Fabien De Sans Nicolas Tête de liste Grenoble, c'est vous ! (UMP, Nouveau Centre...) Bernadette Cadoux, 4e de liste Hervé Storny, 9e de liste

Quelles seraient vos priorités en termes de développements culturels une fois élu ?Fabien De Sans Nicolas : Le premier élément, par rapport à la politique menée ces dernières années, c'est qu'il est évident que la mise en valeur du patrimoine grenoblois n’est pas à la hauteur de l’attente des grenoblois. Grenoble a un très fort potentiel patrimonial, qui, s’il était utilisé, nous permettrait de développer le tourisme culturel. Après je pourrais aller plus loin avec le tourisme d’affaires, mais ça ne concerne pas le sujet d’aujourd’hui. On est dans une économie de marché, dans une concurrence mondiale terrible, et aujourd’hui Grenoble ne doit pas s’arrêter sur le terrain de l’économie. Grenoble doit impérativement se diversifier, il n’existe pas que les nanotechnologies, et ça passe par la mise en valeur de notre patrimoine culturel. J’aimerais que quand on parle de Stendhal, on parle de Grenoble. Cette idée de mise en valeur du patrimoine, c’est la grande priorité culturelle de notre programme. L’autre priorité serait la mise à disposition d’équipements culturels pour que toutes les cultures, populaires et pas forcément qu’élitistes, puissent s’exprimer. On a le sentiment que tout est un peu cloisonné dans cette ville, que les initiatives locales ne sont pas reconnues. Nous voulons une culture à tous et pour tous.Bernadette Cadoux : On veut créer une synergie parce qu’on considère que tout est lié, qu'il y a des valeurs transversales. La culture, le patrimoine, le tourisme, ça doit être une idée permanente dans tous les développements que l’on voudra faire. On croit fermement que cette synergie tient par le rayonnement du patrimoine, dans l’approche d’une culture populaire, à travers de grands événements que nous souhaiterions créer. L’une des idées serait de faire un grand événement musical, un peu sur le modèle de ce qui se fait à Nantes avec les Folles Journées, une journée d’ouverture en musique dans tous les lieux de culture et de patrimoine ouverts exceptionnellement pour l’occasion. On ferait des concerts classiques de tous niveaux, de l’opérette à l’opéra, en lien également avec les villes avec lesquelles nous sommes jumelés, à qui l’on demanderait de faire venir des orchestres pour que tout Grenoble résonne de ces musiques.Comment composer une politique culturelle viable avec les baisses de budget en vigueur depuis cette année ?Fabien De Sans Nicolas : C’est la responsabilité d’une municipalité d’impulser une politique culturelle, après, ce sont des choix budgétaires. J’ai pour habitude de dire que quoi qu’il en soit, sur Grenoble, il faut une gestion rigoureuse. Le surcoût du stade, de la MC2, on aurait pu mettre l’argent ailleurs, je veux faire en sorte que les choix budgétaires soient plus rationnels, notamment sur la Culture. Faut bien le dire, et vous avez raison de le préciser, Grenoble a le plus fort taux d’endettement par rapport à une ville de plus de 100 000 habitants.Il ne me semble pas avoir dit ça…Fabien De Sans Nicolas : Non, c’est moi qui le dit. Il y a des surcoûts qui existent aujourd’hui, de l’endettement, il est vrai qu’il faut aujourd’hui retrouver des marges de manœuvre. Ce sont des choix que n’aurons pas à faire puisque nous aurons une gestion rigoureuse.Hervé Storny : Le budget 2008 du Musée, par exemple, va baisser sensiblement par rapport à celui de 2007. Le Maire a félicité le conservateur pour son exposition sur l’Impressionnisme, qui a attiré près de 97 500 visiteurs, tout en lui glissant qu’il n’aurait plus l’occasion de faire une exposition de cette envergure avant trois ans, le budget étant ce qu’il est. C’est un choix politique. On évoquait le patrimoine, faut voir ce qu’est devenu l’Ancien Musée de Peinture…Bernadette Cadoux : On a cette volonté de rouvrir des bâtiments exceptionnels.Hervé Storny : La requalification du Conservatoire National de Région est indispensable, tout comme l’École d’Art.Comment envisagez-vous un équilibre financier entre institutions et structures indépendantes ?Il n’y a pas de règles. L’idée est de favoriser les projets impérativement. Mais surtout, nous voulons mettre en place une commission indépendante d’aide à la création, composée et animée par des personnalités du monde de l’art, des artistes, des professionnels de la culture, des représentants du public, qui puisse statuer sur les aides allouées aux artistes. Je suis très attaché à la culture de par mon histoire, parce que j’ai une sœur qui a toujours été dans le théâtre, et de par cet attachement mon idée c’est qu’il faut écouter les artistes. Il faut donner la priorité à ceux qui travaillent dans le monde de la culture, qui connaissent la réalité quotidienne et ses difficultés, qui ont besoin d’être écouté. Je suis totalement opposé à la gestion électoraliste des budgets, je refuse cette politique qui consiste à dire “nous décidons d’en haut, on applique en bas“, cette dépendance d’un petit cénacle qui décide pour des milliers et des milliers de personnes. il faudrait qu’ils sortent tous un peu de leur bureau, les 350 cadres de la municipalité, qu’ils aillent voir comment ça se passe, ça devient ridicule. Une politique culturelle d’agglomération à part entière est-elle envisageable ?Pour la première fois depuis 40 ans, on a un maire qui n’est plus la première personnalité de l’agglomération, Grenoble n’occupe que 20% des sièges de la communauté d’agglomération. Je veux un maire qui gouverne, qui maîtrise sa ville. Par exemple, on propose la mise en place d’un Zénith, et il y a de façon corollaire un gros débat sur le transfert de compétence des équipements culturels, qui est bloqué par le Parti Communiste. Je vois bizarrement que dans le programme de Michel Destot, il y a également un projet de Zénith, alors que dans sa propre majorité, des voix s’expriment contre le transfert de compétence. Est-ce que les grenoblois ont droit à tant d’incohérences pendant les six prochaines années, je ne le crois pas.Etes-vous favorable à une plus grande ingérence du privé dans la sphère culturelle, par le biais du mécénat notamment ?Hervé Storny : C’est indispensable. Pour prendre l’exemple de la Tour Perret, elle tombe en ruine depuis des années, et d’ailleurs on l’illumine comme une ruine. On attend, puisqu’elle est classée, que la municipalité fasse des efforts pour sa restauration réclamée par le tissu associatif, qui est très attaché à ce monument. Du coup, on pourrait faire appel à du mécénat pour aboutir, une démarche qui a pu exister au niveau du Musée par exemple, pour des acquisitions d’œuvres ou des expositions. Mais ce n’est pas une démarche très ancrée dans les habitudes culturelles, notamment à Grenoble. On a beaucoup sponsorisé le sport, et la culture est un peu en arrière. La loi nouvelle sur le mécénat est peu connue, il faudrait l’expliquer aux entreprises, mobiliser les secteurs de la vie économique par le biais de la Chambre de Commerce et d’Industrie, par exemple.Je voudrais revenir sur la question des baisses nationales de budget en termes de culture, et vous demander de repréciser votre champ d’action en fonction de celles-ci ?Hervé Storny : Celles annoncées ont été moins sévères que celles qui vont se produire. Mais c’est vrai qu’on a vu Jérôme Safar s’indigner à leur annonce...Fabien De Sans Nicolas : Ce qu’il faut comprendre c’est que le Ministère de la Culture est en pleine restructuration. Il n’en demeure pas moins qu’une municipalité en place depuis 13 ans pourrait avoir, si elle avait le poids et la volonté politiques nécessaires, les moyens d’agir sur un Ministère quel qu’il soit, plutôt que de s’agiter en gueulant “on nous coupe, on nous coupe, on nous coupe“. Vous froncez les sourcils, mais je vais vous donner un exemple tout bête. Quand on dit que Grenoble a besoin de la ligne à grande vitesse depuis 15 ans – non, non, ça va avec la culture – qu’est-ce que doit faire un maire ? Il doit taper à la porte de tous les Ministères et dire “attendez, j’ai la 15e ou 16e ville de France, ce n’est pas normal que je mette trois heures pour venir de Paris". En matière culturelle, c’est pareil, exactement pareil. C’est comme quand je parlais de l’agglo, un maire qui dit avoir un pouvoir politique peut s’opposer à un certain nombre de prises de décisions et dire “voilà, pour ma ville je veux ça“.Mais a priori un maire ne peut pas influer sur une politique gouvernementale…Fabien De Sans Nicolas : Non, ce que je suis en train de dire c’est que je m’investirais pleinement pour alerter les membres du gouvernement, leur signifier que “attention, dans notre ville on fait pression“. L’idée, c’est celle de la volonté politique. Maintenant, quand il y a un projet gouvernemental, et que vous êtes proche de ce gouvernement, vous êtes souvent entendu.Donc vous dites qu’il vaut mieux avoir des élus locaux proches du gouvernement ?Fabien De Sans Nicolas : C’est une force, c’est une chance. Encore une fois, le Ministère de la Culture est en pleine restructuration, ça fait aussi partie des choix politiques du gouvernement.Hervé Storny : On peut demander des interventions plus élevées au Conseil Général.Fabien De Sans Nicolas : Je vous ai déjà répondu là-dessus, ce sont des choix budgétaires. Le budget d’une collectivité, c’est comme beaucoup de choses : il y a les recettes et les dépenses, vous savez qu’en début de mois il y a tant qui part et qu’après il vous reste tant. Quand je vous parlais de maîtrise des coûts, la rigueur nous aurait permis de trouver de l’argent pour autre chose. On a les moyens en nous-mêmes de pouvoir répondre. Les surcoûts des grands projets nous ont plombé.

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