Politique / Les étudiants s'engageraient plus volontiers dans les divers partis politiques à l'approche des élections présidentielles de 2007. Séverine Delrieu
Si l'on en croit les chiffres et témoignages fournis par les différents partis, les cartes d'adhérents se délivreraient plus encore que lors des mois précédents les élections de 2002. D'abord, Le Pen au deuxième tour aurait décidé bon nombre de jeunes inquiets à se tourner vers l'engagement politique. Et d'autre part, les vastes manifestations anti-CPE seraient l'autre déclencheur à cet engagement plus massif, surtout du côté des partis de gauche. Même si toutes les tendances politiques parlent d'un "ras le bol" de la politique actuelle et attendent "un vrai changement", - comme à chaque phase préélectorale-, les étudiants semblent vouloir concrétiser leurs souhaits dans des activités militantes. Du côté du P.S, les adhérents lycéens et étudiants sont passés «du simple au double» résume Soizic Nael, porte-parole du Mouvement des Jeunes Socialistes de l'Isère (organisation autonome du P.S). «Aujourd'hui nous sommes une centaine, mais nous attendons d'autres adhérents à partir du mois de janvier qui viendront donner un coup de main pour ces présidentielles». L'implication ponctuelle s'avère plus forte cette année «car l'enjeu politique est énorme pour tenter de faire gagner la gauche». C'est ce qu'a effectivement projeté Guillaume, 19 ans et étudiant à l'IEP, en prenant sa carte d'adhérent P.S. en avril dernier. «Je voulais aussi participer au vote pour élire le candidat P.S.», ajoute-t-il conscient de l'enjeu. Nouvelle grainePas d'augmentation spectaculaire du côté des adhérents étudiants chez les Verts puisque ils constituent une représentation permanente et forte (13% des encartés). Mais le porte-parole départemental des Verts, Yann Mongaburu, étudiant en Master Recherche en Science Politique et âgé de 23 ans, note cependant «une augmentation du nombre de jeunes adhérents depuis la rentrée universitaire désirant s'impliquer dans la vie politique de leur ville et de leur pays». Globalement, au 30 juin 2006, les Verts comptait une augmentation de 10% par rapport à 2005. À l'UMP, les sarkozystes se réjouissent d'un nombre d'adhérents qui avoisine les 600. Dans ce chiffre sont compris «tous jeunes en dessous de 30 ans, du lycéen à l'universitaire, à l'étudiant en BTS et formation professionnelle», précise Julien Beraud, 18 ans étudiant en droit et porte-parole des jeunes du parti de Carignon depuis 2 ans. Même si l'UMP prône «le changement avec Sarkozy» - au passage ce parti confond allègrement "changement" avec "régression" violente et sans précédent (cf article en page 5) -, ce regain d'implication des étudiants dans la vie politique rassure. La maîtrise de leur réel leur semble encore possible grâce à une activité politique placée au cœur de leurs préoccupations.