La tentation surréaliste

Influences / Devant le flot de citations et autres apparitions de grands noms liés au mouvement surréaliste, on ne pouvait manquer d’interroger Benoît Delépine sur la conscience de cette démarche. «En fait, on n’est pas des intellectuels avec Gus, on est des tripots-tribaux. Par exemple, on ne voulait pas spécialement faire un film sur Dali. Au départ, on avait notre scénario, l’histoire d’un esclave moderne dont on ne comprend pas les faits et gestes pendant une heure et demie, et qui reconstitue une toile qui fut son unique lucarne de liberté pendant des années. On pensait baser son périple sur un tableau de Jérôme Bosch, qui a priori correspondait plus à ce qu’on voulait. Aaltra a été sélectionné au Festival de Rotterdam, où on a visité un musée pour voir des toiles de Bosch. On s’est rendu compte que ces tableaux étaient trop foisonnants, que pour la reconstituer, il aurait fallu que notre héros tue près de 400 personnes – on a un petit côté sanguinaire mais on ne l’a pas fait... Mais on est tombé sur des toiles de Dali, qu’on ne connaissait que trop vaguement. C’étaient de toutes petites toiles, avec une force et une folie incroyables… Ça va sembler dingue de dire ça, mais ce sont les surréalistes qui nous ont amené à eux et pas l’inverse… Ensuite, on est allé à Telluride pour un festival de fou dans les montagnes rocheuses américaines, sur place il y avait Fernando Arrabal qui présentait ses films, on a sympathisé avec lui et on l’a mis de façon totalement évidente dans le rôle de ce picador de rhinocéros. Tout le film s’est dessiné comme ça, comme un puzzle à reconstituer à rebours pour en comprendre le sens. À la fin, on se retrouve avec un film qui inclut tous les descendants du surréalisme. Ça peut sembler calculé, mais ce sont surtout des gens qu’on sent tellement proches de notre univers que ça nous a semblé naturel». FC

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