tomcats in tokyo / La scène locale est pavée de bonnes intentions. Prenez le cas du duo electronica Tomcats in Tokyo. Ses deux maîtres d’œuvre, Fabrice Rey et Fabrice Marsaud, officiaient au sein de formations rock, ascendant métal indus. Puis c’est la découverte majeure d’un triptyque musical létal : Boards of Canada, Nine Inch Nails et Autechre. Les deux compères se lancent à corps perdu dans la musique électronique, et sans critiquer leur passé sonore rocailleux faute d’avoir pu y jeter une oreille, grand bien leur en prend. L’aventure démarre avec l’illustration sonore d’un jeu vidéo, l’occasion de jeter les premières lignes d’une musique hantée par des ruptures de ton tour à tour apaisées et angoissées, par des arythmies entêtantes, des boucles cauchemardesques cachant un sens aigu de la mélodie affûtée. Comme souvent dans ces colonnes, les superlatifs pleuvent, mais une nouvelle fois à raison : l’écoute d’un CD des Tomcats in Tokyo vous plonge dans des univers aux parfums de déjà entendus (les trois influences précitées, Autechre en tête, s’y rappellent très régulièrement), certes, mais à la “mécanique“ tout simplement imparable. Leur premier disque, sorti sur le label anglais über-pointu Static Caravan, contient deux titres (repris dans leur futur Sweet Gloomy Home) s’imposant comme une note d’intention ambitieuse mais tenu : Fish & Butterflies et surtout le vertigineux Insurrection Coléoptère. L’essai sera plus confirmé à la sortie un an plus tard de l’album précité et violemment attendu : Sweet Gloomy Home, toujours distribué par Static Caravan, est une perle à écouter sans fin, vous prenant au piège de sa douceur simulée, de sa fragilité prête à exploser. Depuis, le duo égrène ses compos sur le net, en prévision d’un nouvel album espéré depuis un petit moment. Que celui qui prétendait que l’electronica est morte se pende lui-même à un arbre, là j’ai la flemme. FCTomcats in TokyoLe 19 mai, à EVEAlbum : “Sweet Gloomy Home“ (Static Caravan)
