvé leur formule gagnante, il serait dommage de se priver de cette solide confirmation en attendant qu’ils transforment ce bel essai. jusqu’au 23 décembre à 20h30, au Théâtre 145 Ode à la voix Non, ce concert ne sera pas un énième concert de la Neuvième Symphonie de Beethoven, bien connue et beaucoup entendue (souvenez-vous de sa conclusion avec l’Hymne à la joie). Non, parce que d’une part des chanteurs remarquables viendront assurer les parties solistes, on pense à la magnifique soprano Barbara Haveman, à Stefan Vinke, l’un de nos plus fameux ténors, à l’incroyable basse Franz-Josef Selig, adoré dans Wintermachen de Boesmans, ou encore à l’alto Zandra McMaster. Non, encore, parce que cette symphonie, la première de l’histoire de la musique à faire intervenir la voix, sera joué par le magnifique Orchestre National de Lyon de Jun Markl à la direction à la fois sensible et véhémente, et que les parties de Chœurs seront assumées avec toute la majesté que nécéssite cette œuvre par le Chœur de Birmingham. le 29 décembre à 20h30, à la MC2 Le chauvinisme alpin La préoccupation majeure de cette fin d’année n’est pas le futur choix électoral entre les présidentiables, mais bien de savoir si l’on va aller, ou pas, voir On est pas des quand même de, par, pour, avec, dans, autour de Serge Papagalli. Le comédien / metteur en scène retrouve ici l’équipe du Dauphinois Libéré, et sa famille rurale portée ici par le désir d’ouvrir un gîte pour survivre, garder sa terre, et plonger le spectateur dans des délires humoristiques Papagalliens à souhait. Quid de l’hésitation mentionnée plus tôt ? Et bien pour avoir vu notre comique local dans la majorité de ses dernières œuvres, on n’aime rien tant que le voir sortir de ses sentiers battus (en Talleyrand dans Le Souper, en paysan gueulard dans Kaamelott, en Néron dans… Néron et Cie), et que là, on a affaire à un retour au registre qui fit sa gloire. Voilà pour la circonspection de rigueur, maintenant, on n’a pas vu le spectacle, et on espère sincèrement qu’il évitera l’écueil de l’humour strictement dauphino-centré qui le rend si insondable chez les non natifs de notre zolie contrée. jusqu’au 31 décembre à 20h30, au Théâtre de Grenoble Hommage au chien Rappelant à notre mémoire le souvenir des Dogs, formation rock matricielle de la scène française, l’anthologie (in memoriam du défunt Dominique Laboubée, chanteur guitariste du groupe) Stories of the Dogs affiche son intention de payer son tribut au groupe phare. Une quarantaine de titres, belle auberge espagnole musicale avec à boire et à manger, qu’on peut agrémenter de la lecture du recueil de nouvelles Dogs, Histoires pour Dominique (paru chez Krakoen). Album : “Stories of the Dogs“ (Lollipop)

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