Haut et bas

Expo / Retour sur une année marquée par un ravissement polonais et quelques belles déceptions.

S’il ne fallait en retenir qu’une, ce serait sûrement la fable polonaise de Witold Wojtkiewicz. En effet, l’exposition que le musée de Grenoble a consacrée au peintre polonais au printemps dernier aura été de loin la plus marquante de l’année. On se souvient de la justesse d’œuvres questionnant l’absence de perspective d’une société sans droit de cité. On se souvient encore du merveilleux d’œuvres dans lesquelles le peintre transcende un destin tragique par une vision fantasmagorique de la vie. On garde surtout le souvenir de la révélation d’un talent pictural marquant. Car en dehors des photographies d’Ariane Lopez-Huici, il faut bien avouer que le reste de la programmation du musée aura plutôt été en demi-teinte. L’exposition consacrée à la galerie Durand Dessert n’a, ainsi, pas vraiment tenu ses promesses d’éblouissement. Si les premières salles installaient de subtiles correspondances entre les œuvres exposées et reflétaient habilement les tendances d’une époque, l’on se retrouvait à mi-parcours perdu dans les choix d’une galerie qui n’aura pas su prendre la mesure du temps et sera finalement restée sur une idée bien dépassée de l’art contemporain. C’est peut-être bien aussi le cas du Musée qui avec Jörg Sasse semblait pénétrer de plain-pied dans la création contemporaine et qui, au final, ne fait que l’effleurer. Et il ne fallait pas compter cette année sur le Magasin pour se frotter à cette dernière. Avec la fermeture de la halle Eiffel, l’exubérance des expositions des années précédentes a été remisée au profit d’une approche plus historiciste de l’art d’aujourd’hui. En se penchant vers les origines de l’art qu’il défend, le Magasin ne semble pas avoir pris toute la mesure d’un tel travail et y a ainsi perdu une partie de son âme. Espérons que sa réouverture future ne lui fasse perdre le reste. Le Cnac doit rester le Cnac. L’accueil de spectacles ne ferait que le dévoyer de sa mission première.Merci les galeries Et c’est finalement du côté d’Echirolles et des galeries d’art contemporain qu’il aura fallu une nouvelle fois se tourner pour être surpris et conforté dans l’idée que les choix radicaux sont parfois les plus pertinents. Ainsi le Musée Géo-Charles a continué son travail d’exploration des relations entre art et sport à travers deux belles expositions, l’une sur la création contemporaine polonaise, l’autre, plus surprenante, sur le thème de l’errance. Quant au mois du Graphisme, il a de nouveau livré cette année une programmation où transparaissent de nouvelles facettes de la création graphique. Pour l’innovation artistique, c’est encore vers (Fluid), l’espace Vallès et la Nouvelle Galerie qu’il aura fallu se tourner. En effet (Fluid) a démontré la vitalité et la diversité de la création le temps d’un Zone IP novateur ou d’un Sin Embargo, instantané d’une scène artistique cubaine méconnue. La Nouvelle Galerie, tout comme l’Espace Vallès avec notamment Tristan Cormier, a comme toujours tenu les promesses d’une programmation alléchante avec la poésie si particulière de Delphine Reist et de Sébastien Perroux, sans compter la très belle exposition d’Hubert Marcelly et l’intervention plus classique de Claude Lévêque. Enfin, 2004 aura permis chez Spacejunk Gallery la découverte d’un photographe plus que prometteur, Mathias Fennetaux. VeV

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