Comment ça va la scène locale ?

Souffrant toujours des mêmes maux éliminant les moins robustes, notre pléthorique scène locale recèle en son sein quelques pépites prêtes à scintiller au firmament national, ainsi que de nombreux artisans d’une certaine libre expression. FC & DG

2004. Quelques derniers remparts luttent pour encourager la création musicale locale. L'Art-Scène, la Régie 2C (Ciel et Chaufferie, via leurs structures d’accueil), le Magic Bus et l'association Dynamusic avec leurs show-case hebdomadaires conviviaux, les assos Projet Bob ou Rocktambules, de leurs initiatives disparates naissent les espoirs un peu fous, un peu dingues de pouvoir faire de la musique son métier. Vous devez le savoir, leurs actions sont isolées, et peu de groupes locaux tiennent la distance dans ce climat délétère.

À vrai dire, cette année, ils ne sont qu’une infime poignée à sortir du lot. Dans le créneau risqué de la musique world festive, deux formations tiennent vaillamment le haut du pavé, comme put en témoigner leur mémorable concert commun donné pour les 10 ans de Radio Campus en mai dernier (700 personnes tassées dans les locaux de Eve, ça calme). Les Mango Gadzi, forts de leur album éponyme sorti l'an dernier, écument la région et ses alentours, affinant leurs sets d’une efficacité de plus en plus redoutable ; et les Shaâdy, un deuxième album éclectique au compteur (Tribulations, rôdé avec un talent bluffant à la Faïencerie), se sont même permis de défier le No Smoking Orchestra d'Emir Kusturica à l'Heure Bleue sur son terrain sautillant.

Cette même salle ne put s'empêcher de vibrer au set du groupe Jull, dont la nouvelle formation dispensa ses compos magnétiques au public de Dominique A. Essai magistralement transformé à la Maison de la Musique de Meylan, en première partie de Pierre Bondu : scène plus adaptée, set encore plus maîtrisé, public ravi qui en redemande. On attend impatiemment la sortie du (magnifique) nouvel album, De la neige et des océans, prévu d'ici février.

Du boulot en souterrain

Malgré ses problèmes rémanents (manque de moyens, de lieux, de reconnaissance…), force est de reconnaître que la scène underground nous a offerts quelques jolis moments cette année, à travers les projections agréablement décalées du 102 (Haxan, la sorcellerie à travers les âges, ou les cartes blanches offertes à Jack Stevenson), la fureur salvatrice des concerts de Michell Sardou, Emperor of Grindcore et de Schwere Artillerie, ou encore quelques soirées newschool au Crocoleus (Terrorisme, Bouillave Party).

Plusieurs associations ont émergé (Totemko, Mollusk Mutants With Mullets, El Shopo…), d’autres ont confirmé leur talent (Kaugumi), et quelques productions prometteuses nous ont bien accrochés (la compil Worlds of Fear !, du crew 1985, le moyen-métrage Les 6 Dreads de l’Enfer, de la Youth Industry).

Sinon, 2004 fut résolument électronique, avec la venue d’un nombre incalculable de stars via le travail conjoint d’Icône, du Mark XIII et du Vertigo ; mais la vibe fut également hip-hop, grâce aux actions du CH2 (Total Session, l’album du vétéran TH, Stylostyl…) du crate-digger Goodka, de l’asso Je déteste la musique (le concert de Cyne et des Gourmets, la mixtape de Michel Hamburger), ou encore de Chica-chic (Festival Infiltrate, distribution des labels de la Beta-Bodega Coalition et de Metatronix, soit le meilleur du hip-hop underground de Miami). Outsider de choix, la drum’n’bass, qui grâce aux assos 3HZ (les soirées Lost in Bass) et BOEM (Welcome 2 The Jungle), a transformé Grenoble en destination courue par les principales stars françaises de la discipline (Elisa do Brasil, Interlope, Miss Ficel, Le Lutin...).

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