Biographie lapidaire

Desproges / Sorti de l’expérience déplaisante de son service militaire (qui renforça sa misanthropie naturelle dans de larges proportions), et d’un job fantoche comme vendeur de poutre extra-légère, Pierre Desproges décroche son premier vrai boulot en 1968 au journal L’Aurore. Il s’occupe tout d’abord de sujets divers, dont l’arrestation de l’ennemi public n°1, Jacques Mesrine. Ce dernier n’appréciera pas du tout le portrait que Desproges en a brossé, et ira jusqu’à le menacer de mort. De façon pas très sérieuse, mais suffisamment pour angoisser le journaleux. Pierre Desproges fait un détour par Paris-Turf, avant de revenir à L’Aurore pour s’occuper carrément des chiens écrasés, mais à sa façon, en détournant des dépêches idiotes auxquelles il adjoint ses commentaires…à part. Au point que sa direction le menace de licenciement, jusqu’à ce que Françoise Sagan ne prenne elle-même sa défense. Mais il faudra attendre 1975 pour qu’on le remarque. Jacques Martin («Je lui dois beaucoup, j’en suis malade», déclarera Desproges à son sujet) lance l’émission comique Le Petit Rapporteur sur TF1, et cherche de nouveaux talents constamment (pour cause de turn-over dû à son caractère rugueux). Il tombe amoureux de la plume desprogienne en lisant l’une de ses dépêches («Le Belge John Huismans a réussi à tirer une locomotive sur 150 mètres à la seule force de ses dents. À notre connaissance, c’est la 1ère fois qu’un Belge s’appelle John») et l’engage dans le show. Une première reconnaissance qui impose l’homme comme humoriste, qui tournera court peu après les premières censures (une interview décalée du Général Bigeard est retirée de l’antenne par Martin au dernier moment). Il s’essaye à la scène, mais opte plutôt pour la radio en 1978 (tout en écrivant pour la magazine Pilote et en préparant son premier livre, Manuel de Savoir-vivre à l’usage des Rustres et des Malpolis). Mais c’est sur France Inter qu’il trouvera le meilleur tremplin pour son talent, hors de la représentation publique qui le crispe. Comme procureur dans le Tribunal des Flagrants Délires puis dans ses Chroniques de la Haine Ordinaire. Avant de disparaître en 1988, il nous lèguera une dizaine de recueils de ses textes, un roman (l’extraordinairement grotesque Des Femmes qui Tombent), des participations lapidaires les enregistrements audios de ses interventions radios, deux spectacles, une centaine de sketchs télévisés. La moindre des politesses eut été de nous laisser au moins le double avant de nous quitter. FCInfos basées sur le livre “Desproges Portrait” de Marie-Ange Guillaume (Seuil)

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