La chanson est un sport de combat

Interview / En bon Maître de Cérémonie de la manifestation, Diden Berramdane revient avec nous sur la genèse de “Paroles de Chanteurs”, sur ses intentions, sur son amour immodéré de l'art, de l'artiste et du public. Propos recueillis par FC

Quel a été le déclic pour lancer ce festival, il y a sept ans ?Diden Berramdane : L'idée de base, c'est que je ne vis qu'avec de la musique en permanence (comme peut l'attester le superbe album de Charley Patton qui tourne en sourdine, NDR). Même dans mes pièces j'essaie d'être un peu musicien, sans aller vraiment jusqu'au bout... J'ai toujours trimballé la musique avec moi, même dans l'aventure de ce lieu créé à partir de rien, qui ne devait être destiné qu'au théâtre. J'ai décidé comme ça, tout seul dans mon coin, qu'il serait bon qu'un petit chanteur vienne par ci par là, et la déclinaison en un festival d'une dizaine de jours s'est imposée, sans trop de cinéma tout autour. La première édition s'est déroulée de cette façon, et s'est très, très bien passée. L'univers musical a réussi à entrer dans ces murs.C'était avant ce nouvel engouement pour le genre, cette nouvelle vague de chanteurs...Exactement ! J'ai fait venir des artistes qui étaient une découverte pour le public grenoblois, dont les gens se foutaient. À l'époque on se tapait sur les cuisses en riant, «Un festival de chanson française ? Tu rigoles ?», et sept ans après, ça marche toujours... Le but était de faire entrer la musique à Ste-Marie, avec des moyens qu'on n'a pas forcément, mais on se débrouille ! Bien sûr, certains artistes rechignent, mais il y en a tellement d'autres qui sont partis avec de beaux souvenirs, qui se sont fait un nom depuis... En ayant fait venir des Delerm, des Camille, des Boogaerts avant leur heure de gloire, on me dit parfois que j'ouvre maintenant le festival à des petits, mais il n'y a pas de petits, il n'y a que des mauvais ! On est chanteur ou on ne l'est pas... Et aussi, on fait des essais avec des artistes grenoblois qui ne déméritent pas. Dans les rues de Grenoble, il y a des types bourrés de talent, qui ont des mondes entiers énormes en eux et qu'on ne voit pas, qu'on ne rabroue même pas, parce qu'on est dans une ère d'indifférence... Bref, ce qui m'importe c'est ce qu'on a à dire.Un commentaire sur cette année ? Ah, c'est comme si j'avais 10 enfants, on ne peut me demander de faire comme dans le Choix de Sophie, de choisir entre le père et la mère... Mon rôle est de les accueillir dans les meilleures conditions, tous logés à la même enseigne, et c'est à sa majesté le public de décider d'aimer l'un ou l'autre.

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