Entretien / Le bail du local occupé par la Bobine est arrivé à terme le 30 juin 07 et ne sera pas renouvelé. Alors quelles perspectives pour La Bobine, dans quel autre espace le projet conduit par cette association va-t-il pouvoir perdurer ? Eric Ghénassia, directeur de la structure nous éclaire.
Propos recueillis par Séverine Delrieu
Où en sont les procédures déposées au Tribunal de Grande Instance notamment celle concernant les indemnités d’éviction ?Eric Ghenassia : C’est toujours en cours. Il y a eu un protocole d’accord qui est passé entre les différents partis en septembre et qui a été validé par le juge. Ce protocole prévoit la nomination d’un expert qui va étudier le droit de tous les sous-locataires. Maintenant, l’expert qui a été nommé la semaine dernière doit rencontrer tous les partis pour qu’il puisse rendre son rapport au juge, sans préjuger du droit. Après, c’est le juge qui tranchera sur le droit ou non à des indemnités sachant que nous, au-delà des indemnités, à travers cette procédure, on voulait gagner un peu de temps jusqu’à la fin 2008, 2009, le temps de pouvoir se retourner.Et si cette procédure prend moins de temps que prévu ?Là, je ne sais pas ce qui peut se passer. Depuis le début de la procédure, on a appris à faire au jour le jour, ce n’est pas une science exacte. Certains disent, « le juge devrait rendre son rapport autour de avril, mai » ; d’autres disent que cela va être reporté jusqu’à la fin de l’année, puis il y a le temps que ce soit jugé, peut-on faire appel, une fois, deux fois…L’expérience que l’on a acquise avec cette procédure, c’est qu’à chaque étape, l’on découvre les solutions possibles.Avec les autres sous-locataires de la cour avez-vous déposer une procédure commune ?Nous sommes solidaires. Mais nous avons fait le choix stratégique d’avoir chacun un avocat différent, en sachant qu’il y a le GIE Gènese qui est le fédérateur et le regroupement de tous les sous-locataires. Lui – au même titre que les autres avocats – fait ressortir le projet spécifique qu’il y a ici depuis 20 ans.Comment les collectivités se positionnent-elles pour vous aider à vous reloger ? Le bâtiment de l’Orangerie avait été cité ?Le bâtiment de l’Orangerie a été effectivement cité en début 2007 sur notre proposition comme une sorte de candidature spontanée à l’installation de la Bobine dans ce lieu. Et cela a été un peu d’actualité au premier semestre en sachant rapidement que ce serait une solution compliquée. En effet, des services de la Ville, les espaces verts, sont déjà dans les lieux. Et, concrètement, la maison de la nature et de l’environnement qui est à côté a des visées sur ce bâtiment. Vu l’urgence dans laquelle on était, ce n’était pas là meilleure solution.En quoi ce lieu convenait-il à votre projet ?Cela nous intéressait car par rapport au cahier des charges que l’on s’était donne, c’est-à-dire rester en centre-ville (l’activité économique finance à 90% le projet culturel), avoir suffisamment d’espace, et peu de nuisances de voisinage, trois contraintes relativement fortes, l’Orangerie correspondait. En plus, extérieurement comme intérieurement, le bâtiment avait du cachet. Au mois du juin, nous avons mobilisé des soutiens, lancé une pétition pour le maintien de l’activité. Au même moment, il y a eu les Rencontres Internationales de la Ville qui se sont préparées dans les locaux de la Bobine. Lors de la conférence de presse, Michel Destot a officiellement annoncé son soutien à nos activités et s’est engagé sur le fait de trouver une solution de relogement. Cela a créé une forte synergie. Des rencontres ont eu lieu avec les différents services de la Ville et des propositions ont été faites notamment de reloger la Bobine dans l’ancien bowling. Mais je dois dire que dès février, il y a eu une écoute venant de la Ville, puisque nous avons été tout de suite reçu par le Cabinet du Maire. La pétition a catalysé des choses, mais l’écoute était là avant.Comment allez-vous investir ce nouvel emplacement ?La Mairie nous a demandé d’en occuper qu’une partie de manière à laisser la place à d’autres activités. Depuis, on travaille sur cette piste : comment aménager la Bobine dans une partie de l’ancien bowling avec pour objectif que ce projet soit validé avant les Municipales au cours du dernier conseil Municipal qui aura lieu le 28 janvier. En ce moment, nous défrichons suffisamment pour qu’un projet puisse être présenté à ce Conseil Municipal. Et si cela passe, c’est vrai que l’on sera dans des délais suffisants pour pouvoir s’installer début 2009.
