Dans le désert, ça tue, ça charcle, ça bouffe son prochain : les tueurs dégénérés reviennent en pleine forme dans un remake rutilant.Nikita Malliarakis
La version 77 avait pour héros une famille américaine (le père flic à la retraite, la mère, la fille et son mari baba-cool accompagnés de leur bébé) : Aja reprend point par point sa composition, en y ajoutant deux enfants. La même logique est suivie pour les antagonistes : la tribu de cannibales voit sa composition respectée, avec plusieurs membres supplémentaires. Cet élargissement du cercle des protagonistes permet à Alexandre Aja de gagner en nervosité et en suspense. Tout en rendant possible un plus grand nombre de scènes d'action, l'augmentation du nombre de protagonistes donne au film un aspect choral accentuant d'autant l'horreur des situations. Une autre initiative bienvenue vient donner à la tribu de tarés une épaisseur supplémentaire : de simples rednecks sadiques, les dégénérés deviennent des mutants victimes d'expérimentations nucléaires. Cet ajout donne une nouvelle dimension au récit tout en permettant, dans une logique purement horrifique, de renforcer la monstruosité des personnages. Tantôt écrasé de soleil, tantôt plongé dans une frissonnante terreur nocturne, La Colline a des yeux reprend point par point les ambiances horrifiques du premier film en les magnifiant par la grâce d'un budget important et de progrès techniques considérables. Le film, sauvage et brutal, y gagne en violence brute, compensant largement la perte de l'aspect rugueux du film de Wes Craven. Animé par un authentique respect pour le genre, ce nouvel avatar de la saga des cannibales du désert atteint son but, en confirmant chez Aja un talent de cinéaste de genre aussi sincère que pur et dur.LA COLLINE A DES YEUX
D'Alexandre Aja
(EU, 1h43) avec Aaron Stanford, Emilie de Ravin...